Les paroles et les actes de M. Marceau Pivert, M. Marty (février 1934)
Submitted by Anonyme (non vérifié)« Le Parti doit concentrer l'attention la plus vigilante sur la fraction Blum-Faure-Zyromski-Pivert. Cette fraction est l'instrument le plus efficace de la bourgeoisie pour tromper et trahir les ouvriers. Elle est l'obstacle principal à la réalisation de l'unité d'action du prolétariat contre la classe bourgeoise.
Il est particulièrement nécessaire de démasquer devant les masses la tentative de cette fraction de se présenter sous l'au réole de redresseur de gauche du Parti socialiste ».
(Résolution du C.C. Du P.C.F., Cahier du Bolchévisme , 1933, numéro 23)
Représentatif typiquement de la politique du Parti socialiste, repeint à neuf, est Marceau Pivert, chef extra-dur, secrétaire de la 15è section socialiste.
Il est peut-être celui qui conjugue le plus parfaitement le verbe démagogique avec l'application de la politique bourgeoise de son parti.
En paroles, Marceau Pivert est pour la réalisation du front unique d'organisation à organisation.
Mais en pratique il refusa successivement toutes les proposi tions de front unique que le 15è rayon du P.C. Adressa à la 15è section socialiste.
Voici les faits.
1. En septembre 1932, un comité de lutte contre la guerre fut constitué dans le 15° arrondissement, à la suite du Congrès d'Amsterdam : 17 organisations y participaient avec la 15è sec tion
socialiste.
Un communiste ayant flétri dans une réunion de ce comité la politique de vote des budgets de guerre et de police du Parti socialiste, les délégués de la 15è section se servirent de ce pré texte pour quitter bruyamment le comité. Marceau Pivert n'a rien fait pour sauvegarder le front unique réalisé, c'est lui qui a inspiré l'acte antiunitaire de la 15è section.
2/Le 13 mars 1933, notre rayon proposa à la 15è section socia liste l'organisation en commun de manifestations et de dé brayages dans les usines Citroën, contre la cadence accélérée de la chaîne, contre les licenciements ; pour l'élection de délé gués à la sécurité, contre toute diminution de salaires, pour la semaine de 40 heures avec le salaire de 48.
Nous montrions la nécessité d'engager une vaste campagne de mobilisation de la population ouvrière du 15è pour soutenir les ouvriers en lutte à l'intérieur des usines.
Marceau Pivert nous répondit que la 15è section socialiste « n'avait rien à voir dans ces luttes économiques »:
Le 28 mars, des milliers de métallurgistes débrayèrent dans les usines Balard et Javel ; dans la grève se réalisait, en dépit de Marceau Pivert, le plus admirable front unique de lutte. La 15è section socialiste restait à l'écart de ce mouvement, ce pendant que le Populaire vomissait des injures contre les diri geants unitaires de cette grève et la discréditait en diminuant le nombre de participants, ce qui lui valut une protestation du Co mité central de grève.
Pendant la grève, essayant de canaliser à son profit l'élan révolutionnaire des masses dans le 15è, la section socialiste organisa un meeting avec tous les « durs » Bracke, Delépine, Zyromski.
Nous proposâmes à ce meeting un comité de soutien de la grève. Marceau Pivert répondit « qu'à cette heure » le front unique était périmé, car il s'agisait pour le Parti socialiste de prendre le pouvoir, de socialiser ; il ne pouvait donc pas s'occu per des petites luttes économiques.
Nous avons ici l'exemple admirable comment les chefs socia listes « gauches », utilisent la phraséologie pseudo-révolution naire pour affaiblir cette grève, objectivement plus révolution naire que le flot de leurs paroles.
3. Le 13 mars 1933, notre rayon proposait une manifestation de masse devant l'usine « la Précision moderne » pour protester contre l'envoi de matériel de guerre au Japon et aux puissances fascistes de l'Europe centrale, vassales de l'impérialisme fran çais.
