Élections présidentielles 2016 en Autriche : défaite du FPÖ
Submitted by Anonyme (non vérifié)Norbert Hofer, le candidat du Freiheitlichen Partei Österreichs (FPÖ), a ainsi perdu lors du second tour de l'élection présidentielle.
Comme leurs résultats tenaient à peu de choses, les résultats n'ont été donnés qu'hier ; le vert Alexander Van Bellen a gagné avec 31 000 voix d'avance.
Cela a été juste et les gens qui ont voté pour lui ont eu raison : il est correct de freiner l'avancée des extrémistes de droite, de l'arrêter, afin de donner de l'espace à la révolution. Cela s'appelle l'antifascisme.
Cela montre également que des concepts sont nécessaires pour comprendre un pays, son histoire.
La situation historique d'un pays peut être analysée au moyen de deux contradictions : celle entre les villes et les campagnes, celle entre le travail manuel et le travail intellectuel.
Les élections en Autriche montre cela de manière presque pure, et étant donné qu'au second tour il n'y avait plus que deux candidats, c'est encore plus lisible sur la carte.
Dans les grandes villes et leurs périphéries, les choses sont claires : le candidat vert a obtenu la majorité. Partout ailleurs – également dans les capitales de district – le candidat du FPÖ a la majorité.
La contradiction historique entre les villes et les campagnes a ainsi de nouveau caractérisé les élections en Autriche.
Qu'en est-il de la seconde contradiction?
La contradiction entre le travail manuel et le travail intellectuel est également absolument lisible.
Chez les ouvriers, Norbert Hofer a plus que la majorité : presque 90% de ceux qui ont voté ont donné leur voix au FPÖ. Plus un travail manuel est fait, plus le FPÖ a été élu ; plus un travail intellectuel est fait, plus c'est le candidat des Verts à qui a été donnée sa voix.
Plus une personne a étudié, plus elle a voté Alexander Van der Bellen, et inversement. Plus de 80 % des votants ayant été à l'université l'ont choisi.
La chose est donc claire. Maintenant, il nous faut expliquer, pourquoi les masses populaires ont voté pour le FPÖ, un parti bourgeois populiste, sans programme, avec des cadres venant des rangs de l'extrême-droite, des pangermanistes.
Il y a ici trois aspects à prendre en compte :
* la crise des réfugiés a montré que la bourgeoisie est prête à « importer » des millions de personnes comme force de travail à bas prix. Étant donné que la situation est déjà insupportable avec l'immigration d'Europe de l'Est sur le plan des salaires, la question est devenue explosive.
La social-démocratie, au XIXe siècle, était totalement consciente de la signification d'un tel processus ; la gauche post-moderne et le catholicisme ont de leur côté pleinement soutenu la ligne des Etats impérialistes autrichien et allemand.
* Les réfugiés sont en fait des migrants et leurs attitudes ouvertement féodales ont provoqué des contradictions fortes dans les masses, en particulier chez les femmes : les attaques de Cologne ont été ici un traumatisme.
Si l'on pense qu'à Vienne de véritables ghettos ont été mis en place, où les communautés s'orientent par origine, sous domination patriarcale, il est clair que c'est inacceptable pour les masses.
* L'urbanisation provoque d'incroyables problèmes et l'exigence d'une « stabilisation » de la situation devient un romantisme anticapitaliste, qui s'est développé en Autriche parallèlement à Vienne comme bastion bourgeois-libéral et petit-bourgeois alternatif, où le féminisme, le véganisme – des valeurs progressistes essentielles - et la modernité sont inattaquables.
Tout cela montre que la gauche post-moderne ne fait qu'accompagner l'effondrement du capitalisme. L'ultra-gauche – qu'elle soit anarchiste, prétendument « maoïste », etc. – ne consiste qu'en des cosmopolites, sans vision de la réalité historique.
Les post-modernes ne sont pas en mesure de combattre le fascisme ! Ils ne sont qu'une composante de la décadence capitaliste.
Il faut ainsi construire la ligne prolétarienne, par le matérialisme dialectique, pour la ligne de masses, pour la culture progressiste, pour la démocratie populaire !