6 juil 2009

Les affrontements entre ouïghours et hans en Chine reflètent le visage hideux du social-fascisme!

Submitted by Anonyme (non vérifié)

Dimanche 5 juillet, à Urumqi, dans le Xinjiang, une manifestation d’ouïghours (ethnie turcophone historiquement présente dans cette région) a dégénéré en émeute anti-hans (l’ethnie majoritaire en Chine). De source officielle, 156 personnes ont été tuées et plus de 800 blessées. La police aurait ouvert le feu sur les manifestants. Hier, les autorités chinoises avaient commencé par annoncer que trois personnes de l’ethnie majoritaire han étaient mortes dans les affrontements et les informations officielles chinoises se concentrent uniquement sur les victimes hans.

Ces violences font suite à d’autres affrontements ethniques survenus le 27 juin à Shaoguan (le commentaire du posteur sur la vidéo lien est ouvertement fasciste), province du Guangdong, où des ouvriers ouïghours d’une usine de jouet avaient fait l’objet d’une fausse rumeur, propagée sur Internet, concernant le viol de deux ouvrières hans. Deux ouvriers ouighours se seraient fait battre à mort et 118 personnes auraient été blessés.

Ces incidents d’une extrême violence reflètent malheureusement ce que la Chine est devenue, plus de trente ans après l’avènement au pouvoir des sociaux-fascistes, emmenés par Deng Xiaoping. Sous Mao Zedong, le Xinjiang disposait d’une très large autonomie et la colonisation intérieure han était inexistante.

Aujourd’hui, les hans représentent plus de 40% de la population et sont majoritaires dans la partie orientale du Xinjiang et dans la capitale Urumqi. Le pouvoir social-fasciste et son idéologie chauviniste grand han attribue tous les meilleurs postes administratifs aux hans (qui sont incités à venir s’installer par des avantages fiscaux) et confient des tâches subalternes aux ouïghours.

Un bon exemple de cela est la répartition des tâches de police entre les patrouilles ouïghours sans armes et le comportement très agressif des policiers hans armés. Les masses ouïghours d’un certain âge font d’ailleurs bien la différence entre la Chine de Mao Zedong et celle de Deng Xiaoping (on rencontre parfois le geste consistant à lever le pouce en parlant de Mao et à montrer le petit doigt en parlant de Deng).

Plus généralement, il faut aussi relever que le pouvoir social-fasciste répand des arguments typiquement coloniaux pour défendre l’idéologie chauvine à la tête de l’État. Ainsi, les régions de l’ouest du pays (Tibet et Xinjiang) sont considérées comme des territoires arriérés ayant bénéficié du « développement économique» de la Chine, et les révoltes populaires sont décrites comme des signes d’ingratitude.

L’aigreur de la frange la plus réactionnaire et bourgeoisie est même accentué par les « avantages» octroyés aux minorités ethniques, entre autres la non application de la loi de l’enfant unique ou l’attribution de points supplémentaires pour le gao kao – examen de fin d’étude secondaire – (mais dans les faits le système éducatif largement corrompu réserve les meilleurs places aux enfants des familles les plus fortunées passés depuis le début de leur scolarité par les écoles les plus chères).

En outre, le pouvoir social-fasciste joue la carte de la division du peuple en alimentant les rumeurs d’un meilleur traitement policier et judiciaire réservé aux minorités ethniques, d’où le réflexe réactionnaire très courant (et commun à de nombreux pays ) consistant à dire que « les minorités ont plus de droits que la majorité de la population» .

Ces émeutes ethniques mettent justement en lumière l’importance que les rumeurs ont prises dans la Chine social-fasciste actuelle. Le poids des rumeurs est la conséquence directe de la restauration du capitalisme depuis 30 ans qui a détruit toutes les bases du pouvoir populaire, et notamment les communes populaires. Ainsi, les masses n’exercent maintenant plus aucun pouvoir et nourrissent un très grand scepticisme (justifié) envers les informations officielles.

Aujourd’hui, le parti « communiste» chinois n’est plus au service du peuple et plus personne n’en comprend la ligne et les concepts. Dans le cadre de cette confiscation du pouvoir populaire, les masses – mêmes urbaines – reviennent à des habitudes issues du féodalisme, comme la propagation de rumeurs, les croyances superstitieuses, l’attachement aux « valeurs traditionnelles» réactionnaires attisées par la promotion du confucianisme orchestré par le pouvoir social-fasciste, le tout étant amplifié par Internet ou les téléphones portables, alors que ces tendances étaient fortement combattues sous Mao.

Les rumeurs prennent évidemment très souvent un tour ultra réactionnaire, raciste, chauviniste grand han et bien sûr totalement irrationnel et anti-matérialiste. Par exemple, il existait la rumeur que les ouïghours qui tiennent des petits restaurants ou stands de brochettes faisaient exprès de se couper le doigt en cuisant la viande pour transmettre le SIDA à leurs clients hans… Plus couramment, les ouïghours passent toujours pour des « voleurs» .

Cette ambiance ultra-réactionnaire s’accompagne bien évidemment d’un retour aux pratiques patriarcales éradiquées après 1949 et en particulier pendant la Révolution culturelle. Les incidents de Shaoguan ont ainsi commencé sous fond d’accusation réciproque des ouvriers hans et ouïghours concernant le harcèlement de jeunes ouvrières, considérées comme « les leurs» puisqu’appartenant à leur groupe ethnique respectif. La conception des femmes en tant que propriété est une composante fondamentale du patriarcat qui est né avec la propriété privée et s’achèvera avec le socialisme et le communisme.

D’ailleurs, la Chine social-fasciste connaît un retour au commerce de femmes (souvent kidnappées), une prostitution endémique, l’entretien de concubines par les élites mafieuses et un véritable génocide de bébés filles, sans même parler du sexisme véhiculé comme partout par le consumérisme capitaliste, notamment les canons de beauté et la figure habituelle du mâle irresistible à bord de sa voiture institués par la publicité. Bref, l’asservissement capitaliste s’appuie sur les anciennes conceptions féodales.

Voilà l’épouvantable portrait de la Chine social-fasciste où la réaction a pris la place de la révolution. La réaction est symbolisée architecturalement par la reproduction infinie des mêmes places construites sur un modèle identitique dans toute la Chine, avec les mêmes lampadaires, les mêmes dalles, les mêmes couleurs, les mêmes jets d’eau, les mêmes musiques…

Cette laideur froide toute contre-révolutionnaire s’impose partout alors que les lieux de convivialité des villes chinoises comme les marchés de nuit et les centres historiques des villes du Xinjiang, avec leur dédales de rues étroites pleins de vie, disparaissent petit à petit. Mais les masses chinoises se révoltent aussi très régulièrement contre le le pouvoir social-fasciste et ses cadres corrompus, les « incidents de masses» se multipliant ces dernières années.

Le racisme ne gagnera jamais complètement le prolétariat animé d’un esprit internationnaliste. Ainsi, la plupart des prolétaires en Chine avaient applaudi les attaques d’ouïghours contre les postes de police dans le Xinjiang lors des JO de Pékin en 2008. Les masses du monde entier sont unies par la même volonté de briser les chaînes de leur oppression. La richesse culturelle des peuples est le ferment de la révolution à venir. Contre le monde de la haine produit par le capitalisme, le communisme est la seule solution!  

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