La section socialiste s'y refusa.
Plus tard, les huées des grévistes de Citroën hantant encore son souvenir, la 15è section socialiste vota un ordre du jour platonique de solidarité pour les grévistes de la Précision moderne , alors que toutes les forces de notre rayon s'effor cèrent d'élargir la solidarité aux entreprises du 15è arrondissement, des ouvriers socialistes et confédérés participant vaillam ment à la grève à côté des unitaires et des inorganisés.
4. La proposition de soutien du Comité des chômeurs du 15è rayon, formulée vers la même époque, fut repoussée de même par la section socialiste.
5. Marceau Pivert non seulement sabota le front unique, mais il entreprit de le torpiller avec le Front Commun de Bergery qu'il fut le plus acharné à défendre au sein du Parti socialiste. Dans un tract du Front Commun où la signature de Marceau Pi vert voisine avec celles de Boville, de Jean Victor Meunier pré sident de la jeunesse laïque républicaine, dont le stavitskiste Bonnaure fut le président d'honneur, de Gabriel Cudenet pré sident de la Fédération radicale-socialiste de Seine-et-Oise etc. celles-ci pour provoquer leur hostilité et les empêcher de dé fendre
leur patrie socialiste contre leur propre bourgeoisie. La dernière manoeuvre de Marceau Pivert est de nous proposer des controverses publiques. Notre Comité central l'a justement interdit.
Q'apprendrions-nous dans ces meetings ? Une fois de plus, Marceau Pivert nous servirait réchauffé son programme déma gogique pseudo-marxiste tiré des archives poussiéreuses des professeurs
Bracke et Séverac.
Mais pour nous ce sont les actes qui comptent et non pas les
paroles, les plus radicales et « gauches ».
« Nous ne croyons plus à l'idée absurde que la formule est de nature à changer la réalité.
Nous vérifions dans cet article la sincérité des chefs socialistes [durs et durcissimes] nous confrontons les faits avec leurs pa roles, nous ne nous contentons plus de phrases idéalistes et charlatanesques mais nous recherchons les intérêts de classe qu'elles recouvrent » (Lénine).
Les boniments révolutionnaires de Marceau Pivert ne servent qu'à masquer la politique opportuniste de la Iiè Internationale, soutien principal de l'ordre bourgeois.
La « gauche » socialiste veut apparaître comme le redresseur et le sauveur du parti pour retenir dans les rangs du Parti socia liste les ouvriers socialistes indignés de la politique de collabo ration
de classes et des trahisons répétées de leur parti.
Notre réponse à Pivert doit être : des rapports fraternels avec les ouvriers socialistes pour des actions communes en faveur de la classe ouvrière, toujours, sans réserve.
Nous invitons nos cellules, nos militants du 15è et d'ailleurs à rechercher plus que dans le passé le contact permanent, la discussion fraternelle avec les ouvriers socialistes. Déjà nous les avons trouvés à nos côtés dans la grève Citroën, la grève de la Précision moderne et parfois pour lutter ensemble contre les bandes fascistes dans le 15è arrondissement.
Notre rayon continuera à leur offrir le front unique pour l'action commune sur des objectifs précis, concrets : défense de toutes les revendications immédiates des ouvriers des entreprises, lutte contre le fascisme et la guerre, pour la défense de l'U.R.S.S. Dans les comités larges d'Amsterdam et de Pleyel.
Dans le déroulement des luttes, il appartiendra à nos militants par l'exemple de leur activité, de leur dévouement, de leur intelligence politique de faire vérifier par la propre expérience de l'ensemble des ouvriers socialistes et inorganisés, que notre Internationale communiste luttant sans compromission, en pleine indépendance, sur le terrain de la lutte de classe proléta rienne est le seul parti du prolétariat, l'éduquant, le préparant, le guidant à travers les batailles partielles vers la destruction du régime capitaliste par la Révolution prolétarienne et la construction de la société socialiste, par la dictature du prolétariat.