7 sep 2006

Feu sur la ligne noire du révisionniste Bob Avakian !

Submitted by Anonyme (non vérifié)

« La nécessité d'inculquer systématiquement aux masses cette idée - et précisément celle-là - de la révolution violente est à la base de toute la doctrine de Marx et Engels. »
(Lénine : l'Etat et la révolution)

Qui est Bob Avakian ? C'est un leader issu du mouvement révolutionnaire des années 60 et 70. Il a commencé leader étudiant dans le SDS contre la Guerre du Vietnam.

C'est lui qui en 1968 dirigea les négociations entre les Blancs du Peace and Freedom Party de Californie et le Black Panther Party.

L'histoire dit que c'est Eldridge Cleaver du BPP qui le premier parla de Mao à Avakian. Au début des années 70, Avakian fonde, toujours en Californie, la Revolutionary Union, qui se revendique de Mao, puis en 1976 le RCP-USA. 

Ce parti fut le seul à tenir dans la durée, la plupart des autres groupes ML et maoïstes des années 70 ne réussissant pas à passer le cap des années 80.

Numériquement, dans les années 80 et 90, c'est un grand parti, le plus grand parti maoïste des pays capitalistes. Il édite l'Ouvrier Révolutionnaire, un journal à grand tirage ayant une version en anglais et une en castillan. Il possède une organisation de jeunesse, la Brigade révolutionnaire, et a généré des influentes organisations de front, principalement en milieu étudiant.

Le parti est implanté comme aucun autre dans un pays capitaliste, mais n'a malgré cela jamais tiré un seul coup de feu sur l'ennemi, expulsant au contraire de ses rangs les groupes favorables à la lutte armée. 

Avakian quitte les Etats-Unis en 1981 pour se réfugier en France où il vit clandestinement, afin d'éviter la répression.

Il n'en reste pas moins le dirigeant incontesté du RCP-USA, ce qui est incorrect par rapport au principe que la direction doit vivre auprès des masses, et montre que les principes de clandestinité n'étaient pas assumés.

Il a un prestige certain dans les milieux progressistes et intellectuels de la côte Ouest des USA.

Il est devenu une sorte d'icône de la culture estudiantine californienne, une vedette même pour les mairies. Le 6 octobre 2005, c'est à la mairie de Berkeley, la celèbre ville universitaire de Californie, qu'était organisé une journée en son honneur, avec des discours officiels, des concerts, en déployant des banderoles « Bob Avakian, une voix digne d'être entendue. » 

Avakian est un animal politique qui ne manque pas d'ambition.

Depuis le tournant des années 90-2000, il prétend apporter au monde un nouvelle synthèse qui renouvelle le communisme, mais qui n'est en réalité qu'une nouvelle mouture du révisionnisme le plus avarié.

Avakian veut donc tout chambouler, tout changer, tout liquider. La première cible de ses attaques, c'est la haine de classes.

Depuis qu'existent des prolétariats et des Partis Communistes dans le monde, on entre au Parti pour se battre. Mais Avakian veut changer cela. 

 « J'ai lu dernièrement des comptes rendus de la tournée de conférences faite par Carl Dix, et ce qui m'a vivement frappé, ce fut les paroles d'une paire de jeunes de base expliquant pourquoi ils avaient rejoint la Brigade [organisation de jeunesse du RCP-USA].

En des mots légèrement différents des miens, mais au contenu équivalent, ils disaient être là pour la vengeance, vengeance en particulier contre les agissements de la police, eux-mêmes ayant été brutalisés par la police, ayant vu des parents et amis être tués par la police, ayant été témoins des irruptions sans ménagement de la police dans leurs quartiers. Ces jeunes eux-mêmes affirment voir le lien entre ce désir de vengeance et la révolution.

Bien. Tout d'abord, la haine de l'oppresseur n'est pas seulement juste, mais encore absolument nécessaire, sans elle on ne saurait même pas imaginer se délivrer de l'oppression.

Malgré cela, la façon dont vous êtes traités par le système et par ses hommes de main, ceci n'est pas seulement une affaire personnelle. La façon dont vous êtes traités par la police, par les services sociaux, par les juges, par les directeurs des écoles, etc. n'est qu'un produit de la façon dont le système opère.

Il s'agit d'un système qui exploite, opprime et dégrade des groupes entiers de gens. En fait, exploiter; opprimer et dégrader ainsi, telle est la fin du système et tel est son moyen. »

(Bob Avakian, « Haïr l'oppression, ce n'est pas une simple affaire personnelle », décembre 1990) 

Non Robert Avakian, ce n'est pas vrai. La finalité du capital, ce n'est pas l'oppression, la guerre, les ténèbres. Au contraire il vise la paix, la sienne : ce qu'il « veut » c'est s'accumuler, c'est prospérer, bien sûr aux dépens de ses victimes. L'oppression, la brutalité, le blitzgrieg, sont seulement des moyens pour maintenir les conditions de son exploitation, occupant une place de plus en plus grande avec l'aggravation de la crise capitaliste.

Comment Avakian pourrait-il ignorer cette vérité élémentaire, lui qui est un leader du mouvement communiste US depuis bientôt 40 ans ? Est-il tombé sur la tête ?

Est-il revenu en enfance comme un vieillard gâteux ? Ce serait plaisant, mais malheureusement ce n'est pas le cas : Avakian est un bandit idéologique qui sait très bien ce qu'il fait.

Il tisse volontairement une toile d'illusion en disant : « le système » est méchant, cruel par nature et par volonté.

