13 mai 2013

Les rassemblements fascistes du 13 mai dans un contexte ouaté

Submitted by Anonyme (non vérifié)

La France plonge dans la crise générale du capitalisme à travers une sorte d'étrange ouate. Les manifestations fascistes à Paris, ainsi que d'autres villes, ont été la fois une nouveauté, car bien plus ordonnées qu'avant, mais finalement relativement hors contexte.

Seulement la France est à l'aube des années 1930. Même si on ne veut pas y croire – comme le reportage d'hier sur M6, mettant en avant Alexandre Gabriac, le dirigeant des « Jeunesses Nationalistes » - les faits sont là.

 

Ainsi, les manifestations d'extrême-droite d'hier à Paris témoignent de la très étrange situation dans laquelle se situe la France, puisque rien ne semble bien sérieux, et les initiatives d'extrême-droite semblent un volontarisme entre outrancier et décalé.

 

D'ailleurs, à Paris, l'action ridicule des « Femen » témoigne que malgré la gravité de la situation, des actions baroques de ce type peuvent encore avoir lieu : déployer une banderole comme quoi il faut « sexterminer le nazisme » est pratiquement surréaliste.

 

Le paradoxe est que la veille déjà, l'extrême-droite savait que des « Femen » avaient loué une chambre à l'hôtel Regina (finalement c'est apparemment d'un appartement d'un ministère qu'elles auraient fait leur action), ce qui n'aura rien changé au final.

 

En fait, rien ne change rien, rien ne sert à rien, tout semble comme flotter ; les « Femen » peuvent faire leur action, ce n'est qu'un happening sans intérêt ni valeur, sans dimension historique.

 

Il n'y a pas lieu de rappeler à quel point les « Femen » sont ridicules, cependant il faut noter leur caractère totalement cosmopolite. Faire une bannière en anglais face à des cortèges nationalistes, c'est leur donner des arguments ; faire l'apologie de Jeanne d'Arc en plus, c'est encore plus aberrant.

 

Se prétendre féministe et saluer la mémoire d'une ultra-catholique manipulée par les féodaux, accuser le nazisme d'être un phénomène sans lien avec la réalité d'un pays particulier, c'est assez incroyable. Mais qu'une telle chose puisse exister, cela montre en tout cas que la situation, aussi grave soit-elle, n'a pas été saisie culturellement par les masses en France. En Grèce, une telle fumisterie serait impossible. Il y a un grand décalage en France entre la réalité et les manières de l'aborder.

 

Heureusement, d'ailleurs, dirait-on, car l'extrême-droite s'installe de par la faiblesse de la proposition communiste ; elle s'installe, mais ne parvient pas encore à capitaliser : seulement quelques centaines de personnes ont participé aux rassemblements parisiens, soit une centaine de personnes par cortège, ce qui est peu.

 

Vu le contexte du grand mouvement réactionnaire sur la question du droit au mariage pour les personnes homosexuelles, le pire était à craindre. Donc, vu qu'il existe pas moins de 5 propositions stratégiques « brutales », ce gain de temps est précieux... s'il sert à quelque chose.

 

Car il est évident que ce n'est pas rien que Troisième Voie en mode nationaliste-populiste, les Jeunesses Nationalistes en mode chemises noires, l'Action Française en mode Camelots du roi, et le Renouveau Français et Civitas en mode catholique ultra (pour ne citer que les principaux organisateurs des rassemblements d'hier).

 

Si la crise s'accentue, la réaction saura s'appuyer sur ces structures organisées, avec une idéologie, des cadres, etc. Et vu qu'il n'y a rien en face à part des bonnes volontés dispersées, mais sans analyse antifasciste, sans culture et sans idéologie, cela ne saurait aller dans le bon sens.

 

Les fascistes en sont conscients. Si le dirigeant de Troisième Voie a pu encore appeler au rassemblement d'hier avec un t-shirt de la ville d'Amsterdam, on voit très bien comment l'Action Française se modernise radicalement ces derniers temps, tant depuis une conférence avec Alain Soral ou de la mise en avant du drapeau français (pourtant normalement honni, car républicain).

 

Les fascistes savent que, en étant carré, en structurant, le temps joue pour eux. L'histoire procède par bonds, et la crise générale du capitalisme, sans Guerre Populaire en face, cela se terminera par le fascisme et la guerre impérialiste.

 

Il est intéressant ici de rappeler que rien que le ton avec lequel la situation est ici présentée, et qui n'est que du réalisme, aurait été considéré comme un catastrophisme scandaleux il y a encore un an ou deux de la part des anarcho-trotskystes, dont les rangs sont aujourd'hui décimés.

 

Il y a lieu de se réjouir de cette agonie, qui a été une des faces de la montée du fascisme, puisque l'anarcho-trotskysme, depuis la CNT au NPA, n'aura été qu'une arme de l'anti-communisme. La situation actuelle, où les masses sont désarmées malgré les promesses anarcho-trotskystes, n'en est-elle pas la preuve ?

 

Dans peu de temps, la France va brutalement dérailler en prenant conscience de ce qu'elle porte en elle, il faut en avoir conscience, et s'appuyer sur le matérialisme dialectique, construire le PCMLM, afin de servir de phare dans la tempête!

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