Après un premier album sans titre d'une très grande qualité et un second album littéralement acclamé pour sa formidable qualité (Solitude Standing), Suzanne Vega atteint son apogée avec Days of Open Hand, un album intimiste et poétique, regard d'une femme moderne et avisée sur le monde, au moyen d'une esthétique extrêmement approfondie, tant musicalement que pour la pochette.

Suzanne Vega dépasse ici le simple niveau des ballades, même si cela atteignait déjà un niveau simple et très élevé en même temps, comme en témoignait la chanson « Luka », qui traite de l'enfance battue. Avec Days of Open Hand, on atteint ainsi le niveau d'un album concept, qui enchante et qui hante, où la poésie sombre n'est jamais précieuse ou exagérée, mais toujours personnelle et authentique.

Ce qui fait de cet album, notamment pour ses paroles et son approche esthétique, une véritable œuvre d'art. On a quelque chose de concret formant un ensemble; on a un monde intérieur qui se pose devant nous, avec une sensibilité, une esthétique, un regard, et jamais de brutalité, même si l'approche peut être espiègle, réaliste et franche. C'est à la fois une rencontre et un voyage.