Que conclure alors ? Pour être moral, Il faudrait donc être « gentil ».

Telle est la logique de l'argument.

Devoir rétablir de tels faits évidents dans une polémique concernant le mouvement communiste international est pénible, mais il faut regarder bien en face le niveau catastrophique du révisionnisme d'Avakian et tout faire pour l'écraser à sa source et dans tous ses prolongements internationaux. 

 « La haine face à la façon dont cela vous tombe dessus peut et doit être une base, un point de départ, pour avancer vers la révolution qui se débarrassera d'un tel système.

Mais avancer ainsi vers une position révolutionnaire signifie aussi dépasser ce désir de vengeance, dépasser cette pensée de chercher les moyens personnels d'échapper à l'oppression.

Cela signifie faire un saut, qui part de là où vous en êtes et qui débouche sur rien de moins que sur l'élimination des racines de l'oppression, non pas en un seul endroit, pays ou région, non pas pour un seul groupe ou nation, mais dans le monde entier et pour toute l'humanité. Tel est le point de vue du prolétariat international et de son idéologie, le marxisme-léninisme-maoïsme. » (Avakian, ibidem)

On le voit pour Avakian, comme pour les révisionnistes en général dans leur attitude envers les masses, l'idéologie sert à étouffer la révolte et la haine de classe : « dans le communisme, nous serons tous égaux, donc je te pardonne. »

Pour les vrais communistes, l'idéologie révolutionnaire et le Parti Communiste sont là comme soutien continuel à la révolte individuelle, qui permet de situer sa propre rage dans l'océan froid de la haine de toute la classe et dans la lignée de la lutte générale des masses de l'humanité depuis que les classes et l'oppression existent.

L'idéologie communiste, en fixant des buts élevés, permet à la lutte d'aller jusqu'au bout ; elle donne les cibles, les étapes, les alliés, les objectifs.

La haine de classe en se comprenant ainsi elle-même s'élargit et se précise. Elle n'est pas dépassée ni « civilisée », mais devient la cartouchière de la révolution.

Pour Avakian et les révisionnistes, avec une leçon de morale, on peut éteindre la haine et la remplacer par l'amour d'autrui.

Pour Engels et tous les communistes, la haine de classe est un fait objectif, qui découle des rapports de production capitalistes, qui sont des rapports d'oppression :

« Cette condamnation à être enseveli vivant dans l'usine, à surveiller sans cesse l'infatigable machine, l'ouvrier sent bien que c'est la torture la plus pénible qui soit.

Elle exerce d'ailleurs un effet extrêmement abrutissant tant sur l'organisme que sur les facultés mentales de l'ouvrier.

On ne saurait imaginer meilleure méthode d'abêtissement que le travail en usine et si malgré tout les ouvriers ont non seulement sauvé leur intelligence, mais l'ont en outre développée et aiguisée plus que d'autres, ce n'a été possible que par la révolte contre leur sort et contre la bourgeoisie : cette révolte étant la seule pensée et le seul sentiment que leur permette leur travail.

Et si cette indignation contre la bourgeoisie ne devient pas le sentiment prédominant chez eux, ils deviennent nécessairement la proie de l'alcoolisme et de tout ce qu'on appelle habituellement l'immoralité (...) Cette passion, cette colère, sont au contraire la preuve que les travailleurs ressentent le caractère inhumain de leur situation, qu'ils ne veulent pas se laisser ravaler au niveau de la bête, et qu'ils se libéreront un jour du joug de la bourgeoisie » (Engels, La situation de la classe ouvrière en Angleterre)

La haine de classe exprime dialectiquement l'humanité : c'est un trésor très précieux.

Mais là aussi, il y a une différence entre les développements spontanées de la haine dans les masses et ses développements organisés, révolutionnaires.

La haine de classe spontanée se tourne d'abord et le plus souvent contre ceux qui sont immédiatement à sa portée : elle se retourne donc contre soi-même et les plus proches, elle est auto-destructrice. Pour parer au danger des conséquences sociales, c'est-à-dire pour survivre à leur place sous l'oppression, les masses cachent au fond d'elles-mêmes cette haine qui devient un profond dégoût, qui agit comme un acide sur la personnalité.

La haine se retourne en son contraire : au lieu d'être une arme pour nous libérer, elle nous tue et nous fait mépriser notre classe. Une caractéristique du fascisme est de compter sur cette aliénation en utilisant à ses propres fins cette misanthropie.

 

Le communisme au contraire aide les masses à cultiver, organiser, libérer cette haine sur les oppresseurs. Le rôle des communistes est d'aider les masses à devenir elles-mêmes, la guerre populaire est l'accomplissement de cette libération profonde. Chaque action armée, c'est un peu d'identité gagnée.

Voilà la base solide de la ligne de masses communiste dans les métropoles : toute ligne légaliste, électoraliste, est en total décalage avec la situation des masses les plus pauvres et ne rencontre de fait que l'indifférence ou le rejet.

Avakian rejette donc la haine de classe et la lutte de classes, mais parle encore de révolution, mais toujours comme une grande perspective tellement lointaine et utopique qu'elle justifie en attendant l'opportunisme le plus vil.

Quelles sont les conditions pour la révolution selon Avakian?

« D'abord, il faut qu'il y ait une crise sérieuse affectant la société et le gouvernement. Une crise révolutionnaire dans laquelle, d'une façon fondamentalement différente des « temps ordinaires », les masses du peuple - masses prolétariennes mais aussi des gens d'autres couches sociales - ont commencé à mettre en question le droit et la capacité à dominer de la classe dominante.

