Sur le vote des masses populaires en faveur de Marine Le Pen
Submitted by Anonyme (non vérifié)Un sondage largement commenté ce week-end fait état de 36 % d’intentions de vote pour Marine Le Pen parmi les ouvriers. Déjà, il n’est dit nulle part comment est définie la population ouvrière. Il se pourrait ainsi que soit inclus les employés non qualifiés, comme les gardiens d’immeubles ou les standardistes sur les plateformes téléphoniques.
Ce sondage témoigne néanmoins d’une tendance de fond dans les masses populaires, d’une sourde colère bien réelle. Cette colère est celle d’une aspiration à renverser l’ordre existant synonyme d’exploitation et d’absenced’avenir.
Les ouvriers votant FN sont souvent décrits par la bourgeoisie comme des personnes « exagérément » apeurées par la mondialisation, la précarité, etc. Mais cette angoisse est tout à fait justifiée et également bien réelle tant la vie dans le capitalisme est marquée par le stress et la crispation, dont les masses entendent se débarrasser.
Les masses ne veulent pas vivre dans une société dominée par la violence, les règlements de compte mafieux, les agressions, le consumérisme bref tout ce qui relève de l’insécurité et de la décadence bourgeoise. La classe ouvrière n’a pas envie de vivre dans l’angoisse de la perte d’emploi, ne veut plus être à la merci des crises inhérentes au capitalisme.
Le vote FN est donc une expression du stress ambiant induit par le capitalisme et de la volonté de s’en défaire.
Mais le vote FN n’est que cela. Le FN est un parti de l’urgence (et il y a effectivement urgence), mais il n’est rien d’autre que cela.
En fait, le FN est un produit de l’urgence et de l’aspiration au changement mais est en tant que tel incapable de comprendre en quoi consiste justement cette urgence. C’est cette démarche de compréhension qu’apporte Contre-Informations. Ainsi, quand on lit Contre-Informations, on sait que l’urgence à changer de mode de production vient de la contradiction travail manuel / travail intellectuel (source de l’appauvrissement des masses) et de celle entre villes et campagnes (à l’origine de la destruction de l’impérialisme). Le FN, lié aux intérêts de l’impérialisme français, fait partie du problème et non de la solution. Sur les problèmes d’insécurité, Contre-Informations se fait l’écho de la volonté légitime des masses à faire le grand ménage pour ne plus vivre dans la crainte d’une agression, produit de la barbarie capitaliste. Mais Contre- Informations souligne aussi que cette barbarie est intrinsèque au capitalisme et que l’aspiration à la vie tranquille souhaitée par les masses populaires ne pourra se réaliser sans un combat idéologique inflexible contre tout le vieux monde attaché au capitalisme.
Là encore, le FN se nourrit de la rage populaire mais l’enchaîne irrémédiablement au courant réactionnaire. Le FN ne peut pas assumer complètement la haine de classes car c’est un parti bourgeois au service de la bourgeoisie impérialiste.
Contre-Informations incarne le mouvement de la révolution socialiste : prendre en compte l’urgence de la situation et tracer des perspectives à long terme car les masses ont besoin d’une vision claire de l’avenir.