25 juin 2016

PCF(mlm) – Déclaration 86 – 15 thèses sur le «Brexit»

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Liens vers le dossier : Lénine et la notion d'impérialisme1. L'existence même du référendum en Grande-Bretagne pour la sortie de l’Union Européenne témoigne d'un phénomène très important caractérisant notre époque : la contradiction au sein même de la bourgeoisie entre différentes fractions.

2. Les forces ayant soutenu le « Brexit », c'est-à-dire que la Grande-Bretagne quitte l'Union Européenne, ont été les fonds spéculatifs (les « hedge funds »), les partisans nationalistes du « Commonwealth », les partisans de l'orientation unilatérale d'alliance avec l'impérialisme américain. Les forces s'étant opposées au « Brexit » ont consisté en la bourgeoisie moderniste et cosmopolite de Londres, les secteurs industriel et commercial.

3. Avec la crise générale du capitalisme, la bataille pour le taux de profit devient toujours plus violente. Ce qui était en jeu, avec le débat quant au « Brexit » culminant par la victoire de la sortie de l'Union Européenne avec 51,9 % des voix, c'était à la fois le choix de l'alliance impérialiste pour la Grande-Bretagne, mais également sa nature qualitative.

4. La victoire du « Brexit » marque dans les faits une étape de plus dans la marche à la guerre comme produit des contradictions inter-impérialistes. Elle met un terme à l'esprit d'unification européenne commerciale et sur le plan des normes ; elle amène la Grande-Bretagne à se considérer stratégiquement directement comme le 51e Etat américain.

5. La victoire du « Brexit » renforce la nouvelle répartition des forces impérialistes au sein des différentes alliances, elle accélère la marche à la guerre par l'ossification de ces alliances en blocs. La sortie de l'Union Européenne place directement la Grande-Bretagne dans l'orbite de l'impérialisme américain, formant un système général auquel appartient également notamment le Canada, l'Australie, la Nouvelle-Zélande.

Lien vers la liste d'articles : Sur le "non" social-chauvin lors du référendum de 20005 sur la constitution européenne

6. Le choc du départ de la Grande-Bretagne pour l'Union Européenne va amener celle-ci à se centraliser davantage, avec en arrière-plan la question des liens entre Paris, Berlin et Moscou. Au renforcement organique d'un bloc impérialiste répond la même chose pour un autre bloc, le processus étant ininterrompu jusqu'à la confrontation.

7. Pour cette raison, le PCF (mlm) rappelle que le mot d'ordre communiste est « Guerre à la guerre impérialiste ». La relative unification des pays impérialistes contre le social-impérialisme soviétique a volé en éclat à partir de 1991, mais a profité d'un nouveau cycle d'accumulation capitaliste, qui se terminant provoque des soubresauts et des effondrements, ramenant chaque bourgeoisie à sa propre dimension nationale.

8. L'unification européenne est impossible sous l'égide de la bourgeoisie ; seul le socialisme peut unifier les masses en faisant disparaître le cadre national en préservant tous les acquis culturels démocratiques de chaque nation.

9. Il est nécessaire de porter toute son attention sur la propagande fasciste française, qui sous prétexte de constater les crimes du bloc impérialiste dirigé par les États-Unis diffuse une idéologie réactionnaire anti-anglaise, anti-américaine, anti-protestants, etc. Il s'agit là d'une démagogie servant les partisans acharnés de l'impérialisme français.

Liste des articles sur la grande question : De l'antifascisme

10. Il est impératif de remarquer que, dans le cadre de la stabilité relative des pays impérialistes depuis 1945, les masses sont particulièrement désarmées psychologiquement et culturellement, ainsi qu'idéologiquement bien entendu, face aux crises historiques inévitables de l'effondrement du capitalisme. Cela souligne l'importance d'un noyau dur, forteresse idéologique conservant l'esprit et l'idéologie de l'antagonisme réel, alors que les masses n'ont pas encore saisi le degré de conflictualité historiquement attendu.

11. Dans le cadre de la désorientation des masses, la fraction agressive de la bourgeoisie instille une démagogie toujours plus brutale. Le débat avec les progressistes doit notamment consister à souligner que, de manière dialectique et conformément aux enseignements du matérialisme dialectique, le mouvement historique amène la bourgeoisie à se diviser, dans un processus qui est exactement similaire aux années 1920-1930. On a deux aspects : d'un côté, la bourgeoisie traditionnelle, d'esprit industriel et commercial, favorable à la construction européenne et lié à l'idéologie des « trente glorieuses » (1945-1975), de l'autre la bourgeoisie impérialiste, d'esprit militariste et agressif, favorable au cavalier seul de la France, d'idéologie néo-gaulliste.

12. Cette contradiction au sein de la bourgeoisie est présente dans tous les pays impérialistes. En France, elle s'exprime à travers l'opposition du Front National au « système », le Front National représentant la bourgeoisie impérialiste favorable au renforcement agressif des monopoles français, aux mobilisations populaires nationalistes et à la militarisation. Cela pose la question de l'antifascisme comme unification des progressistes.

Lien vers le dossier : PCF(mlm)/Pour une démocratie populaire

13. Le PCF (mlm) a constaté cette contradiction entre deux secteurs de la bourgeoisie lors du référendum de mai 2005 sur la constitution européenne, appelant à son boycott et à porter son attention sur la montée inévitable du Front National. Les faits ont donné entièrement raison à cette analyse et cela souligne la nécessité de la position d'avant-garde.

14. Le PCF (mlm) rappelle qu'il faut se méfier particulièrement du social-chauvinisme de Jean-Luc Mélenchon, ainsi que des courants révisionnistes et populistes de gauche, qui n'abordent la question de l'Union Européenne que pour moderniser, de manière « sociale », un capitalisme s’effondrant.

15. Pour synthétiser : l'échec de l'unification politico-militaire de l'Europe de l'Ouest et de sa cohésion économique témoigne des contradictions inter-impérialistes et d'une nouvelle bataille pour le partage impérialiste du monde. L'effondrement du projet démocrate-chrétien d'Union Européenne va déboucher sur un repli nationaliste et des mobilisations en faveur du corporatisme et du militarisme. Les projets de guerre impérialiste sont toujours plus concrets et présentent une menace inéluctable à moins de dépasser le mode de production capitaliste et d'unifier les peuples du monde.

Parti Communiste de France (marxiste-léniniste-maoïste)
Juin 2016

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