Outre cette sérieuse crise dans la société et le gouvernement, il doit aussi y avoir une agitation et une rébellion des masses à la base, dans le prolétariat et les autres couches opprimées de la société, y compris les couches intermédiaires.

Et il doit y avoir un parti d'avant-garde capable de transformer l'agitation et la rébellion des masses en une insurrection organisée. » (Avakian : "Crise révolutionnaire, préparation révolutionnaire", mai 1997)

Comme on le voit, Avakian joue ici une apparence de Lénine pour attaquer en réalité Mao et la stratégie de la Guerre Populaire Prolongée.

Pour Lénine la crise et la révolution sont unies dialectiquement et sont un processus.

Lénine dit que les conditions objectives étant défavorables, l'initiative des révolutionnaires doit se décupler pour créer les conditions subjectives de la révolution : construire le Parti.

Les conditions objectives devenant favorables, il faut fortifier le Parti et étendre son influence sociale, et ainsi agir pour précipiter les conditions objectives de la crise et de la révolution. Lorsque les conditions objectives sont devenues mûres, il faut prendre le pouvoir.

A aucun moment, la considération des conditions objectives ne peut devenir un prétexte à la passivité.

Au contraire, Avakian racole Lénine et le concept de crise révolutionnaire pour faire passer en contrebande l'idée erronée du « grand soir », pour faire dépendre l'attaque révolutionnaire de l'attitude de la petite-bourgeoisie, pour justifier l'attente et la passivité, et finalement pour étouffer les premiers feux de la guérilla.

Pour Avakian, qui nie les contradictions inter-impérialistes, cette grande crise n'existe pas aux USA, ni dans le monde, donc l'heure n'est pas à la révolution, mais seulement à la contestation. Sa politique consiste donc en un alter-mondialisme messianique.

Dans ces conditions, à quoi se résume la propagande du parti? A des discours gratuits. De la prédication à la petite semaine qui transforme le communisme en opium du peuple :

« Mais imaginez un avenir différent. Un avenir où les gens pourront consciemment étudier le monde et le transformer, où ils ne seront plus emprisonnés par les chaînes de la tradition et de l'ignorance. Un monde sans racisme et sans frontières. Un endroit vibrant, où les gens ensemble débattent et décident comment développer la société.

Un monde où les gens cesseront de se demander d'où leur viendra leur prochain repas, s'ils auront un toit pour dormir, s'ils seront abandonnés ou malades dans leurs vieux jours, un monde d'abondance, où les gens ensemble détiennent en commun toutes les ressources de la société. Un monde où les gens ne produisent pas seulement pour les besoins vitaux, mais s'adonnent à l'art, à la culture et à la science, et le font avec joie !

Un monde sans domination de la femme par l'homme, où les gens interagissent sur la base du respect mutuel, du souci d'autrui et de l'amour pour l'humanité. Un mode qui cherche à prendre soin de l'environnement.

Ce monde est le communisme. Nous pouvons parvenir à ce monde. » (RCP-USA : « La bataille pour l'avenir commence ici... », 7 décembre 2004) 

Quel sens cela peut-il avoir de faire des descriptions idylliques, totalement gratuites et aux antipodes du monde que les millions d'opprimés aux USA subissent chaque jour ? 

A rien, à part se faire battre par les religions.

En faisant de la propagande pour « le rêve », il ne fait qu'endormir les masses dans l'attente d'un sauveur.

Le RCP-USA est il aveugle pour ne pas voir que sur le terrain de la fantaisie et des promesses gratuites, son discours est battu d'avance et à plate couture par les religions ?

Religions qui dans leurs versions radicales sont bien supérieures, puisqu'elles au moins se raccrochent à la réalité de l'oppression en appelant à la violence pour instaurer le royaume de Dieu sur terre, gagnant ainsi à bon compte la confiance des masses. Le RCP-USA tombe donc plus bas que les Témoins de Jéhovah. 

Mais revenons à des choses plus terre à terre.

L'objectif immédiat d'un parti communiste dans un pays capitaliste, c'est l'instauration du socialisme. Voilà ce qu'en dit la déclaration de 2004 qui parle du passage par une « société révolutionnaire » (le socialisme n'étant pas nommé, on devine que c'est de lui qu'il s'agit). Voyons comment celui-ci est défini.

« La direction de la société travaillera à épanouir toute la diversité des pensées et des actions, de la base au sommet et partout ailleurs.

Elle encouragera la contestation, y compris l'opposition au gouvernement lui-même, elle apprendra tout ce qu'elle peut du peuple, afin que la société puisse aller de l'avant.

Les jeunes seront privilégiés, pour leurs rêves, leur audace... et leur impatience.

Il y aura de l'effervescence et du bouleversement, bien au-delà ce que l'on peut imaginer aujourd'hui. »

(ibidem)

Le socialisme devient dans leur description un camp de vacances libéral, avec en toile de fond l'idée fasciste que la société socialiste est une société triste et grise, inhumaine, où rien ne se passe. Et qu'il est bon de la contester et même de s'affronter à elle : l'Etat aidera tout le monde, même les contre-révolutionnaires !

On pourrait croire qu'Avakian, sous la façade marxiste est simplement un humaniste racoleur, mais malgré tout dans la ligne des socialistes utopiques. 

Mais tel n'est pas le cas : c'est un trafiquant de la contre-révolution.

Il fait bien plus que du racolage de jeunes : il prostitue le marxisme-léninisme-maoïsme.

