PCMLM - Déclaration 58 - La classe ouvrière a besoin d'apprendre intellectuellement et culturellement
Submitted by Anonyme (non vérifié)Selon le matérialisme dialectique, l'histoire est l'histoire de la lutte des classes et, désormais, c'est la classe ouvrière qui est la classe la plus révolutionnaire de l'histoire. Tout dépend, en effet, du mode de production, et la classe ouvrière est au cœur du capitalisme, car elle est exploitée, c'est à elle qu'on extorque la plus-value, au cœur même du système.
Par conséquent, c'est la classe ouvrière qui décide de l'histoire, c'est elle qui détermine ce qui est progressiste. S'il n'y a pas la classe ouvrière, alors il n'y a rien de positif, et quand on parle de classe ouvrière, on parle de classe ouvrière au poste de commandement.
Les thèses opposées au matérialisme dialectique visent évidemment à saboter cette conception. Il y a ainsi le point de vue bourgeois méprisant le peuple, affirmant que la classe ouvrière est incapable de prendre le pouvoir, de gérer elle-même la société.
Mais il y a également le point de vue d'ultra-gauche, qui aide la bourgeoisie en opposant à la classe ouvrière d'autres sujets révolutionnaires, qui porteraient la cause du progrès. A la classe ouvrière, classe la plus exploitée, l'ultra-gauche oppose comme figure centrale des individus opprimés pour diverses raisons, qui changent selon les nécessités historiques. Ces derniers temps, on a vu ainsi la cause des transsexuels présentée comme la plus grande cause radicale, qui en soi serait en confrontation avec le système capitaliste.
En réalité, dans la plupart des cas l'ultra-gauche prend des causes démocratiques, comme par exemple les droits des femmes ou le refus du racisme, pour en faire des causes « révolutionnaires », dans un grand élan subjectiviste et à grands coups de démagogie radicale à ce sujet.
A cette ultra-gauche participe, indirectement, le révisionnisme des pseudos « communistes » qui ont abandonné la cause communiste pour mettre en avant le « peuple », mais aussi tous les populistes qui raisonnent en termes de plèbe, faisant en quelque sorte du « hooligan » la figure « radicale » de notre époque. D'une certaine manière, une large partie de l'antifascisme apparu ces dernières années relève de ce subjectivisme complet, de cette mise en avant du hooliganisme, bref de cette sorte de « rupturisme ».
Dans tous les cas, on retrouve donc ici l'anticommunisme, la négation du rôle central de la classe ouvrière. La tâche de tout Parti Communiste est ainsi de protéger le patrimoine de la classe ouvrière, son histoire, son idéologie.
Il est significatif que l'extrême-gauche subjectiviste n'en ait rien à faire du Parti Communiste français des années 1930, tout comme de l'URSS ou de la Chine populaire, sans parler des multiples dossiers historiques publiés sur le site lesmaterialistes.com, qui témoignent d'un point de vue matérialiste conséquent.
La bourgeoisie n'a pas besoin de cela, et par conséquent le subjectivisme non plus. C'est la classe ouvrière qui a besoin d'avoir une compréhension matérialiste de l'histoire du monde, qui a besoin d'étudier, d'apprendre, pas la bourgeoisie qui elle se tourne toujours plus vers l'irrationalisme.
C'est la classe ouvrière qui a besoin de connaissances, qui a soif d'économie politique, et c'est soutenir la bourgeoisie que de nier la nécessité d'élaborer une économie politique conséquente, d'apprendre toujours plus. Nier la dimension intellectuelle, culturelle, idéologique de la bataille pour transformer le monde, c'est nier le rôle central de la classe ouvrière.
La thèse affirmée par Lénine est très claire : la classe ouvrière a une idéologie et celle-ci est façonnée par l'avant-garde. Lénine qualifie de « profondément justes et significatives » les paroles suivantes de Kautsky :
« le porteur de la science n'est pas le prolétariat, mais les intellectuels bourgeois (souligné par Karl Kautsky) : c'est en effet dans le cerveau de certains individus de cette catégorie qu'est né le socialisme contemporain, et c'est par eux qu'il a été communiqué aux prolétaires intellectuellement les plus développés, qui l'introduisent ensuite dans la lutte de classe du prolétariat là où les conditions le permettent. »
C'est cela qui fait dire à Lénine, dans le classique Que faire ?, que :
« La conscience politique de classe ne peut être apportée à l'ouvrier que de l'extérieur, c'est-à-dire de l'extérieur de la lutte économique, de l'extérieur de la sphère des rapports entre ouvriers et patrons.
Le seul domaine où l'on pourrait puiser cette connaissance est celui des rapports de toutes les classes et couches de la population avec l'Etat et le gouvernement, le domaine des rapports de toutes les classes entre elles. C'est pourquoi, à la question : que faire pour apporter aux ouvriers les connaissances politiques ? - on ne saurait donner simplement la réponse dont se contentent, la plupart du temps, les praticiens, sans parler de ceux qui penchent vers l'économisme, à savoir “aller aux ouvriers”.
Pour apporter aux ouvriers les connaissances politiques, les social-démocrates doivent aller dans toutes les classes de la population, ils doivent envoyer dans toutes les directions des détachements de leur armée. »
« On parle de spontanéité. Mais le développement spontané du mouvement ouvrier aboutit justement à le subordonner à l'idéologie bourgeoise, il s'effectue justement selon le programme du Credo, car le mouvement ouvrier spontané, c'est le trade-unionisme, la nur-Gewerkschaftlerei ; or le trade-unionisme, c'est justement l'asservissement idéologique des ouvriers par la bourgeoisie. »
La négation du travail intellectuel par l'avant-garde converge avec les intérêts de la bourgeoisie. Le remplacement de la classe ouvrière qui est le principal protagoniste historique par tout autre « agent de transformation » relève de l'anticommunisme.
Le PCMLM affirme : Marx a raison d'avoir écrit Le capital, Engels a raison d'avoir écrit l'Anti-Dühring, Lénine a raison d'avoir écrit Matérialisme et empirio-criticisme, Staline a raison d'avoir écrit Le Marxisme et les problèmes de linguistique, Mao Zedong a raison d'avoir écrit De la contradiction.
Le matérialisme dialectique est une science qui demande de l'étude, aucune transformation de la France ne sera possible par la classe ouvrière de notre pays sans une étude approfondie, un travail intellectuel titanesque. Ce n'est qu'à ce prix que la classe ouvrière pourra se saisir elle-même comme classe et exiger de prendre les commandes de la société, écrasant les forces réactionnaires, notamment étatiques, qui bloquent la réalisation de ses exigences en termes de vision du monde.
Parti Communiste Marxiste Léniniste Maoïste [France]
Juillet 2014