15 déc 2010

Marine Le Pen, composante du dispositif fasciste de la bourgeoisie impérialiste

Submitted by Anonyme (non vérifié)

Il y a plus de deux ans et demi, en février 2008, nous constations au sujet du fascisme :

« Le thème du déclin est essentiel au fascisme. Le fascisme est un produit de la putréfaction de la société capitaliste, mais il se présente comme un mouvement d’opposition à cette décadence. C’est-à-dire que le fascisme dit : « le libéralisme détruit la société, et il est pour cela appuyé par les masses « marxistes. » Il faut donc remettre en avant des valeurs « saines », celle de la société comme collectivité nationale, où toutes les classes sociales vivent en bonne entente ».

Le fascisme se présente par conséquent :

– comme un mouvement ;

– comme un mouvement affirmant l’urgence de la question posée. Le fascisme ne s’intéresse que rarement à la nature de son projet en tant que tel ; il se définit principalement « contre ». C’est là la grande difficulté qu’ont pu rencontrer les antifascistes dans l’Europe des années 1930.

Le fascisme ne met pas en avant un programme, que l’on pourrait critiquer, mais des « slogans », des « exigences », des « principes ». »
(Le mouvement fasciste : une « communauté exemplaire » pour s’opposer au « déclin » – comment démasquer sa véritable nature ?)

On peut voir que quand on comprend cela, on comprend l’idéologie de Marine (Marion) Le Pen. Ses quelques mots sur « l’occupation » de la France par des gens priant relèvent très précisément du mode fasciste d’intervention idéologique.

Le délire de Cantona sur les banques était du même acabit ; les initiatives contre-révolutionnaires ont cela en commun de prôner le retour en arrière. Pour tous les fascistes, l’idéal est dans un passé idéalisé ; il faut retourner en arrière, faire que les choses soient comme avant.

C’est un aspect du fascisme, mais faisons attention au second aspect. Citons ici Georgi Dimitrov :

« Le fascisme au pouvoir c’est la dictature terroriste ouverte des éléments les plus réactionnaires, les plus chauvins, les plus impérialistes du capital financier. »

Et regardons Marine Le Pen justement. Voici une information rendue publique par le magazine L’Express :

« FN : les voyages de Marine Si Marine (Marion) Le Pen prend la tête du Front national en janvier, elle se déplacera en Afrique et en Russie pour conforter sa posture présidentielle.

Si elle est élue présidente du Front national en janvier, Marine Le Pen compte effectuer rapidement des déplacements à l’étranger, dans le cadre de sa campagne présidentielle. Elle ira en Afrique, où elle assure que nombre de gouvernements portent un réel intérêt aux propositions du FN visant à fixer sur place les populations tentées par l’immigration.Puis elle se rendra en Russie. « Il faut consolider nos liens avec Moscou, notamment pour assurer notre indépendance énergétique. Même si je n’ai guère d’illusions sur les aspirations de la population russe : d’abords’enrichir grâce au capitalisme. » »

L’Afrique et la Russie : voilà ce qui correspond tout à fait à notre analyse comme quoi le fascisme est porté par la bourgeoisie impérialiste, bourgeoisie impérialiste qui entend mettre dans les cordes la bourgeoisie traditionnelle, industrielle, dont le représentant est Sarkozy.

L’axe Paris – Berlin – Moscou se construit lentement mais sûrement, comme alliance la plus « logique » et « pratique » pour les impérialistes français, allemand et russe. Il n’est pas la peine de rappeler les très nombreux rapprochements de l’Allemagne avec la Russie, ces derniers temps. Marine (Marion) Le Pen n’a pas comme seconds prénoms Anne Perrine pour rien : on est dans un nationalisme français dans sa version impériale, dans sa version bourgeoise ultra-chauvine. Aussi est-il important de préciser une chose ici. De la même manière que la social-démocratie taxait hier Sarkozy de relents de fascisme, demain elle dira que Marine Le Pen ce n’est pas le fascisme, mais une sorte d’ultra-conservatisme chauvin.

Rien de plus faux. Les différences entre Marine (Marion) Le Pen et Bruno Gollnisch, entre les « identitaires » et les nationalistes, existent et forment de nombreuses contradictions. Mais le fascisme est un mouvement, pas un parti.

Marine (Marion) Le Pen sert le fascisme ; toutes ses initiatives doivent être comprises comme une facette du fascisme, dont les facettes sont justement multiples et contradictoires. Marine (Marion) Le Pen avec son discours « anti-mondialiste » est clairement une composante de l’anti-capitalisme romantique, qui est la base commune au fascisme.

Marine (Marion) Le Pen joue même un rôle historique pour le fascisme français ; elle permet le dépassement idéologique de la contradiction historique du fascisme français : le fait que le fascisme ait été soutenu initialement par la bourgeoisie impérialiste, avant de dépendre finalement de la bourgeoisie industrielle collaborationniste et anti-De Gaulle.

Cet « accident » historique qu’a été le pétainisme avait été qualifié de « divine surprise » par Maurras, mais en fait il a empêché l’émergence d’une synthèse fasciste cohérente en France. Le pétainisme (tout comme le franquisme espagnol) n’avait pas la même base sociale que le véritable fascisme, qui lui est porté par la bourgeoisie impérialiste.

Le néo-gaullisme de Villepin et celui de Marine (Marion) Le Pen forment ainsi un dépassement de cette contradiction, et un progrès idéologique énorme pour le fascisme français. Il faut ainsi voir l’aspect central de la tendance actuelle, et l’aspect secondaire qui va avec :

1. la bourgeoisie impérialiste met en place un dispositif politique allant de Villepin aux « identitaires » en passant par Marine (Marion) Le Pen ;

2. l’anticapitalisme romantique sert de base à l’idéologie fasciste dans son ensemble, formant leciment des appels « communautaires ».

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