24 sep 2011

Crise générale du capitalisme : épidémie de tuberculose en Seine-Saint-Denis

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La résurgence de la tuberculose dans le département de la Seine-Saint-Denis est un évènement à comprendre en analysant le contexte actuel d'explosion de la misère induite par la crise générale du capitalisme.

Si au XIXème siècle, la tuberculose était une maladie extrêmement répandue, y compris dans les milieux bourgeois, elle est maintenant circonscrite aux zones d'habitats vétustes et insalubres, comme le quartier du Chêne Pointu à Clichy-sous-Bois où 22 cas ont été détectés à ce jour (dont une dizaine d'enfants). Une trentaine de personnes sont également porteuses du bacille de Koch sans avoir déclaré de maladie pulmonaire pour l'instant.

Une épidémie de tuberculose n'a pas ressurgi pas en Seine-Saint-Denis du jour au lendemain. En réalité, la tuberculose, après une baisse importante au cours des années 90 (de 9707 cas en 2003 à 6651 en 1999), se maintient au-dessus de 5000 cas par an depuis 2004 sans connaître de baisse significative et en augmentant même entre 2006 et 2008.

L'épidémie de Clichy-sous-Bois illustre la dégradation progressive des conditions de logement bien souvent insupportables pour les masses populaires. La qualité générale des logements sociaux, qui connaissent des problèmes récurrents d'humidité, est déplorable.

Les immeubles ont été construits à la va-vite car il s'agissait avant tout de "caser" une vaste population de prolétaires, dont beaucoup d'origine immigrée. Dans la vie quotidienne, les parois, épaisses comme "du papier à cigarette", laissent filtrer les bruits en provenance du voisinage.

Le manque d'intimité n'est bien entendu pas directement en rapport avec la propagation de maladies infectieuses mais participe de l'ambiance de pauvreté, du sentiment de relégation et des tendances à la négligence qui font naturellement surface dans des endroits où les habitants sait bien qu'ils n'ont pas été construits "pour être propres". La saleté est ainsi considérée comme partie intégrante du décor de ces lieux.

Cet état de fait correspond à la situation du logement dans le mode de production capitaliste où la propriété immobilière privée constitue pour la classe dominante bourgeoise un patrimoine source de revenu non négligeable. Les prix exorbitants des appartements découlent ainsi à une volonté délibérée de l'Etat bourgeois de maintenir une pénurie artificielle de logement afin de garantir des revenus confortables pour la bourgeoisie, en réservant les logements les plus insalubres aux masses populaires qui se retrouvent contraintes d'y habiter faute de revenus suffisants.

La tuberculose s'inscrit donc dans ce contexte d'explosion de la misère sous fond d'exploitation bourgeoise aggravée par la crise général du capitalisme. Il faut aussi remarquer que la moitié des cas de tuberculose en France concerne des personnes nées à l'étranger (chiffres de 2009). Le taux de déclaration de la tuberculose atteint 108,5 pour 100 000 parmi les personnes nées en Afrique sub-saharienne (ce qui est le cas de beaucoup d'habitants du Chêne-Pointu), 40,1 pour 100 000 parmi les personnes nées en Asie et 4,3 pour 100 000 parmi les personnes nées en France.

La tuberculose ne peut donc être comprise sans une vision claire de la réalité de l'exploitation impérialiste dans le monde où la pauvreté des pays de la zone des tempête va de pair avec la propagation de maladies prospérant dans des conditions d'insalubrité.

Les pays impérialistes, dont la France, maintiennent les pays de la zone des tempêtes dans la misère pour mieux pouvoir continuer son exploitation criminelle de leurs ressources et générer une immigration contrainte.

D'ailleurs, cette immigration contrainte, par l'envoi régulier de petits pécules à la famille restée dans le pays d'origine, permet bien souvent de maintenir à flots l'économie des pays les plus miséreux, ce qui rend service à l'impérialisme en fin de compte. La tuberculose qui ressurgit dans un pays "développé" comme la France est donc le reflet de son propre caractère impérialiste.

