Les capitalistes n'ont honte de rien, et ils n'ont pas peur. Ce qui est logique : le capital n'a pas de cerveau, il est emporté par un seul mouvement, celui de son accumulation.

Le premier ministre François Fillon peut donc faire la morale :

L'heure de vérité a sonné.

Il n'est pas utile de s'en prendre aux agences de notation, aux banquiers, aux spéculateurs ou à je ne sais quel bouc émissaire, pas utile de faire croire qu'il y a des trésors cachés pour financer nos dépenses publiques.

Ce que cela signifie : la classe ouvrière doit payer ! On parle même déjà d'une nouvelle « journée de solidarité », ce 'un jour de travail non rémunéré !

Alors quand François Fillon parle du budget « le plus rigoureux depuis 1945 », il veut dire : jamais la bourgeoisie n'aura été si riche, quant aux masses, elles devront continuer à se serrer la ceinture !

Car des solutions pour la crise, il y en a et des simples : taxer massivement la bourgeoisie, jusqu'à rembourser la dette ! Ou bien encore plus simple et plus réaliste : exproprier directement toute la bourgeoisie et ne rien rembourser du tout !

Plus réaliste, car c'est l'inverse qui ne l'est pas. Imagine-t-on que les masses grecques vont payer pendant 30 années pour rembourser une dette ne les concernant pas ?

Il y a quelques jours on parlait de référendum pour ce pays, depuis c'est passé à la trappe, ce qui n'est guère étonnant : un « non » aurait fait se fracasser les prétentions de la bourgeoisie à être en mesure d'avoir un projet suffisamment conséquent de culture et de civilisation !

Alors que là la bourgeoisie grecque est KO debout, sonnée, incapable de proposer quelque chose de concret. Pour autant bien entendu, la classe ouvrière de Grèce n'est pas encore en mesure de proposer une alternative concrète elle-même : il lui manque le Parti !

Mais tout cela ne saurait tarder. Ce n'est pas l'interview croisée de Sarkozy et Obama qui va faire illusion. 16 millions de personnes en France ont, selon les sondages, regarder cette mascarade à la télévision.

Quelle mordante ironie ! Sarkozy présenté en France comme un looser, un ringard, Obama étant présenté comme un ultra-moderne, le représentant de la nouveauté, les deux donc, ensemble, main dans la main, esprits confondus, parlant d'une seule et même voix pour sauver la peau du capitalisme, de la stabilité mondiale !

Et toujours à l'affût, le fascisme avance ses billes, Marine Le Pen expliquant savamment qu'il s'agissait d'un « carnaval médiatique », ce qui est vrai, sauf qu'elle ne dit pas qu'elle veut elle un carnaval nationaliste...

Voici ce qu'elle ajoute :

« La parade de Sarkozy et Obama sur les JT vendredi soir aura clos une quinzaine marquée par une opération de propagande ridicule, des heures d'antenne à parler pour ne rien dire. »

C'est bien l'impression qu'auront les gens conséquents, mais est-ce suffisant ? Non, absolument pas. Une démarche critique ne suffit pas, il faut bien voir qu'il faut proposer, proposer du concret.

Nous le faisons. Nous voulons exproprier la bourgeoisie, par les armes. Nous voulons planifier l'économie, en abolissant l'exploitation donc, et en cessant la guerre insensée contre la nature, cette guerre au nom de l'accumulation de marchandises inutiles, pas du tout au service des masses populaires.

Nous voulons une vie heureuse, où chaque personne développe ses facultés ; chaque personne doit être artiste et travailleuse, chaque personne doit être productrice ! Chaque personne doit être à la fois de la ville et de la campagne, villes et campagnes cessant finalement d'être une contradiction !

Dans un monde d'exploitation, de souffrance et d'aliénation, Obama et Sarkozy s'agitent comme des guignols, comme des figures de carnaval, mais leur réalité est bourgeoise, elle n'a déjà plus cours.

Seul le socialisme permettra de dépasser la crise... en dépassant le capitalisme lui-même !