17 aoû 2008

PCE-SR: Au sujet des FARC et de Chavez

Submitted by Anonyme (non vérifié)

Question : Pourquoi écrivez-vous des articles qui semblent exprimer une sympathie pour les FARC?


Réponse : Nous tenterons d'être très concrets dans notre réponse.

Nous ne sommes pas d'accord avec la proposition politique des FARC, et encore moins avec leur esprit idéologique, car nous pensons que celui-ci ne coïncide pas pleinement avec une analyse correcte du domaine idéologique où trouve sa place un engagement des classes, et en particulier la direction prolétarienne dans le processus révolutionnaire.

Nous croyons en la dictature du prolétariat, à l'opposé des thèses des FARC qui ne cessent de parler de démocratie, de dialogue et qui entretiennent des relations avec des hommes politiques et des organisations de cette prétendue gauche qui s'est compromise aux côtés de dictatures militaires, de régimes anti-populaires et qui ont empli de doutes les masses en les menant sur le chemin de la démocratie bourgeoise.

Nous croyons en la Dictature du Prolétariat, en le Socialisme et en le but final le Communisme. Nous ne croyons pas en la Démocratie parce que nous la considérons comme un moyen, non comme une fin.

Nous ne croyons pas en le projet bolivarien, puisqu'il est intégrateur et que cette proposition ne concorde pas avec l'internationalisme prolétarien et l'unité entre les peuples.

Nos points de vue ne coïncident absolument pas avec ceux des FARC, puisque la lutte doit être guidée par un seul objectif : le pouvoir.

Les FARC combattent pour obtenir les conditions qui leur permettraient "d'asseoir" les différents régimes bourgeois à la table de négociations, c'est-à-dire qu'ils combattent pour négocier et non pour prendre le pouvoir.

Si aujourd'hui ils n'ont pas en main les éléments pour négocier, puisque l'élément fondamental était Ingrid Betancourt, nous ne souhaitons pas qu'ils les aient, ni eux ni personne, et nous ne serions pas surpris si le prochain développement a à voir avec leur capitulation définitive, car l'Etat colombien ne donnera pas un seul peso et encore moins la libération d'un seul guérillero en échange de s prisonniers qui restent aux mains des FARC, puisqu'une fois la bourgeoise libérée, ils tenteront de libérer avec du plomb, de la violence et sans autres égards, les autres prisonniers restant aux mains de l'insurrection.

Pour autant, nous n'irons pas jusqu'à dire que les FARC sont une organisation située sur "l'autre colline", thèse qui est celle de certains camarades à l'étranger.

Le cas des FARC est très différent de ce qui a lieu avec la gauche dans ce pays.

C'est singulier, étant donné que, à la différence de notre jugement sur les FARC, nous sommes clairement contre les organisations pseudo-maoïstes de Colombie qui vivent enkystées dans l'appareil bureaucratique syndical du vieil Etat et qui font fi des principes les plus élémentaires du marxisme-léninisme-maoïsme, comme c'est le cas du MOIR.

Nous pensons que dans la lutte contre le révisionnisme, nous ne pouvons pas nous ranger du même côté que la bourgeoisie et l'impérialisme en combattant, en mettant en question ou en condamnant l'insurrection colombienne.

Vive la lutte contre le révisionnisme! C'est une chose que nous soutenons ardemment, surtout la lutte dirigée contre la gauche électoraliste et opportuniste, pierre de touche de toute révolution qui se respecte.

Mais devrions-nous nous placer du côté de Bush, Uribe, Benedicto, Chávez, Correa, Nebot et autres, qui combattent l'insurrection colombienne?

Non, nous en sommes pas subjectifs à ce point.

Il s'agit d'un processus que nous respectons et dialectiquement condamné à corriger sa viabilité idéologique en se rapprochant des thèses du maoïsme, chose qui garantirait sa rencontre avec le pouvoir, faute de quoi il mourra d'épuisement sur la table de négociation.

