édito du 12 février 2012
Submitted by Anonyme (non vérifié)Maître Corbeau, sur un arbre perché,
Tenait en son bec un fromage.
Maître Renard, par l'odeur alléché,
Lui tint à peu près ce langage :
"Hé ! bonjour, Monsieur du Corbeau.
Que vous êtes joli ! que vous me semblez beau !
Sans mentir, si votre ramage
Se rapporte à votre plumage,
Vous êtes le Phénix des hôtes de ces bois."
A ces mots le Corbeau ne se sent pas de joie ;
Et pour montrer sa belle voix,
Il ouvre un large bec, laisse tomber sa proie.
Le Renard s'en saisit, et dit : "Mon bon Monsieur,
Apprenez que tout flatteur
Vit aux dépens de celui qui l'écoute :
Cette leçon vaut bien un fromage, sans doute. "
Le Corbeau, honteux et confus,
Jura, mais un peu tard, qu'on ne l'y prendrait plus.
Les camarades de Colombie ont-ils lu Jean de La Fontaine ? On peut se le demander, en tout cas ils ne se laissent pas avoir par le PCM d'Italie.
Ce dernier parti est dans une situation difficile. Son « soutien » à la guerre populaire en Inde aujourd'hui sert à cacher son soutien au prachandisme hier. Et la formation d'une nouvelle « Internationale » est le seul moyen pour ce parti d'effacer les ardoises du passé.
Il est donc d'une agressivité stupide, notamment par rapport au PCMLM, à qui il en veut pour trois raisons : rejeter son délire sur une « fraction rouge » au Népal aujourd'hui, avoir critiqué le prachandisme hier, ne pas avoir été particulièrement convaincu par lui avant-hier.
Nous l'avions alors simplement trouvé syndicaliste-révolutionnaire. Rien à voir avec le meilleur de l'Italie à nos yeux : les formidables études d'Antonio Gramsci sur la culture, la résistance partisane, les pavés d'économie politique des brigadistes, la culture de révolte populaire...
Inversement nous n'avons donc, fort logiquement, pas convaincu ces Italiens de leur côté. Pas étonnant qu'ils puissent parler de cyber-maoïsme à notre encontre: la modernité, l'écologie, l'antifascisme en tant que culture, tout cela par exemple leur était et leur est totalement étranger, absolument inconnu, résolument abstrait.
Et ce qui allait devenir le PCM d'Italie est allé voir ailleurs, si d'autres ne pouvaient pas se reconnaître en lui. La suite, on la connaît: le PCM d'Italie est passé du soutien identitaire à Gonzalo au prachandisme le plus éhonté, pour se retrouver en « totale galère » aujourd'hui.
Et plutôt que de reconnaître avoir « voulu bien faire » mais que l'enfer est pavé de bonnes intentions, le PCM d'Italie s'enferme, il en rajoute une couche, il tente de louvoyer, de tronquer ses propres positions prises dans le passé, il invente une actualité révolutionnaire un peu partout pour prétendre à l'urgence et faire disparaître en douce ses erreurs passés, etc.
Quelle triste et vaine agitation, bien loin de la sérénité matérialiste !