Par ailleurs, il faut considérer la résurgence de la tuberculose dans le contexte global de la recrudescence, depuis le milieu des années 80, des cas de saturnisme. L'intoxication au plomb peut survenir dans de vieux immeubles où a été utilisée de la peinture au plomb et perméables ou divers éléments chargés en plomb.

Les enfants sont particulièrement concernés car ils peuvent porter leurs doigts à la bouche après avoir touché des rambardes, volets, parois ou encore des gouttières contenant du plomb. L'intoxication au plomb est dangereuse car le plomb se fixe sur les os et prend la place du calcium.

Les enfants en situation de sous-nutrition ou malnutrition sont bien sûr davantage exposés, comme c'est le cas aussi pour la tuberculose. Nous en revenons donc à l'accroissement de la misère dans le contexte de crise générale qui se manifeste aussi par des situations de sous-nutrition ou malnutrition d'une partie des masses populaires.

Le problème n'est d'ailleurs pas tant la quantité que la qualité. En effet, les enseignes de hard discount (Lidl, Leader Prince, Ed/Dia, etc.) proposent des aliments saturés en graisse et en sucre à bas prix.

Les supermarchés hard discount participent largement à la malnutrition des masses populaires. L'obésité, signe de malnutrition évident, touche ainsi beaucoup plus souvent les prolétaires que les bourgeois. Les aliments "bio" hors de prix sont réservés aux bobos qui exaltent de manière élitiste des valeurs individualistes de "bien-être".

Pourtant, il ne devrait pas exister autre chose que le "bio" respectueux de la nature, il ne devrait pas exister de hard discount dévastateur pour la santé du peuple !

Malnutrition, logements insalubres, misère, malnutrition, maladies (dont tuberculose et saturnisme), voilà la spirale infernale du capitalisme dans laquelle les masses sont entraînées !

Dans le capitalisme, les masses subissent le pouvoir de la bourgeoisie et n'ont pas le droit à une vie facile, libérée des préoccupations élémentaires comme la santé, l'alimentation, le logement. Les masses s'empareront du pouvoir par la révolution socialiste, aboliront la propriété privée, planifieront la production pour que toute la nourriture soit "bio", produite sans porter atteinte à l'environnement.

C'est dans ce contexte de crise générale du capitalisme qu'il faut rejeter la décadence imposée par l'idéologie dominante et incarner des valeurs positives, comme le respect de la planète et les êtres vivants qu'elle abrite.

Par exemple, il est plus économique de s'alimenter en privilégiant les légumes, les céréales, les fruits, les fruits secs en diminuant drastiquement (voire mieux les supprimer complètement !) les produits d'origine animale, comme la viande riche en graisse, les œufs en cholestérol ou le lait de vache néfaste à la digestion et favorisant le cancer du sein.

Notre site Voie Lactée dédie justement une page spéciale aux recettes de cuisine excellentes sur le plan gustatif et nutritives, refusant toute exploitation de la Terre et des êtres vivants.

La modification de son comportement doit aller dans le sens du respect de soi pour former un style de vie alternatif aux valeurs décadentes de la bourgeoisie. Par exemple, cracher par terre à tout va, comme le font beaucoup de jeunes hommes soumis à l'idéologie dominante du patriarcat.

L'habitude de cracher, inutile et dégoûtante, pose aussi des problèmes de santé publique en facilitant la transmission de maladies. Un sol ou un escalier maculés de crachats sont autant de visions intolérables, incompatibles avec l'idée de civilisation.

La résurgence de la tuberculose en Seine-Saint-Denis donne un aperçu effroyable de l'incapacité du capitalisme à notre époque de se diriger vers le progrès civilisationnel. Notre époque a besoin de révolution socialiste pour s'élever à un nouveau degré de civilisation où le peuple aura le droit à une vie facile, habitant des logements dignes et mangeant sainement.

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