En véritable charlatan, Avakian utilise une apparence de Mao pour attaquer en réalité Lénine et Staline, il trafique et détourne le principe de la révolution culturelle pour un but exactement contraire.

La révolution culturelle a pour signification d'ouvrir en grand l'aire d'action des masses pour refermer l'étau sur la bourgeoisie.

La thèse du RCP est l'exact opposé : en ouvrant toutes grandes et à tout le monde sans distinction les portes de la démocratie, elle invite la bourgeoisie à refermer l'étau sur les masses.

Le projet du RCP, c'est d'ouvrir une grande brèche dans le socialisme pour noyer son principe même : la dictature intégrale sur la bourgeoisie.

Ce racolage publicitaire n'est donc qu'un aspect de la prostitution généralisée du marxisme par la clique d'Avakian.

Le révisionnisme est ainsi poussé à son point extrême et revient au point de départ, l'idéologie de la démocratie bourgeoise en pleine période impérialiste : d'où l'aspect irréel et fantasmagorique de tout le discours du RCP et son fond contre-révolutionnaire.

Si l'on jette aux orties la dictature du prolétariat, l'existence des classes, la lutte des classes et le rôle du Parti, si tous les principes et tout le contenu sont entièrement liquidés, que reste-il à la fin, que retrouve-t-on au fond du pot ainsi vidé ?

Une simple « forme » vaguement révolutionnaire d'aspect, c'est-à-dire le populisme, qui peut tout aussi bien convenir au fascisme.

Le contenu qui demeure, c'est le libéralisme, c'est la vieille thèse social-démocrate complètement moisie : la contre-révolution par le multipartisme, cachée sous un charabia rajeuni.

Voilà ce prône le RCP-USA , son « nouveau modèle » et de sa « nouvelle synthèse » du 21 è siècle.

Ces idées sont présentées comme toutes nouvelles, mais le révisionnisme change toujours de peau pour s'adapter aux circonstances en vue du but invariable : l'accommodement avec la bourgeoisie.

 

Le fond idéologique des positions du RCP et de Bob Avakian a une origine bien précise : le browderisme.

Earl Browder était un dirigeant du Parti Communiste des USA dans les années 30 et 40, il fut le premier révisionniste moderne à aller consciemment au marais, avant Tito, avant Krouchtchev .

Il oeuvra au sabotage de toutes les positions révolutionnaires du Parti Communiste des USA, notamment celles en faveur du mouvement de libération national des NoirEs.

Il organisa la liquidation du Parti en 1944 au nom de l'unité nationale et de la « coexistence pacifique » entre capitalisme et communisme, avant de se faire critiquer par les communistes des USA et du monde entier pour son identification avec l'impérialisme US et son renoncement à toute lutte de classe.

Il fut exclu pour toujours du Parti en 1946, puis se rallia au mouvement anti-communiste de Mac Carthy pour finir sa misérable existence de politicien bourgeois en se félicitant dans les années 60 que ses idées de coexistence pacifique soient reprises par Krouchtchev.

Voyons comment il fait passer la négation de tout principe et le pragmatisme absolu pour du marxisme. Ce passage est un manifeste du browderisme, qui s'applique tout à fait aux positions d'Avakian.

« Le marxisme n'a jamais été une série de dogmes et de formules, il n'a jamais été un catalogue d'interdictions donnant la liste des choses que nous ne devions pas faire, sans respect pour les nouveaux développements et les nouvelles situations ; il ne nous apprend pas qu'il y a des choses qu'on ne peut pas faire, il nous apprend comment faire ce qui est à faire, les tâches nécessaires et indispensables posées face à nous par l'histoire.

Le marxisme est une théorie des actions, pas des interdictions.

Le marxisme est donc une force positive, dynamique, créative, et c'est un pouvoir social d'une grande force, précisément parce qu'en tant que point de vue et méthode scientifique, il prend les réalités vivantes comme point de départ (...)

Nous avons plus que jamais la tâche de nous rafraîchir dans la grande tradition du marxisme, en nous délivrant complètement des derniers résidus de l'approche dogmatique et schématique. C'est vrai qu'au regard de tous les livres du passé, nous rompons avec l'orthodoxie, parce qu'aucun de nos livres n'avait entrevu ou prévu une longue période de rapports pacifiques dans le monde précédant l'avènement général du socialisme. »

(Browder, 1944)

La « paix » de Browder, c'est celle de l'impérialisme, son « marxisme », c'est une recette pour sauver sa peau dans la paix sociale.

Browder avait cherché à profiter de l'existence des accords entre Etats alliés (URSS et USA) dans le cadre de la 2è Guerre mondiale et des perspectives de victoire sur l'Axe, pour passer en contrebande ses idées de coexistence pacifique entre classes ennemies et entre capitalisme et socialisme.

« Les accords internationaux représentent sans exception les intérêts vitaux de toutes les nations et de tous les peuples du monde » ce qui fait que « la perspective d'un chaos intérieur [aux USA] est incompatible avec celle de l'ordre international » c'est pourquoi il faut s'opposer au  « déclenchement des conflits de classes dans le pays » et « réduire autant que possible » la lutte des classes et la « confiner dans des limites bien déterminées » (Browder : « Téhéran : notre voie dans la guerre et dans la paix », 1944)

Browder a voulu tenter un coup de poker avec la « nouvelle » circonstance historique, mais l'unité des contraires n'a été que relative, car leur lutte est absolue.

Un était toujours deux : l'histoire lui a rappelé qu'on ne triche pas avec cette loi. 

