21 oct 2011

ETA dépose les armes, trahissant la Cause révolutionnaire

Submitted by Anonyme (non vérifié)

En capitulant, ETA, même si elle avait raison pour la nation basque (ce qui n'est pas le cas), trahit la cause de l'internationalisme prolétarien qui affirment que les États espagnol et français doivent être détruits sous les coups de boutoir de la révolution socialiste.

C'est une triste ironie que cette annonce de la capitulation arrive en même temps que l'annonce par le « Conseil National de Transition » libyen de la mort du dictateur Kadhafi, c'est-à-dire la victoire complète de l'intervention impérialiste en Libye.

En Europe, entre cette victoire impérialiste en Libye et la capitulation d'ETA, nombre de grands bourgeois ont dû sabrer le champagne.

Tristesse et amertume s'expriment par contre dans notre camp.

ETA avait dans les années 1970 une ligne qui était celle de la révolution socialiste, de l'affrontement avec l’État fasciste espagnol ; ETA se considérait comme une composante du mouvement révolutionnaire luttant à l'échelle internationale contre l'exploitation et l'oppression.

Cela ne dura pas, ce qui était inévitable de par l'incapacité d'ETA à avancer dans le matérialisme dialectique. En lieue et place de cela, ETA a en effet choisi de donner naissance à une nouvelle idéologie romantique, de type « identitaire de gauche. »

Une telle idéologie a eu un grand succès, tant dans les masses basques que dans différents cercles en Europe « inventant » une nation locale pour tenir le même discours.

Mais une telle idéologie populiste et romantique ne pouvait amener à rien à part au nationalisme bourgeois. Cette tendance a été maintes fois critiqué par les communistes de l’État espagnol, et on assiste là, avec la capitulation, à l'étape finale d'une logique anti-communiste.

On peut voir qu'ETA a « décidé » que la nature de l’État espagnol avait changé et qu'un « nouveau cycle politique est en train de s'ouvrir. »

Cela, c'est le discours traditionnel de la capitulation. Tout mouvement se liquidant affirme qu'il maintient ses objectifs, mais que le cadre a changé et qu'il faut lutter « d'une autre manière. »

C'est là du révisionnisme : il s'agit pour ETA ici de réviser ses positions fondamentales pour faire passer une démarche en tout point opposé.

ETA a ainsi combattu militairement l’État espagnol considéré comme « fasciste » et affirmé lever le drapeau de l'indépendance et du socialisme, et désormais l’État espagnol est reconnu comme démocratique, l'indépendance sera « négociée » (ce qui est bien évidemment impossible)...

Quant au socialisme, cela fait longtemps que ce n'est plus qu'un slogan fourre-tout sans contenu sur le plan de l'économie politique.

ETA ne considère d'ailleurs pas seulement que la nature de l’État espagnol a changé, non, il reconnaît également une valeur démocratique à l’État français » et cela est bien évidemment inacceptable et doit être dénoncé de la manière la plus vigoureuse.

Ou alors, et cela était prévisible, ETA n'a plus d'objectifs antagoniques avec l’État français. Cela est tout à fait possible, et même grosso modo le cas quand on voit le discours « identitaire » de gauche qui est celui des indépendantistes basques, de leurs partisans et de tous leurs copieurs dans différentes régions d'Europe.

Le discours « identitaire » de gauche qui veut une « Europe des nations », une « Europe des cent drapeaux », n'est absolument pas en contradiction avec le mode de production capitaliste, ce n'est qu'un romantisme sans consistance.

Avec ETA va mourir ce romantisme, pour qui nation = révolution, qui considère que le modèle c'est celui de la nation unie « organiquement » et qui serait par définition « socialiste. »

Ou plus précisément, ce romantisme va continuer, mais en larguant totalement ses prétentions à détruire l’État bourgeois, à mener la révolution. Il va devenir de plus en plus réactionnaire, s'ouvrant inévitablement toujours plus vers le fascisme.

Il va forcément devenir de plus en plus poreux aux « identitaires » de « droite », car en considérant que la nation fait le socialisme, les dés sont pipés dès le départ.

Cela est inévitable, car à notre époque les revendications démocratiques d'un peuple ne peuvent s'exprimer que dans un cadre socialiste, en étant soumis aux exigences de l'internationalisme prolétarien.

La France est une nation, née avec le mode de production capitaliste ; vouloir recréer des nations en son sein c'est vouloir retourner en arrière dans l'histoire, c'est réactionnaire.

Les droits des minorités nationales n'ont un sens et ne trouveront leur sens que dans une France socialiste, tout le reste aide la bourgeoisie à diviser pour régner.

Dans l'Etat espagnol, où de véritables nations développées historiquement, comme la nation basque, sont opprimées, la ligne doit être la même : la libération ne peut être conduite que par la classe ouvrière, union des classes ouvrières de l’État espagnol.

En niant cela, ETA était condamner à se transformer en son contraire, et à quitter le camp révolutionnaire.

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