La guerre anti-socialiste de Halliday et Depardieu
Submitted by Anonyme (non vérifié)La vulgarité et la grossièreté ont largement conquis la société française en totale décadence. Et il est impressionnant de constater à quel point les pires des décadents se retrouvent à vociférer, insulter, à abolir les lois.
Voici l'image que Johnny Halliday a placé sur son compte Twitter, de manière évidemment totalement illégal. Mais comme le dit La Fontaine dans Les animaux malades de la peste, « Selon que vous serez puissant ou misérable, Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir. »
Ainsi, si demain une personne dit : « je pisse sur le président », chose ridicule et sans intérêt évidemment, elle aura un procès (et devra une lourde amende), alors que Johnny Halliday, figure médiatisée et reconnue par la société bourgeoise, n'aura quant à lui strictement rien, malgré l'impact populiste de sa démarche.
Lui et son acolyte Depardieu sont en train de jouer au pire populisme anti-démocrate, ils sont en train de justifier un régime fort, ultra-autoritaire, au-dessus du peuple, qui cogne et qui frappe afin de rétablir l'ordre bourgeois le plus implacable.
Les socialistes sont utilisés comme punching-ball par la réaction ; sachant que les socialistes n'ont pas les moyens culturels et idéologiques de répliquer, ils sont assommés de coups. Les bourgeois savent très bien que les socialistes sont au service d'une fraction de la bourgeoisie et absolument jamais n'iront dans un sens qui ouvrirait la voie à une critique communiste de la bourgeoisie.
Ainsi, la guerre anti-socialiste de Halliday et Depardieu est une entreprise anti-communiste ; la bourgeoisie tape dans le ventre mou de la social-démocratie, afin de ridiculiser toute option sociale en général, afin d'empêcher que naisse une simple démarche : celle qui dit qu'il est temps de se débarrasser de la bourgeoisie.
La bourgeoisie a compris la menace qui plane, le spectre qui hante l'Europe, et dans tous les médias libéraux et conservateurs, et ils sont nombreux et hyperactifs, une très grande violence anti-communiste se développe, l'heure est à l'offensive, tous les prétextes sont bons.
La bourgeoisie sent la lutte de classes qui gronde, elle prend l'initiative afin de disloquer le camp ennemi, en multipliant tellement les coups que le communisme, tellement faible, ne soit pas en mesure de s'agglomérer, de s'unifier.
Et les faux communistes et vrais révisionnistes participent à cela. Il y a eu ainsi un faux site de soutien à Depardieu monté par le président de l’Union des étudiants (soi-disant) communistes de Sciences Po Bordeaux. Il a par la suite lâché ce qui est censé être une bombe et est en réalité un véritable appel nationaliste:
« Cette page a démarré après que Gérard ai uriné sur la moquette d’un avion. Voyez le chemin parcouru: 50.000 membres, plus d’un million de vues à la lettre de Gérard, 32.161 «likes» et 207.904 partages! (…) Espérons que la prochaine fois nous serons encore plus nombreux pour soutenir les salariés de Florange, pour défendre l’industrie nationale et nos emplois contre les Mittal et consorts, et protéger enfin les grands principes politiques, sociaux, qui ont fait cette France forte».
Il est difficile d'imaginer un appel plus social-chauvin, masqué par la prétention de défendre les travailleurs. C'est un véritable appel à ce que les travailleurs s'unissent avec la bourgeoisie industrielle! On reconnaît la position de l'aristocratie ouvrière et des planqués syndicats qui vivent au crochet du capitalisme industriel et maudissent le capitalisme financier qui vient bouleverser leur existence parasitaire.
Ainsi, la crise générale du capitalisme prolonge son mouvement et modifie la réalité, afin que la voie s'ouvre pour la bourgeoisie impérialister; dans ce cadre, tout obstacle doit être détruit. L'extrême-gauche a été d'ailleurs purement anéantie, il n'en restait pas grand chose, il n'en reste strictement rien à part des débris folkloriques rêvant d'une sortie de crise alors que la vague violente fasciste est absolument inévitable, et a déjà commencée. On est là dans une volonté de suicide pure et simple, qui amènera à la capitulation ouverte ou à la fuite en avant dans une caricature des années 1970.
Tout le panorama politique, culturel et idéologique français est en train de changer ; toute la configuration change.
Et dans cette catastrophe est en cours, la réaction doit être en train de rêver d'avoir pu utiliser des éléments aussi « prestigieux » que Depardieu et Halliday pour mettre de l'huile sur le feu.
La bourgeoisie est en train de mettre fin à l'option moderniste représenté par les socialistes ; elle met une fin à une histoire réformiste née avec Mitterrand en mai 1968 et culminant en 1981 avec les nationalisations, bien sûr par la suite reprivatisées.
C'est le ménage idéologique qui est fait, et les véritables socialistes n'ont plus qu'une option : comprendre que le Parti Socialiste les a menés à l'abattoir, que la seule perspective, c'est une critique générale, systématique, de la décadence de la société française, sur une base authentiquement progressiste.