Nous mangeons ce que les entreprises agroalimentaires nous imposent
Submitted by Anonyme (non vérifié)Sur le site du NPA, on pouvait trouver il y a quelques jours un article au titre laissant promettre quelque chose de très intéressant : « Nous mangeons ce que les entreprises agroalimentaires nous imposent. »
A part le PCMLM, aucune organisation politique n'a en effet attaqué cette réalité de front.
Le NPA allait-il s'y mettre ? Eu égard à sa position sur la production agricole, on pouvait en douter.
Et effectivement, l'article ne va pas bien loin. Il fallait s'y attendre: à part le PCMLM, l'extrême-gauche française déteste prendre position de manière ferme, et ce d'autant plus qu'il y a des conséquences sur le plan personnel. Les "révolutionnaires" français ne sont pas prêts à changer leur mode de vie... Après la révolution, peut-être, mais en attendant...
Il s'agit donc ici simplement d'une interview d'une activiste du « Centre d’études sur les mouvements sociaux de l’Universitat Pompeu Fabra de Barcelone », de l’État espagnol, appelée Esther Vivas (et en fait une militante trotskyste).
Cette activiste constate une vérité très parlante : dans les pays impérialistes, les aliments sont mauvais, dans les pays opprimés, ils sont insuffisants. Voici comment elle présente la chose :
« Il y a actuellement dans le monde le même nombre de personnes qui ont faim que de personnes ayant des problèmes de surpoids, ce qui touche, dans les deux cas, les secteurs les plus pauvres de la population, tant dans les pays du Nord que dans ceux du Sud. Les problèmes agricoles et alimentaires sont mondiaux et sont le résultat de la transformation des aliments en marchandise. »
Seulement, il y a ici une erreur de base en terme d'économie politique, vue justement par le PCMLM.
Les aliments ne sont pas transformés en marchandises ; dans le processus de production impérialiste, ce sont des marchandises elles-mêmes transformées en autres marchandises.
C'est le sens de l'utilisation massive des animaux dans la production.
En plus de la production de viande, les sous-produits d'origine animale se retrouvent partout, depuis les blousons de cuir jusqu'à la gélatine des bonbons Haribo.
Cela, les économistes l'ont « oublié » et seuls peuvent en comprendre le sens ceux et celles qui ont assimilé le marxisme-léninisme-maoïsme tel qu'il est synthétisé par le PCMLM.
Les économistes n'ont pas remarqué l'intégration massive des animaux dans le production, tout comme ils n'ont pas remarqué les changements massifs dans la consommation quotidienne, la généralisation de la viande, du beurre, du lait, mais également du sucre.
Il aura fallu les problèmes de surpoids et la critique morale de la condition animale pour que ces changements d'orientation de la production alimentaire soient remarqués par un grand nombre de gens.
Dans l'interview publiée sur le site du NPA (et également dans son journal), la personne interviewée explique ainsi que :
« Ce que nous mangeons est le résultat du mercantilisme du système alimentaire et des intérêts de l’agrobusiness. »
C'est tout à fait juste. Mais elle ne comprend pas cela de manière dialectique, elle ne renverse nullement les valeurs de cette production, elle entend seulement en changer le « style. »
Elle est en effet pour la même production, mais dans une version décentralisée et tournée vers le biologique.
Il est évident qu'une telle vision est purement romantique, elle est une apologie d'un passé idéalisé, celui d'une période précapitaliste où dominait le petit commerce (appelé désormais « commerce équitable », un véritable oxymore tel « soleil noir »).
Une telle position n'est pas scientifique, elle n'est pas au niveau des exigences de notre époque.
Regardons ici simplement ce que disent les faits.
Ces faits, simplement objectifs, aucune organisation d'extrême-gauche ne peut s'y confronter en France, à part le PCMLM, car cela demande un changement radical de perception et de culture. Cela montre comment le maoïsme permet d'affronter la question de la morale et de la culture, alors que l'extrême-gauche est chaque jour davantage réactionnaire.
Voici donc des chiffres :
Il faut 12 hectares de terre cultivable pour produire 70gks de bœuf.
Il faut 30 000 à 60 000 litres d'eau pour faire 1kg de viande de bœuf et 800 litres d'eau pour produire 1 kg de blé.
Un boeuf fournit 200 kilos de viande, soit 1 500 repas. Les céréales qu'il a mangé auraient pu fourbir 18 000 repas.
La consommation de viande utilise 60% des réserves d'eau mondiale.
1,8 milliards de personnes manqueront d'eau en 2025. Or, il faut 400 litres d'eau par heure, 24 heures sur 24, pour faire face aux besoins alimentaires d'une seule personne carnivore.
90% de tous les résidus de pesticides se retrouvent dans les produits animaux alors que les fruits, les légumes et les céréales en recèlent moins de 10%.
Les excréments de bétail représentent 110 tonnes par seconde pour les États-Unis et l'Europe : cela contribue à hauteur de 50% à la pollution des nappes phréatiques du monde.
Il est évident que si l'on prétend servir le peuple, alors inévitablement la viande doit être critiquée, non pas abstraitement, mais très concrètement. Aucune critique contemplative ne peut ici avoir de sens.
Les problèmes causés par la production agroalimentaire de l'impérialisme existent dans tous les domaines : la santé, l'existence même en raison des pénuries, la pollution, le réchauffement climatique, mais aussi la culture et la morale, puisqu'on a une mentalité d'exploitation généralisée, parfaitement en phase avec les exigences capitalistes de recherche du profit.
Faire sauter ce verrou est une condition absolue pour faire avancer la cause de la révolution socialiste.
On peut lire quelque part sur le net, dans un document purement anecdotique, une critique du PCMLM où il y a cette phrase :
« Il accentue le trait sur des problèmes secondaires comme la défense des animaux, le végétarisme, etc. »
L'inhumanité de cette phrase de boucher a comme strict équivalent sa totale négation de la réalité de la production agricole aujourd'hui.
Cette phrase croit critiquer le PCMLM, en fait elle montre son véritable d'avant-garde face aux défis de la révolution socialiste aujourd'hui.
Le PCMLM n'est pas dupe de ce ce que montre cette caricature : une industrie de meurtre de masse ultra polluante, avec au bout de la chaîne un camion où l'on peut lire « Happy cow » (vache heureuse).
Ne pas croire cette idéologie du capitalisme, voilà qui fait partie de l'honneur du PCMLM !