15 nov 2005

Quelle unité pour une lutte prolongée?

Submitted by Anonyme (non vérifié)

Parmi les gens qui affirment vouloir changer les choses il y a aujourd'hui deux points de vue.

Le premier consiste à considérer cette révolte comme autodestructrice, stérile, ne s'attaquant pas aux vrais problèmes. Certains ici considèrent que la révolte est celle d'un lumpenproletariat, d'autres qu'il faut « éduquer » la jeunesse des banlieues.

Le second point de vue consiste à considérer que la révolte est une révolte classique du prolétariat contre l'Etat, comme par exemple à Los Angeles en 1992. Selon ce point de vue la révolte n'est que le début de la lutte, certainement pas un feu de paille stérile.

Ces deux points de vue sont inconciliables. L'un est une partie du problème, l'autre est une partie de la solution.

La preuve en est que les partisans du premier point de vue n'ont osé parler qu'au moment où l'état d'urgence a été proclamé, c'est-à-dire au moment où l'Etat a repris les choses en main.

C'est seulement quand la révolte touchait ses limites qu'ils ont osé aborder le sujet, et encore uniquement pour critiquer le couvre-feu.

Les partisans du second point de vue ont PAR CONTRE TOUT DE SUITE salué la révolte, et l'ont soutenu contre ceux qui la diffamaient, la qualifiant d'émeute du lumpenprolétariat ou de simple « vengeance » antiraciste.

La preuve en est également que les partisans du premier point de vue ne parlent jamais de révolution violente ou de lutte contre l'Etat, mais toujours.... d'élections.

C'est la faute à Sarkozy qu'il faut virer, à Villepin qui doit démissionner, à la répression aveugle de gens fascistants dans les minsitères, au racisme qu'on peut faire disparaître avec une autre politique, etc.

Alors la question est maintenant : que doivent faire ceux et celles ayant salué la révolte?

Quelle unité pour une lutte prolongée? Voilà les discussions qui doivent marquer les prochains mois.

Sans cela les électoralistes qui ont profité du mouvement pour le « non » à la constitution européenne massacreront encore une fois le moindre projet révolutionnaire.

Ils le feront saborder en déviant la lutte contre l'Etat, en la transformant en lutte contre une « politique gouvernementale. »

Alors osons lutter, osons l'unité à la base contre l'Etat.

Pour le PC (MLM), novembre 2005

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