22 avr 2006

Alors que le mouvement anti-CPE a été planté par les syndicats, l'URCF appelle à faire la fête !

Submitted by Anonyme (non vérifié)

« L'heure est à la fête ! » : voilà le mot de l'ordre de l'Union des Révolutionnaires Communistes de France (URCF), issu de la coordination communiste qui est sortie du « Parti Communiste Français ».

Quelle chose incompréhensible! Tous et toutes les activistes authentiques du mouvement constatent le reflux général des mobilisations en raison de la trahison des syndicats, qui ont dit que tout était fini, que maintenant on allait négocier, qu'il fallait rentrer chez soi bien sagement et surtout, surtout, surtout : ne pas continuer.

On se demande comment faire pour relancer le mouvement de généralisation des revendications, et voilà que l'attitude de l'URCF est de dire : « Le retrait du CPE, est une grande victoire qui aura ses lendemains. »

Oui, des lendemains qui s'appellent CNE et CESEDA, Sarkozy et Fabius.

Les travailleurs et les immigrés n'ont pas l'impression d'avoir à pavoiser comme l'URCF, ni toutes les personnes arrêtées qui auraient su apprécier un mouvement continuant jusqu'à l'amnistie. 

Le pire est que l'URCF en est tellement à crier victoire qu'elle dit même que la classe ouvrière a participé au mouvement!

« La victoire enfin a été permise par l'unité de classe du mouvement ouvrier et syndical. »

Le mouvement ouvrier? Quel mouvement ouvrier?

Les usines se sont-elles mis en grève, pour imposer des revendications dans des luttes dures et prolongées, comme en mai-juin 1968?

Les étudiants auraient-ils chercher à joindre les usines, comme encore une fois en mai-juin 1968?

Pas du tout! Et pourtant l'URCF dit que « La jeunesse a su opérer les alliances nécessaires en popularisant le mouvement auprès de la population ».

Tout cela est absurde : le mouvement étudiant a délibérément évité toute revendication pouvant être celle de la jeunesse populaire et n'a en aucun cas cherché à joindre la classe ouvrière, tout comme celle-ci ne s'est pas mobilisé. 

Mais il est vrai que l'URCF est récemment issu du « PCF », qui a été totalement opposé au mouvement de mai-juin 1968, alors elle ne sait pas de quoi elle parle.

Elle idéalise comme cela l'arrange, comme le fait le « PCF » depuis 40 ans.

L'URCF fait dans l'imagination : « La lutte pour le retrait du CPE a constitué le quatrième affrontement de classe majeur avec le capital monopoliste après 1968, 1995,2003. »

Elle en rajoute même une couche avec le « non » au référendum sur la constitution européenne :

« Après la victoire au référendum au 29 mai qui avait exprimé le rejet massif des solutions néo-libérales de l'UE impérialiste, cette nouvelle victoire obtenue par la lutte pose avec encore plus d'acuité la construction à la base d'une alternative révolutionnaire et progressiste  au capitalisme, mais pour l'immédiat, l'heure est à la fête ! »

1968 = 1995 = 2003 = le « non » à la constitution européenne = avril 2006, voilà l'équation que pose l'URCF.... 

Mais n'y a-t-il pas quelque chose qu'il faut tout de suite remarquer?

Si, bien entendu : il n'est ainsi pas étonnant que ne soit pas mentionné la plus grande révolte urbaine de l'histoire de France, la rébellion de novembre 2006 qui montré au monde entier que le prolétariat de France est en mouvement.

Il n'est pas étonnant que l'URCF dise : « Premier facteur de la victoire, c'est l'irruption massive de la jeunesse dans l'affrontement  contre le patronat et le gouvernement Villepin-Sarkozy à son service », montrant par là même son mépris pour la jeunesse prolétarienne et son respect sacro-saint et digne du « PCF » des étudiants.

Il n'est pas étonnant que l'URCF affirme : « Les salariés ont clairement refusé de voir leurs enfants condamnés à la précarité et à la flexibilité par un CPE discriminatoire. », montrant par là que les salariés dont parle l'URCF ce sont les classes moyennes « PCF », issues de familles ouvrières et qui peuvent maintenant envoyer leurs enfants en faculté.

L'URCF représente une classe - mais ce n'est pas la classe ouvrière.

L'URCF pense que « La capitulation du gouvernement signifie une défaite cuisante du capital ».

Telle n'est pas l'avis des communistes, telle n'est pas l'avis des masses populaires, et pour son coeur, la classe ouvrière, tout reste à faire.

Pour le PCMLM, avril 2006. 

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