Browder fantasmait une ère de grande concorde mondiale sous l'impérialisme, une grande alliance mondiale. De même Avakian ne dit pas un mot des contradictions inter-impérialistes ni du mouvement de libération nationale. Pour lui comme pour Browder, deux fusionnent en un.

Aujourd'hui de la même façon Prachanda au Népal prend lui aussi prétexte de la conjoncture internationale selon lui défavorable à la révolution pour liquider la guerre populaire et l'intégrer à l'Etat de la bourgeoise bureaucratique.

Cette négation des contradictions les conduit à faire plus que réviser le marxisme : il s'agit pour eux de nier le marxisme.

Les « résidus » dont veut se débarrasser le browderisme, ne sont évidemment rien d'autre que toute la théorie et la pratique communiste.

Pour Browder en 1944, les communistes « prévoient que les buts politiques qu'ils se sont fixés coïncideront, pour une longue période et sur tous les points essentiels, avec les buts des non-communistes, de beaucoup plus nombreux. »

Le browderisme du RCP-USA se manifeste ainsi très clairement par sa démagogie, son opportunisme incroyable.

Le RCP a abandonné dans sa propagande tout concept marxiste et de tout symbole communiste, il rejette la culture théorique et l'idéologie.

Par son populisme exacerbé, il s'attache à la remorque des éléments arriérés des masses, par sa soumission devant la petite-bourgeoisie intellectuelle des campus, il abandonne la tâche d'armer idéologiquement le Parti et les masses du marxisme-léninisme-maoïsme, de forger des intellectuels révolutionnaires au service du peuple et contribue directement à la diffusion d'idéologies étrangères au communisme.

La servilité d'Avakian devant les intellectuels et devant la bourgeoisie est extrême.

Dans un discours de 2005, il appelle d'une façon très claire au reniement des luttes de classes passées et à l'arrêt de la lutte des classes présente soit disant au nom du communisme futur, en réalité au bénéfice de la bourgeoisie.

« Entre autres choses, nous avons entendu ces derniers temps beaucoup de récits déformés au sujet de la question des intellectuels envoyés à la campagne pendant la Révolution Culturelle.

Comme je l'ai dit de nombreuses fois, personne non plus n'a demandé aux centaines de millions de paysans de Chine s'ils voulaient aller à la campagne.

Cela étant, est-ce que dire cela est suffisant pour évaluer le traitement des intellectuels pendant la Révolution Culturelle? Non, c'est insuffisant.

Il nous faut certainement un saut qualitatif, il nous faut certainement une synthèse supplémentaire et nouvelle.

Mais si nous devons évaluer ces choses, d'où partirons-nous pour parvenir à notre nouvelle synthèse?

Quel est notre point de départ? Où nos deux pieds sont ils posés, pour ainsi dire?

Quelle est notre orientation de base? N'est-elle pas avec les masses du peuple, avec leurs besoins et intérêts, et avec le but de révolutionner l'ensemble de la société et du monde, pour finir par émanciper l'humanité toute entière, en incluant les intellectuels et d'autres couches sociales, du carcan de la société divisée en classes avec toutes ses conséquences?

 

Mais il ne s'agit pas de cette façon brute de monter les masses contre les intellectuels en un sens économiste et dans le sens de rechercher une vengeance contre les intellectuels et d'autres couches du peuple qui ont historiquement occupé des places privilégiées mais qui ne sont pas les dirigeants du système, de rechercher une vengeance contre les exploiteurs et oppresseurs des masses du peuple.

Il s'agit au contraire de considérer les besoins et intérêts fondamentaux des masses du peuple, de révolutionner le monde et d'émanciper toute l'humanité. (Avakian : « Un type d'Etat radicalement nouveau, une vision de la liberté radicalement nouvelle et beaucoup plus large », 2005)

Bref, pour Avakian, deux doivent fusionner en un : la révolution, c'est pour les brutes sauvages.

Le RCP s'identifie en pratique totalement à ses organisations de front (Refuse and Resist et World Can't Wait) où la cible des attaques est presque toujours George W. Bush.

Ces organisations petites-bourgeoises ont pour base des étudiants anti-Bush et anti-guerre.

Le Parti joue-t-il son rôle d'avant-garde, guide-t-il les fronts, les critique-t-il lorsqu'ils se trompent ? Jamais.

Avakian approuve de tout coeur cette petite-bourgeoisie contestataire et applaudit ses erreurs.

« Ceux qui comparent Bush à Hitler ont raison » dit la déclaration du RCP-USA du 7 décembre 2004.

Le browderisme d'Avakian se manifeste enfin par l'abandon total du style de travail communiste, consistant à servir anonymement le peuple.

C'est un point essentiel qui saute aux yeux dès qu'on lit la propagande du RCP-USA : Combien de fois Bob Avakian dit-il « Je » dans ses discours ? Un nombre vraiment incalculable !

Comme cela a eu lieu chez tous les ultra-révisionnistes, Trotsky et Tito en tête, Bob Avakian se sent pousser des ailes parce qu'il a rejeté Staline et les classiques, et cultive donc la vénération de sa petite personne, tout comme son compère Prachanda au Népal.

Au point que les partisans du RCP-USA s'appellent les « avakianistes » ! 

Conséquence logique de cela, Bob Avakian n'hésite plus à dire tout ce qui lui passe par la tête : la correction idéologique la plus élémentaire lui est devenue totalement étrangère.

