Sébastien Tellier : faux gourou mais vrai petit-bourgeois décadent
Submitted by Anonyme (non vérifié)En période de crise, les masques progressistes de la bourgeoisie s'effritent de plus en plus. Elle se montre alors de moins en moins capable d'assumer et de défendre la civilisation. Avec les contradictions entre les différentes fractions en lutte au sein de la bourgeoisie, celle-ci n'arrive plus qu'à prétendre la défendre, être un rempart face à la « barbarie » extérieure à la Nation – quand elle ne se réfugie pas dans un trip individualiste mystique et décadent.
Dans le domaine culturel, elle est incapable de produire des œuvres culturels neuves ; elle est incapable d'aller de l'avant. Alors bon nombre d'artistes sombrent dans l'individualisme comme une sorte de repli sur soi-même en contemplant leur propre chute : plus celle-ci avance, plus l'élan individualiste grandit.
Ainsi, de la même manière que toute progression ne se fait pas en ligne droite, toute chute ne s'effectue pas de manière rectiligne : la décadence de la bourgeoisie, dans son ensemble, se manifeste de nombreuses façons, et à différents degrés.
C'est de cette manière que l'on peut lire des journaux bourgeois saluer, ou du moins ne pas critiquer ouvertement, des artistes qui tournent des clips ni plus ni moins que pornographiques – se cachant derrière le voile de la provocation et du « politiquement incorrect ».
Sébastien Tellier est un de ces artistes décadents.
Cet « artiste » petit-bourgeois s'est notamment illustré par son troisième album Sexuality, qui ne traite pas de sexualité mais seulement...de sexe, puis par son passage à l'eurovision en 2008, et cette année par son dernier album My God is blue et son faux mouvement l'Alliance bleue.
Avec l'Alliance bleue, Sébastien Tellier se prend pour un gourou, comme le fondateur d'un mouvement qui permettra à chacun de connaître le bonheur. Bien évidemment, il s'agit d'une mise en scène, du prolongement du thème de son album.
Pour certains journalistes bourgeois, il s'agit d'une critique de la religion. Alors que derrière son aspect « pas sérieux », « déconnade », on reconnaît bien une attitude de petit-bourgeois fasciné par les expériences mystiques - liées, bien sûr, à la consommation de drogue, à une attitude totalement patriarcale, et au final un mépris pour les masses qui trouvent un refuge dans la religion.
Dans son message, Sébastien Tellier se prend pour une sorte de gourou hippy : barbe et cheveux longs, lunettes de soleil, tenue décontractée, lumineuse, 'flashy'. Il se présente en expliquant qu'il a vécu une expérience mystique et qu'il a vu la vérité. Il veut donc au travers de son Alliance bleue répandre le bonheur.
Au lieu de critiquer les gourous et leurs sectes, il préfère s'amuser dans ce rôle. Ceci n'a rien d'étonnant : quoi de plus agréable pour un petit-bourgeois décadent que de pouvoir jouer un rôle de gourou, sans pour autant avoir à assumer les conséquences et les « responsabilités » que cela implique ?
Sur son site, la première vidéo « La beauté victorieuse » permet à Sébastien Tellier de diffuser une vidéo totalement patriarcale derrière son délire de fausse secte. Durant la (courte) vidéo une femme apparaît presque exclusivement dénudée avec un simple tissu autour de la taille, le centre d'attention de la caméra étant portée sur sa poitrine...Un homme en costard cravate parle et apparaît en alternance avec la femme, le discours se veut libérateur, appelle à « retrouver la beauté perdue » et à « exhiber sans compter » la « beauté victorieuse » (en faisant un gros plan la poitrine de la femme la seconde d'après), pour finir sur une scène de fin se voulant érotique mais qui ne fait que révéler davantage la démarche patriarcale de Sébastien Tellier.
L'Alliance bleue ne critique à aucun moment les sectes, les gourous, et encore moins les drogues et le patriarcat, bien au contraire ! Ce faux mouvement permet à son 'gourou' de s'amuser, de triper, de se cacher derrière une démarche faussement artistique pour mettre en avant une démarche authentiquement décadente et réactionnaire.
