100 mesures pour les animaux - n°4 : Retrouver le ciel étoilé
Submitted by Anonyme (non vérifié)Les oiseaux migrateurs sont profondément perturbés par les grands ports industriels de Boulogne-sur-Mer, Calais et Dunkerque. C'est un exemple parlant de pourquoi il est impératif que l'humanité établisse un rapport sain à la luminosité et cesse d'imposer des perturbations à la biosphère.
Dans ce cadre, la pollution lumineuse est une réalité extrêmement problématique, nuisant grandement aux animaux et à la flore, ainsi qu'aux êtres humains. Le rapport à la lumière exige, en effet, une base naturelle qui est faussée par la luminosité artificielle, provoquant des dérèglements biologiques, notamment hormonaux.
Les modes de vie naturels sont également perturbés, pour toutes sortes d'animaux, depuis les insectes jusqu'aux mammifères. Il y a une désorientation du cycle du sommeil, les sorties nocturnes qui sont très importantes sont bouleversées, etc.
De fait, alors que la nuit, la luminosité est de manière naturelle de 0,001 lux, atteignant 0,1 à 0,2 lux en cas de pleine lune, l'éclairage public est de au minimum de 10 lux. La pollution lumineuse est d'un tel impact, que la très grande majorité de la population mondiale n'est plus en mesure d'observer les étoiles.
La puissance de l'éclairage public est également toujours plus renforcée par les nouvelles technologies et par la démarche anthropocentriste de « maîtrise » de l'environnement, amenant le nombre de points lumineux de l'éclairage public français à augmenter de 89 % rien qu'entre 1992 et 2012, passant à onze millions.
Ce décalage entre lumières naturelle et artificielle est significatif d'une conception anthropocentriste, où l'humanité se serait prétendument extraite de la réalité naturelle. Il s'agit de repousser « l'obscurité » comme témoignage des cycles naturels, en faisant des villes une zone supervisée, contrôlable, avec les exemples de Paris Ville Lumière, New York la ville où l'on ne dort jamais, Tokyo et Las Vegas avec leurs façades lumineuses, etc.
Le mode de production capitaliste donne à l'humanité une illusion identitaire sur elle-même, renforçant toujours plus la luminosité comme moyen de généraliser le règne de la marchandise et sa célébration.
Le mode de production capitaliste utilise massivement la luminosité, afin de mettre en valeur ses marchandises, ses marques, ses bâtiments, ses vitrines, etc. Des moyens toujours plus importants sont fournis en ce sens, alors que règne le chaos au niveau de l'importance de la lumière utilisée, du mépris pour une réflexion sur les effets, un dédain fondamental pour la question de la durée, etc.
Rétablir un rapport correct avec la biosphère exige que la faune et la flore ne soient plus les victimes de la pollution lumineuse et qu'il soit mis un terme à l'utilisation anarchique de la lumière.