En 1999, il fit savoir au monde entier dans un grand élan lyrique que la clef du communisme se trouvait dans la chanson de John Lennon « Imagine ».

Passons sur l'aspect utopiste et « fatigué » de la référence, observons simplement que le grand leader yankee, en faisant l'apologie d'une chanson pacifiste totalement passe-partout, n'a pas imaginé une seconde que cela représentait une insulte aux yeux des peuples du monde et du prolétariat des métropoles.

Le Mouvement Populaire Pérou, organisme généré par le Parti Communiste du Pérou avait à l'époque immédiatement riposté dans sa revue Sol Rojo.

Le révisionnisme d'Avakian égale celui de Browder : c'est une politique libérale-impérialiste délibérée qui est en train d'être imposée à tout le RCP-USA, comme le montre ce passage de 2005.

« Comme je l'ai souligné de nombreuses fois, nous ne devons pas avoir une approche consistant à empiéter sur les droits des individus et de la personne, mais au contraire nous devons lutter pour les faire fleurir de plus en plus complètement parmi la grande majorité du peuple dans cette société, et finalement dans l'humanité et le monde pris comme un tout.

Cependant, en même temps, nous ne pouvons pas donner plus de poids aux affaires concernant les individus particuliers qu'aux questions plus vastes concernant la façon d'éradiquer toute exploitation et oppression et d'avancer vers l'émancipation de toute l'humanité.

Je reviendrai sur ces questions, car il y a beaucoup de travail à faire dans cette direction, et nous ne pouvons ni ne devons être étroits d'esprit et philistins dans notre orientation et notre approche; nous ne devons pas promouvoir le philistinisme, l'économisme, et une ligne de vengeance dans les rangs du peuple si nous voulons remplir notre tâche.

Si vous voulez vraiment, comme nous le devons, émanciper l'humanité toute entière, nous devons rompre franchement avec tout cela, pas sur la base d'un retour à la démocratie bourgeoise et de l'individualisme bourgeois, mais sur la base d'une avancée vers ce qui est, en fait, une nouvelle et supérieure synthèse sur ses questions, laquelle se fonde sur le but d'un monde communiste, où les rapports d'exploitation et d'oppression de toute sorte dans le peuple auront été dépassés et consumés à jamais. »

(Bob Avakian : «Un type d'Etat radicalement nouveau, une vision de la liberté radicalement nouvelle et beaucoup plus large », 2005)

Nous touchons ici le fond du browderisme : son essence c'est l'acceptation de l'individualisme et la volonté de l'étendre au monde entier.

« Le communisme c'est l'américanisme du 20è siècle » disait Browder, poussant à l'extrême l'assimilation de l'individualisme au communisme.

Avakian dit la même chose : «  faire fleurir partout les droits de l'individu ». 

Comment expliquer qu'une telle position existe et se soit développée jusqu'au sommet du CP-USA puis du RCP-USA ?

En fait, cette idéologie est propre à la bourgeoise yankee et vient de loin.

Ce n'est pas exactement l'idéologie bourgeoise que nous connaissons en Europe : sèche, rigide, abstraite et hypocrite, parce que produite par le capitalisme européen du 19è siècle, dense, urbain, où règne une concurrence acharnée de chaque instant, où on se défend et on attaque comme un serpent.

L'idéologie bourgeoise yankee est au contraire le produit du capitalisme des grandes plaines, où l'individu-entrepreneur a les coudées plus franches  : cet individualisme plus concret et exubérant, celui des « braves », c'est fondamentalement l'idéologie des colons blancs, qui prend sa racine chez les « pionniers » des premiers temps.

Avakian vient de Browder, Browder vient des colons.

Cette différence de tradition liée historiquement au processus de la naissance et du développement du capitalisme aux USA et en Europe a permis aux progressistes US de conserver cette tradition individualiste, de s'appeler des « liberals », chose impossible en Europe.

Remarquer que cette idéologie est une particularité nationale très ancrée ne signifie pas du tout l'excuser, car cette idéologie est bourgeoise, et le devoir d'un communiste est de la démasquer en la combattant, d'abord dans ses propres pensées.

Aujourd'hui comme hier elle coïncide exactement avec une position impérialiste, malgré tous les dehors « généreux » et « pacifistes » qu'Avakian utilise comme prétexte pour attirer dans sa toile la petite-bourgeoisie effrayée par la perspective de la guerre mondiale impérialiste et son contraire la guerre populaire mondiale. 

Pour le maître Browder comme pour l'élève Avakian, les Etats-Unis sont et restent « le pays des hommes libres et le foyer des braves », l'individualisme est une bonne chose, le seul problème pour eux est que le mode de vie US n'est pas partagé par le monde entier.

Quel est alors le moyen le plus efficace pour exporter cette camelote au monde entier ?

La réponse est toute trouvée : l'US Air Force et la CIA, la diplomatie, l'espionnage et la contre-guérilla.

En effet, en 2006 World Can't Wait , une organisation générée par le RCP-USA, a signé une pétition anti-guerre « N'attaquez pas l'Iran », en collaboration avec des groupes pacifistes petits-bourgeois, des trotskystes, etc...

Non seulement le style est misérablement servile, mais surtout le contenu est carrément impérialiste. 

On peut y lire ce qui suit : "La façon la plus efficace d'empêcher l'Iran de développer des armes nucléaires serait de surveiller de près son programme d'énergie nucléaire, et d'améliorer les relations diplomatiques."

Le texte soutient explicitement la diplomatie impérialiste et l'espionnage de la CIA en se plaçant du côté de l'impérialisme US et de ses alliés contre les peuples et nations opprimés.

