16 déc 2016

Les primaires de la gauche : uniquement au service des «républicains de gauche»

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Lien vers le dossier : La Social-démocratie (1883-1914)

La primaire de 2017, sous l'égide d'une « Belle Alliance populaire » (le PS, l'Union des démocrates et des écologistes, le Parti écologiste et le Front Démocrate auxquels s'est joint récemment le Parti Radical de Gauche) est un nouveau nivellement par le bas, uniquement au service des « républicains de gauche ».

C'est, au sens strict, une opération des élus socialistes afin de se positionner comme incontournables en tant que force d'opposition et de gouvernement ; le plébiscite des primaires est censé assécher de manière totale tout le terrain de l'autonomie populaire et du débat politique pour la transformation sociale.

C'est une copie de ce qui se passe aux États-Unis d'Amérique, avec le même objectif : aucune question révolutionnaire n'est censée plus surgir, puisque la gauche devrait nécessairement s'unir derrière les « républicains de gauche », qui eux seuls seraient en mesure d'être crédible.

C'est le principe post-moderne des « mouvements sociaux » par opposition au principe de la lutte des classes, c'est le chantage sur les masses qui, pour se défendre, devraient se livrer pieds et poings liés aux administrateurs des mesures sociales « possibles ».

Congrès de Tours 1920 SFIO / Parti SocialisteJean-Luc Mélenchon prétend s'y opposer, mais avec la « France insoumise » il suit exactement le même principe. Un sauveur arriverait par en haut à « représenter » le « peuple de gauche ».

En fait, on est en train de voir en ce moment à quel point le concept de « primaire citoyenne » est totalement étranger à la tradition socialiste et communiste, qui s'appuie historiquement sur le principe de débats élevés, d'avant-garde structurée, de décisions démocratiques centralisées permettant aux masses de s'en saisir.

Les socialistes, historiquement, ont toujours basculé davantage dans la logique de parti de gouvernement ; c'était inévitable à partir du moment où, en 1920, ils refusaient de soutenir la révolution d'Octobre 1917.

Congrès de Tours 1920 SFIO / Parti SocialisteMais, au moins, il existait encore une tradition social-démocrate de débat, d'unification des analyses et des revendications : la « primaire citoyenne de 2011 » a été un moment décisif pour anéantir cela, elle réflétait la grande capitulation du Parti Socialiste, qui ne faisait même plus semblant, à partir de là, d'être un parti, d'être ne serait-ce que socialiste.

2,7 et 2,9 millions de personnes avaient participé aux deux tours d'un vote ouvert à tout le monde : la conséquence en a été la transformation du Parti Socialiste en association d'élus attendant un plébiscite.

Les socialistes au sein des masses se sont réjouis de la participation ; ils n'ont pas compris que cela scellait le cercueil sur leur identité historique.

Mais c'est là le prix à payer historiquement pour une gauche qui a été toujours plus passive, gangrenée et contrôlée par les élus, par les corrompus à la solde du capitalisme, voire directement du grand capital.

meeting SPD Rosa Luxemburg Clara ZetkineEt alors que ce processus est tellement engagé qu'il devient intolérable même pour une partie des socialistes, il faut qu'ils saisissent qu'ils doivent comprendre la signification néfaste des « primaires », qu'il étudient ce qu'a été la social-démocratie, la catastrophe du jauressisme.

C'est d'ailleurs aussi le cas des gens liés au Parti « Communiste » français, révisionniste depuis 1953, qui a suivi une trajectoire parallèle.

La question est celle du contenu, elle est toujours celle du contenu pour les progressistes. Nos dossiers matérialistes historiques sont ici une arme précieuse, la plus précieuse pour l'avenir !

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