L'aspect décadent du personnage apparaît d'autant plus avec son clip « Cochon ville », qui fut censuré par youtube dans un premier temps.
Dans celui-ci, Sébastien Tellier se retrouve également dans une sorte de posture de gourou jouant de la musique avec son groupe au milieu...d'une orgie. En réalité il a plus l'air d'un prophète pervers accompagné de musiciens au déguisement noirs dont le haut n'est pas sans rappeler le chapeau pointu du Ku Klux Klan, ce qui dénote une fascination glauque pour la provocation.
Sur un fond de musique planante et entraînante, toute une foule se retrouve autour de la scène pour danser mais surtout pour...se déshabiller et tous coucher ensemble – toujours avec un léger côté « décalé », qui n'est qu'un simple moyen de ne pas assumer ouvertement son attitude décadente et de se cacher à nouveau derrière la création artistique.
Sa vision du monde est celle d'un petit-bourgeois en pleine décadence, fasciné par les expériences mystiques et la pornographie. Sa focalisation sur le sexe n'a absolument rien de contestataire ni même de provocateur. Il suffit de se rendre compte de la publicité qui lui est faite sur des médias bourgeois comme le Figaro, Libération, ou encore Télérama.
Il ne met pas en avant des relations saines entre les personnes, d'essayer de vivre des relations le plus « vrai » possible, loin de l'hypocrisie instaurée par le capitalisme. Non, rien de tout cela.
Il préfère de loin la consommation des corps et des personnes, en clair : une démarche pornographique et partouzarde, à l'opposé de toute démarche progressiste.
Loin d'être un véritable romantique moderne avec une sensibilité, il n'y a qu'une apparence d'art derrière des productions qui mettent en avant de manière 'raffinée' et décalée des rapports brutaux et barbares entre individus, propres au capitalisme en période de crise.
Sébastien Tellier n'est pas un cas à part. Il est à l'image de toute une partie de la petite-bourgeoisie qui contemple sa propre chute en attendant la fin. Il n'est donc pas étonnant qu'il soit opposé à tout soucis de progresser et à toute forme de planification : comme il le dit, il préfère rester une sorte d'éternel débutant, et s'essayer à tout sans soucis de synthèse comme si la production artistique était innée. Il n'est alors pas étonnant qu'il considère la production artistique comme individuelle, coupée du reste de la société.
Son individualisme ne s'arrête bien évidemment pas à ses vidéos, mais toute sa démarche artistique en est profondément marquée. Ainsi il déclare : "Honnêtement, je déteste tous mes albums. Il n’y en a pas un seul dont je sois fier. Ils sont le miroir de mes défauts, de ma médiocrité, de tout ce que j’aurais pu faire mais que je n’ai pas su faire."
Il n'y a là aucune autocritique, seulement une posture totalement individualiste qui s'imagine 'très critique' vis-à-vis de lui-même, comme n'ayant pas la grosse tête. Alors qu'en réalité cela revient au même : ce ne sont que les deux faces d'une même pièce. Seulement à la différence d'une attitude de « grosse tête », celle-ci relève plus du fascisme : une haine de la médiocrité qui va de pair avec un mépris des faibles et donc comme une volonté de se dépasser de manière complètement idéaliste et vitaliste.
A l'heure de la montée en puissance du fascisme et d'une lutte de plus en plus aigue au sein de la bourgeoisie, sa production artistique reflète de plus en plus sa propre décadence. En ce sens, Sébastien Tellier n'est que la matérialisation de cette décadence dans laquelle il se vautre en ayant une démarche mêlant mysticisme et pornographie, et ce, avec un pseudo raffinement et une pseudo démarche artistique.
Le fascisme prétend lutter contre ce genre de personne et toute cette démarche, alors qu'en réalité il est tout aussi décadent : la différence porte sur la forme, pas sur le fond. Cela seul le Parti Communiste armé de la science marxiste-léniniste-maoïste peut le faire, aujourd'hui en France.
Seul le PCMLM représente l'avenir de la civilisation face à la décadence, sous tous ses aspects, de la bourgeoisie.