Le RCP-USA n'a pas critiqué ce texte : qui ne dit mot consent.

L'internationalisme est le premier devoir des révolutionnaire, la pensée la plus intime des communistes.

Voilà quel sort lui fait subir la clique d'Avakian.

Penchons-nous sur les développements internationaux de cette ligne de capitulation et de liquidation.

Le RCP-USA existe depuis une trentaines d'années, Avakian a parcouru le monde, établissant tout un réseau de contacts internationaux, qui sont devenus aujourd'hui de véritables succursales du révisionnisme à la solde de la maison mère le RCP-USA et de son gérant Avakian.

Ce réseau, c'est le Mouvement Révolutionnaire Internationaliste (MRI) fondé sous l'impulsion du RCP-USA en 1984 sous la bannière du marxisme-léninisme pensée mao tsé-toung, puis du marxisme-léninisme-maoïsme en 1993, sans référence claire aux apports de Gonzalo ni aucun saut qualitatif idéologique.

Ce regroupement international a joui et jouit encore dans les Trois Continents d'un grand prestige, les déclarations du MRI ont été traduites dans des dizaines de langues, la revue « Un Monde à Gagner » est encore aux yeux de beaucoup de maoïstes dans le monde une autorité.

Cette situation doit changer, elle doit être combattue. 

Un fait très grave disqualifie le MRI à nos yeux. Il concerne l'ensemble du mouvement communiste international et surtout les organisations membres du MRI.

Ce fait, c'est que le RCP-USA profite de son hégémonie de fait dans l'instance dirigeante, le comité du MRI, pour développer une ligne ultra-révisionniste et transformer son organe de presse « Un Monde à Gagner » en bouche d'égout de son capitulationnisme et de son libéralisme.

Ce processus a commencé vers le milieu des années 90 pour s'accentuer par à-coups et faire qu'aujourd'hui le coMRI et sa revue sont ouvertement contre-révolutionnaires.

Les faits les plus importants dans le développement de cette ligne sont l'attaque, d'abord sournoise, puis ouverte contre la Guerre Populaire au Pérou, le PCP et son grand dirigeant le camarade Gonzalo.

La Guerre Populaire au Pérou qui se développe depuis 1980 a donné à cette révolution, initiant la période de l'offensive stratégique de la révolution mondiale sous la bannière du marxisme-léninisme-maoïsme, la signification de  brigade de choc de la révolution mondiale  ; c'est-à-dire la même signification qu'avait l'URSS de Lénine et Staline à l'époque de l'équilibre stratégique de la révolution mondiale, qui se développait alors sous la bannière du marxisme-léninisme.

Il est donc impossible de sous-estimer l'importance de cette révolution, l'importance de la ligne MLM de Guerre Populaire, l'importance du chef communiste Gonzalo.

Les révisionnistes au sein du mouvement marxiste-léniniste-maoïste ne pouvaient donc pas attaquer ces trois aspects tous ensemble ni frontalement, en tous cas pas avant 1992. 

A cette date, la Guerre Populaire avait atteint victorieusement la phase de l'équilibre stratégique.

C'est aussi la date de l'arrestation du chef communiste Gonzalo.

Sa détention à vie dans une cellule-tombeau, son exhibition en costume de bagnard dans une cage à gorille fut une mauvaise nouvelle pour le prolétariat international, mais son discours révolutionnaire du 24 septembre 1992 traça la ligne à suivre : ce n'est qu'un détour à surpasser pour la Guerre Populaire, celle ci doit continuer jusqu'à la victoire.

Cependant l'arrestation fut une véritable aubaine pour la ligne noire révisionniste au Pérou et dans le monde.

Les services secrets péruviens sous le contrôle de la CIA inventèrent la ruse des « accords de paix » entre le PCP et l'Etat fasciste compradore péruvien, soit-disant signés par Gonzalo.

Les révisionnistes du Pérou, la Ligne Opportuniste de Droite (LOD) se structura en prison au cours de ce plan contre-révolutionnaire et de son développement jusqu'à aujourd'hui, bradant tout maoïsme, parlant de « violences internes » et de « soulèvement de masses » pour éviter de dire qu'il s'agit d'une guerre populaire en cours, d'une révolution de nouvelle démocratie.

Elle se fait naturellement passer pour le « véritable » PCP.

Au niveau international, les choses furent plus lente à mettre en oeuvre pour les révisionnistes dans le mouvement maoïste, puisque le prestige mondial du PCP est immense et que l'idéologie MLM de chaque organisation mao s'en revendiquant sérieusement provient justement de l'étude des apports de Gonzalo.

Le PCP fut attaqué lentement mais sûrement par le comité du MRI et ses mentors du RCP-USA, Avakian en tête.

Dans un premier temps, le but était de briser le prestige du chef communiste Gonzalo : semant le « venin de la méfiance », le coMRI joua un rôle de démobilisation et de démoralisation en parlant « d'investigations à mener » pour savoir si Gonzalo était bien l'auteur des « lettres de paix ».

Le rôle du coMRI devient donc celui d'une LOD à l'échelle mondiale.

Puis, l'attaque du coMRI progresse. Il nous dit qu'il dispose de « sérieuses indications » que le Président Gonzalo est celui qui se trouve derrière les « lettres de paix ».

Mais étant donné que personne ne voit ni n'entend Gonzalo qui est enfermé dans son tombeau en isolement absolu, il est clair que l'ennemi peut fabriquer toutes les « preuves » qu'il veut ; et comme seuls les agents des services secrets péruviens liés à la CIA sont au courant de ce qui s'y passe, on peut se demander d'où le coMRI tire ses « informations », si la seule source c'est la CIA. 

