14 aoû 2012

La mascarade hoxhaïste, insulte au matérialisme dialectique

Submitted by Anonyme (non vérifié)

Récemment au sujet de la Tunisie, il était parlé de l'ex-PCOT, ce qui doit amener à parler de son équivalent français, le PCOF (Parti Communiste des Ouvriers de France). Le PCOF (prononcé traditionnellement « pékof ») a été tout ce qui reste du Parti Communiste Marxiste-Léniniste de France (qui soutenait la Chine populaire durant les années 1960), rejoint par les restes de la Gauche Prolétarienne refusant le mouvement autonome et les luttes illégales.

Le PCOF est né en 1979 comme mouvement hoxhaïste, officiellement reconnu par Enver Hoxha (prononcé « Hodja ») et le Parti du Travail d'Albanie, qui avait alors fait un virage à 180° et unilatéralement rejeté Mao Zedong comme contre-révolutionnaire.

S'il avait été expliqué à cette époque qu'en 2012, le PCOF serait présent aux estivales citoyennes du Front de gauche, ainsi qu'à la fête de l'Humanité, les personnes membres de cette organisation ne l'auraient pas cru.

Entre la critique du « néo-libéralisme » et le soutien à Mélenchon, le PCOF a largement touché le fond et abandonné toute prétention à être révolutionnaire, pour la destruction de l'Etat bourgeois, pour n'être dans le meilleur des cas qu'une aile très à gauche de la social-démocratie (ce que Staline considérait comme étant le pire, à juste titre).

Le PCOF a totalement sombré, luttant contre le néo-libéralisme (voir le document de 2006, Le mouvement étudiant arnaqué par les syndicats travesti en « victoire pour le mouvement ouvrier et populaire » : les positions du PCOF sont en droite ligne de leur programme populiste de réformes ultra-démocratiques au sein de l'impérialisme!).

En fait, le hoxhaïsme, malgré ses prétentions « marxistes-léninistes », a toujours suivi un même chemin frontiste, comme en témoignent les parcours des organisations membres de la Conférence internationale des partis et organisations marxistes-léninistes (ICMLPO), structure internationale hoxhaïste.

Le PCOF, officiellement, défend la ligne de Marx, Engels, Lénine et Staline. En pratique, on ne trouvera pas de documents les défendant ; le discours est simplement syndical dur. Les autres hoxhaïstes existant de-ci de-là – jusqu'à très récemment, les hoxhaïstes étaient en France plus nombreux que les maoïstes, avec une plus grande tradition – ne dérogent nullement à la règle.

Si, ainsi, sur Voie Lactée, on a une présentation en détail du réalisme socialiste, ou bien de la conception matérialiste en URSS, à l'époque de Staline, en biologie ou concernant la colonisation de l'espace, jamais les hoxhaïstes n’abordent ces questions, alors qu'ils se proclament les seuls et uniques défenseurs de Staline.

Cette incapacité à aborder des thèmes aussi cruciaux concernant l'URSS de Staline en dit long sur le niveau idéologique. Les hoxhaïstes sont en fait des révisionnistes désireux de conserver un discours « dur », ce qui était déjà le cas avec les révisionnistes français dans le PCF des années 1950-1960, Maurice Thorez étant leur dirigeant et principal représentant.

Voilà pourquoi en mai 2005, hoxhaïstes et « marxistes-léninistes » de la « gauche » du Parti « Communiste » français pouvaient faire meeting commun (A propos d'Enver Hoxha et de l'union des « marxistes-léninistes », au sujet du meeting regroupant les groupes suivants : Union des Révolutionnaires-Communistes de France, Collectif Militant Communiste, Parti Communiste des Ouvriers de France, Pôle pour la Renaissance Communiste en France et Coordination Communiste 59-62).

Depuis, tous ces groupes font totalement bande à part, mais l'union leur était nécessaire pour apparaître sur le devant de la scène et empêcher l'émergence du maoïsme, en s'appuyant sur la tradition révisionniste à la Thorez du meeting unitaire sans démarche concrète, sur l'union par en haut, sur les appels incantatoires.

Les hoxhaïstes cultivent en fait une sorte d'iconographie soviétique old school avec une approche économiste syndicaliste qui serait, selon eux, du « marxisme-léninisme. » Mais on en chercherait vainement le rapport avec ce qui a été mis en avant en Union Soviétique à l'époque de Staline.

Le hoxhaïsme est une mascarade ; c'est une conception formaliste, mécaniste, qui tourne autour d'appels à la lutte de classe, des formules incantatoires sur le besoin du Parti et de revendications économiques : c'est le bolchevisme fondé sur la connaissance de ce qu'en disent les manuels d'histoire au lycée plus quelques textes servant de résumé publiés à l'époque de Staline.

La seule explication aux problèmes de la construction du socialisme en URSS est une rengaine systématique : tout est de la faute d'un complot, d'une conspiration, etc. Il n'y aucune compréhension de ce qu'est une contradiction.

On a ainsi strictement rien sur le matérialisme dialectique, c'est le vide absolu. On a ainsi d'un côté une ringardisation du communisme à coups de références caricaturales, et de l'autre une nullité théorique complète.

Un site représentatif de cette horreur culturelle et de cette nullité théorique est le site communisme-bolchevisme.net, un amas de photos et de documents, issue d'une fascination infantile et petite-bourgeoise pour la « puissance » soviétique de la « grande époque. »

Et évidemment, contrairement à nous, les hoxhaïstes n'ont jamais « redécouvert » Vernadsky, Tsiolkovsky, Oparine ; contrairement à nous, les hoxhaïstes n'ont jamais cherché à comprendre le réalisme socialiste, au cœur pourtant de l'idéologie soviétique.

Avec les hoxhaïstes, il y a l'imagerie de l'URSS, mais sans le contenu. Tel est le sens de cette ridicule mascarade.

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