Nous en somme pas des suppôts des FARC, nous n'entretenons pas de rapports avec eux, mais par contre il est hors de doute que nous nous tenons aux côtés de tous ceux qui combattent l'impérialisme, la bourgeoisie et les propriétaires terriens.

Si à un moment donné, nous maoïstes croyons que la bourgeoisie nationale peut accomplir ses promesses anti-impérialistes, nous aurons du mal à nous empêcher d'admirer et de respecter les révolutionnaires qui affrontent la réaction et l'impérialisme au prix de leurs vies.

Question : soutenez-vous Chavez et le projet bolivarien?

Réponse : Non, certainement pas. Nous ne pensons pas que Chavez soit la voix du peuple vénézuelien, et encore moins le champion de la lutte anti-impérialiste en Amérique Latine.

Il est difficile, bien que l'Histoire montre d'honorables exceptions, de se placer aux côtés des masses, contre la bourgeoisie, contre l'impérialisme et le capitalisme, quand on est une créature de l'Armée bourgeoise.

Et Chavez ne fait pas partie de ces exceptions. Chavez mène en apparence une lutte contre l'impérialisme nord-américain, tout en se réjouissant en compagnie d'autres pays capitalistes développés qui sont impérialistes ou qui aspirent à l'être.

De plus, il ne définit pas sa position vis-à-vis du capitalisme, ce qui est incohérent vu qu'on ne peut pas être anti-impérialiste sans être anti-capitaliste.

Pour ce qui est du discours bolivarien, il n'est rien d'autre qu'un schéma de propagande à caractère populaire.

On parle d'intégration, mais en termes de commerce et de production, où sont toujours favorisés la bourgeoisie, les entrepreneurs.

On ne parle pas d'internationalisme. Il y a deux ou trois mois, Chavez faisait mine de soutenir les luttes du peuple colombien.

Mais il y a quelques jours il les a reniées, et il a appelé l'insurrection colombienne à abandonner la lutte armée, la considérant comme quelque chose d'un autre âge.

Désormais, Chavez, Morales et Correa sont anti-guerilleros et sont devenus des pacifistes bourgeois.

Pour nous maoïstes, Chavez est le personnage typique qui a réussi à s'enkyster dans la cadre démocratico-bourgeois, ce qui lui a donné ou lui a ouvert l'espace de développement politique pour s'aligner avec la bourgeoisie bureaucratique dans sa lutte désespérée pour devenir compradore.

Chavez est un bourgeois bureaucratique qui emploie un discours populiste qui le rapproche davantage du nationalisme fasciste et qui l'éloigne de plus en plus de tout positionnemen t socialiste, même de celui qui est à la mode et crié sur tous les toits, le prétendu socialisme du XXIè siècle.

Aucune, absolument aucune proposition de restructuration évoluant dans l'espace démocratico-bourgeois ne peut s'accorder avec les exigences des peuples.

Il faut bien le comprendre, être au gouvernement, administrer de manière différente ou de manière socialisée le vieil Etat, cela n'a rien à voir avec la révolution.

La prise du pouvoir par la violence révolutionnaire engage un changement abrupt du mode de production et son remplacement par un autre, dans notre cas l'établissement du socialisme et avec lui de la dictature du prolétariat, et tant qu'on n'a pas fait cela, on n'a rien fait.

Chavez est un militaire malin et audacieux, il ne faut pas oublier qu'on a comparé à un moment Gutiérrez à Chavez, lorsque Gutiérrez [colonel populiste, président de l'Equateur de 2002 à 2005], se fit un nom politiquement au moment du soulèvement indigène contre Mahuad. Gros malins et opportunistes.

Non à la farce constitutionnaliste!
Oui à la guerre populaire!
Ne donner aucune trève à l'impérialisme!
Combattre le révisionnisme électoraliste!
Sans le pouvoir, tout est illusion!
Conquérir le soleil rouge de la libération : le communisme!  

Juillet 2008

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