Ceci fait, le coMRI passa à une deuxième phase, qui consiste à attaquer Gonzalo en tant que chef et grand dirigeant (Jefatura en castillan), en partant du principe faux qu'il est le capitulard en chef pour en tirer la conséquence elle aussi fausse qu'il ne faut pas de chefs pour éviter que de tels échecs se reproduisent.

La dénonciation d'un prétendu « culte de la personnalité » de la part du PCP fut alors pour eux, comme en 1956 avec Khrouchtchev, le moyen d'attaquer dans le dos le véritable marxisme-léninisme-maoïsme, le PCP continuant la Guerre Populaire, la pensée Gonzalo, et Gonzalo lui-même en sabotant la campagne internationale pour sauver sa vie. En effet, officiellement le PCP fait toujours partie du MRI, l'idéologie du MRI est le MLM, etc.

Par la suite, il y eut donc la tentative de remodelage du marxisme-léninisme-maoïsme selon les besoins de la contre-révolution, du révisionnisme et de l'impérialisme.

Le travail fut là aussi mené par le coMRI, qui s'appropria la définition du MLM un an après l'arrestation de Gonzalo (dans le document de 1993 « Vive le maoïsme ! ») pour progressivement attaquer toutes les positions essentielles du MLM au nom du MLM.

Les choses sont claires et connues.

C'est le chef communiste Staline qui mit sur pied le marxisme-léninisme, dans une lutte dure contre les révisionnismes de Trotsky, de Boukharine, de Zinoviev, etc. Ce n'est pas l'Internationale Communiste.

De même, c'est le chef communiste Gonzalo qui mit sur pied clairement et en totalité le marxisme-léninisme-maoïsme, dans le feu de la lutte.

Ce n'est pas le MRI.

Mais de cela évidemment le coMRI ne veut rien savoir, puisqu'il a pour principe de noyer les questions idéologiques dans l'absence de tout débat et l'opportunisme à tout crin.

Enfin, aujourd'hui le MRI a trouvé son homme, le révisionniste Prachanda, et son faire-valoir le Parti Communiste du Népal (maoïste) qui appliquent en grand et en réalité la ligne liquidatrice et capitulationniste du coMRI, en stoppant la guerre et en collaborant avec les partis de la bourgeoise bureaucratique, risquant ainsi de faire changer en son contraire la nature de la révolution népalaise. 

Grâce à ce nouvel appui international qui jouit encore d'un prestige certain malgré sa trahison, et après avoir développé sur tous les plans et explicitement leur « nouvelle » ligne liquidatrice, le coMRI peut passer à l'attaque franche et organisée.

Il attaque comme un vautour les masses héroïques du nouveau Pérou, le PCP, Staline, le principe de la direction, et la stratégie de guerre populaire mondiale pays par pays.

Bref, ils liquident tout : le maoïsme et les maoïstes doivent disparaître.

Dans son article de septembre 2006, «  Un regard sobre sur la situation de la révolution péruvienne et ses besoins » la revue Un Monde à Gagner synthétise tout son rejet des positions communistes, en parlant comme la LOD de « soulèvement des opprimés » pour ne pas dire Guerre Populaire, puisque le concept de Guerre Populaire dans sa signification précise implique qu'un Parti Communiste la dirige.

Donc pour le coMRI le PCP n'existe pas, n'a jamais existé !

L'article prétend avec une immense hypocrisie défendre l'héritage de Gonzalo, en réalité il attaque l'essentiel : la pensée Gonzalo, la lutte pour le pouvoir, le rôle de grand dirigeant, et fait croire que la guerre est finie.

Bref en vidant le soutien de toute substance, le coMRI plante son poignard dans le dos du PCP, et contribue à l'assassinat réel du chef Gonzalo en tentant un assassinat symbolique.

L'article finalement conclut avec ce style jésuite à double face si caractéristique : «  Il est nécessaire de défendre le président Gonzalo et les autres qui déclenchèrent et menèrent ce grand soulèvement des opprimés, même s'il n'est pas possible de défendre leurs positions politiques actuelles. »

Pour toutes ces raisons, écraser la ligne du RCP-USA et de son avatar qu'est le CO-MRI est une nécessité impérieuse. 

Sans cela on ne peut pas voir le rapprochement entre ce que dit Prachanda aujourd'hui, et ce que disait Bob Avakian déjà en 1981 :

« Il y a la critique spécifique à faire de Mao sur la question des nations, de la lutte nationale et la révolution mondiale : pas seulement dans l'interview donné à Anna Louise Strong et « Sur la politique », mais aussi dans la polémique sur la ligne générale, la tendance qui se montre à trop voir les choses pays-par-pays séparément les uns des autres, trop en terme de nations et de lutte nationale, et trop en terme d'identifier un ennemi et de rallier tout le monde contre lui. » (Revolution n°50)

Pour Avakian il est impossible de fonder pour une période donnée un ennemi principal et un ennemi secondaire.

De la même manière, la contradiction principale est mondiale, elle n'est pas « interne » à un pays.

C'est ce que dit Prachanda aujourd'hui, c'est la ligne du CoMRI, c'est la ligne de la capitulation, cela va à l'opposé de la lutte entre révolution et contre-révolution, entre guerre populaire mondiale et guerre impérialiste.

Pour le PCMLM, septembre 2006. 

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