20 mai 2012

Entrée en bourse de Facebook, symbole de l'irrationalité du capitalisme

Submitted by Anonyme (non vérifié)

Ce vendredi 18 mars 2012, le groupe leader des « réseaux sociaux » sur internet est entré en bourse de manière ultra spectaculaire. Facebook est une entreprise récente, elle n'a été fondée qu'en 2004 mais a depuis vendredi la même valeurs boursière que, par exemple, un monopole historique comme Total (104 milliard de dollars).

Le caractère massif de l'entrée en bourse du groupe facebook repose sur une chose bien précise :  la confiance qu'ont les investisseurs dans l'entreprise. En tant que telle, Facebook est une entreprise rentable, mais assez peu en fait. Et du moins, pas du tout dans des proportions qui justifient un tel engouement.

Si le Capital financier a ainsi mis la main de manière formelle sur le groupe Facebook, c'est essentiellement pour ses perspectives supposées de croissance (et donc aussi la garantie supposée que les valeurs des actions seront importantes).

Le NASDAQ, le marché d'actions des nouvelles technologies sur lequel est coté Facebook, est basé à New York et traditionnellement, une cloche est sonnée à l'ouverture tout les matins de la semaine : ce vendredi, l'ouverture du marché a été délocalisé en Californie et c'est Mark Zuckerberg lui-même (le fondateur de Facebook) qui a sonné la cloche - la cérémonie étant retransmise en direct sur des écrans géants sur Wall-Street à New York.

A la fin des années 2000, le groupe Facebook s'est développé de manière inattendue. C'est en fait une simple « bonne idée » d'un groupe d'étudiants ayant des compétences (et des moyens) qui s'est répandue rapidement, jusqu'à littéralement exploser. Cela parce que Facebook correspondait à un besoin ; le succès du concept est indiscutable.

Mais dans le même temps, le groupe n'a pas un « Business model » (un modèle de rentabilité) très sophistiqué ou développé. Concrètement, Facebook n'a rien à vendre si ce n'est des espaces publicitaires à d'autres entreprises. La stratégie du groupe vise à capter une partie des investissements publicitaires gigantesques dans les médias classiques (radio, télévision, presse), du fait du transfert du temps d'utilisation de ces médias classiques vers internet.

Pour être rentable, le groupe Facebook doit prouver qu'il est à même de capter les utilisateurs et de les transformer en consommateurs potentiels pour les entreprises qui investissent dans la publicité. 

C'est simple, mais ça ne fonctionne pas tant que cela. Par exemple, Facebook offre de moins bonnes garanties en terme de recettes et de ciblage publicitaire que Google, un autre gigantesque monopole du secteur. En moyenne, Facebook ne dégage que 4,39 dollars de chiffre d'affaire par usager et par an, alors que Google en dégage près de 30 dollars.

La raison à cela est simple. Les informations sur Facebook sont nombreuses, très diffuses, et surtout  très « volatiles ». Par exemple, les personnes cliqueront facilement sur un lien pour dire qu'elles l'aiment sans être vraiment intéressées par le contenu, alors que faire une requête sur Google est déjà plus preuve d'un intérêt véritable pour un sujet.

On a là une contradiction très importante : Facebook est l'objet d'un engouement financier important alors que ce n'est pas véritablement justifié sur le plan strictement financier. Cette entrée en bourse marque en fait un moment important de la décadence du mode de production capitaliste et prouve encore son caractère de plus en plus irrationnel.

Le succès relatif de Facebook auprès des entreprises qui lui achètent de la publicité et son arrivée massive sur les marchés financiers sont dûs à une chose principalement : le succès de Facebook s'auto-entretient. C'est-à-dire que les personnes concernées ont confiance dans Facebook car elles le connaissent, l’apprécient et l'utilisent elles-même. 

Mais la contradiction prend de plus en plus d’ampleur et la réalité du modèle économique de Facebook est de moins en moins niée. Malgré le buzz énorme et la grosse opération marketing organisée autour de l'entrée en bourse, le succès n'a ainsi pas été aussi important qu'escompté. A la clôture du NASDAQ, Vendredi, le prix de l'action avait simplement stagné. Depuis plusieurs jours, de nombreux analystes financiers ou commentateurs relativisent et critiquent l’engouement autour de Facebook. Jeudi, le monopole General Motors a même annoncé qu'il retirait son budget publicité auprès de Facebook, soit une somme de 10 millions de dollars.

Si l'entrée de Facebook les marchés financier a été possible, ce n'est pas tant que les investisseurs veulent avoir la main sur quelque chose qu'ils savent rentable ; c'est plutôt et surtout par peur de ne pas avoir mis la mains sur quelque chose qu'ils espèrent devenir une mine d or. 

C'est un simple pari. C'est une logique purement irrationnelle, la même logique capitaliste irrationnelle qui plonge le monde dans la crise et fait sombrer la civilisation.

Mais c'est la logique même de Facebook qui est irrationnelle et menace la civilisation. 

Pour continuer à exister, le groupe Facebook n'a pas d'autre choix que d'essayer de monopoliser encore plus les activités sociales sur internet et de se rendre indispensable, incontournable. D'autant plus que la concurrence règne dans le mode de production capitaliste. D'autres « entrepreneurs » essayent déjà de détrôner Facebook comme Facebook a détrôné Myspace auparavant, etc. 

Alors Facebook doit devenir de plus en plus agressif pour avoir des informations à vendre à des entreprises. Déjà, le groupe est visé par une plainte par des utilisateurs américains lui reprochant de suivre leurs navigations en ligne après qu'ils se soient déconnectés du site. En février dernier, il a été découvert que les conditions d'utilisation de l’application Facebook sur les téléphones de type Android, permettent à Facebook de recueillir les données des SMS et des appels passés sur le téléphone.

Et Facebook fait régulièrement l’objet de plaintes ou sanctions sur la question de l'utilisation de données confidentielles. C'est tout à fait logique, la nature même de Facebook est en fait totalement perverse.

Le succès Facebook est un moment important de la vie culturelle des masses. Si le site fonctionne c'est qu'il a en partie réussi à capter (et aliéner) le besoin qu'ont les masses ont de communiquer, de partager, d'échanger. C'est une expression du besoin de communisme.

A l'opposé, Facebook est un monopole capitaliste qui s'impose dans la vie des masses populaire, qui veut instaurer un péage publicitaire sur la route qu'emprunte l'Humanité vers son unification.

Internet est un moment important de la marche vers l'unification de l'Humanité et de sa fusion , en tant qu’unité rationnelle et consciente, avec la Biosphère. L'existence d'internet est une contribution au Communisme universel. 

Mais aujourd'hui l'Humanité est encore désorganisée et inconsciente de ses intérêts supérieurs. Alors elle sombre dans l'irrationalité. Les besoins des masses et de la Biosphère sont alors soumis aux désirs d'accumulations privés d'une minorité d'entrepreneurs et de capitalistes. Ceux-ci qui se sentent toujours plus puissants et utiles, alors même qu'ils renforcent la crise du capitalisme et tirent la civilisation vers le bas, renforçant toujours plus le fascisme. Au contraire, le Socialisme permettra de bâtir de véritables réseaux sociaux, pour un épanouissement véritable!

Publié sur notre ancien média: 
Rubriques: