Cette été il a été révélé que Henri Guaino avait choisi Tamou (Charlotte) Soula comme marraine pour son fils. Le « problème », c'est que cette « amie de longue date » a été candidate aux législatives dans le Pas-de-Calais sous l'étiquette de Marine le Pen. Henri Guaino assume totalement cela, pour lui « ce n’est pas le FN qui est la marraine de [son] fils », il a affirmé qu’il « ne renierait pas (ses) amis », qu’il « assume », etc.

Tout cela est plein de sens; cette situation est très révélatrice de la marche du fascisme vers le pouvoir. Pourquoi cela?

Ce qui se passe actuellement en France, c'est que le fascisme est en train de s'installer dans les plus haute sphères de la bourgeoisie d'Etat, qu'il est une option de plus en plus envisageable.

Le fascisme est un mouvement qui marche vers le pouvoir, c'est un processus contradictoire qui atteind une partie des plus en plus importante des sphères de l'État bourgeois, conformément aux intérêts de la bourgeoisie impérialiste. Comme l'avait dit Dimitrov, « on ne saurait se faire de l'arrivée du fascisme au pouvoir l'idée simpliste et unie qu'un comité quelconque du capital financier déciderait d'instaurer à telle date la dictature fasciste. »

Et Henri Guaino n'est pas n'importe qui, il est une figure importante du néo-gaullisme en France comme nous l'avons expliqué dans notre document à ce sujet.

Gaulliste « social » se revendiquant de Phillipe Seguin, il prône une sorte de compromis entre les fractions industrielles et financière de la bourgeoisie française. C'est pour cela qu'il s'est allié avec Nicolas Sarkozy (il était son « conseillé spécial » pendant sa présidence et était connue pour rédiger ses discours), afin de tenter d'équilibrer sa politique au profit de la bourgeoisie impérialiste française.

Henri Guaino est une sorte d'idiot utile au service des fractions les plus impérialistes de la bourgeoisie française. Subjectivement, il n'est pas pour le fascisme, il peut même parfois exprimer le fait qu'il redoute la monté du fascisme avec la crise, comme dans les années 1930. Le fait que Henri Guaino en arrive à assumer sans problème qu'une amie très proche, de surcroît marraine de son fils, soit candidate du Front Nationale n'est donc pas anodin.

Mais en fait ce qui est encore plus intéressant, c'est surtout l'inverse, c'est le fait que Charlotte (Tamou) Soula en soit arrivée à représenter Marine Le Pen au législatives 2012 (tout en restant très proche de son ami Henri Guaino de l'UMP.

La pensée bourgeoise voudrait faire croire que les phénomènes se produisent indépendamment les uns des autre, qu'il y aurait en l'occurrence une muraille entre la vie « privé » et la vie politique, etc. Pourtant, le fait que l'amie de Henri Guaino soit passé au FN ne relève absolument pas du « hasard » qui n'aurait rien à voir avec leurs idéologie réciproque. Au contraire.

Henri Guaino et Tamou (Charlotte) Soula sont tout deux des néo-gaullistes de la tendance de Phillipe Seguin. C'est à dire qu'il ont tout les deux choisi de fonctionner au sein de la droite française « classique » pour influencer sur une ligne impérialiste anti-Union Européenne. Tamou (Charlotte) Soula est, comme Guaino, une figure importante des institutions étatiques françaises : secrétaire particulière de François Fillon au ministère de l’Education dans les années 2003 à 2005, collaboratrice de Philippe Douste-Blazy au ministère des Affaires étrangères de 2005 à 2007, ainsi qu’assistante du député UMP Olivier Dassault et conseillère parlementaire de Christine Lagarde à Bercy.

C'est en 2011 qu'elle a finalement choisit de rejoindre le FN, influencé par un certain Florian Philippot, actuel vice-président du FN, le stratège et idéologue derrière la ligne néo-gaulliste de Marine Le Pen. Elle est aujourd'hui très admirative de Marine Le Pen, qui a « un vrai discours républicain prônant l’assimilation pour les étrangers et pas l’intégration ».

Ce que cela veut dire, c'est bien sûr la mobilisation totale pour l'impérialisme français. Tamou (Charlotte) Soula montre même l'exemple: elle s'est convertie au catholicisme en 2006 et elle a choisie d’accoler le prénom Charlotte à son prénom Tamou.

Et sur les affiches électorales des législatives, elle avait finalement renié son véritable prénom kabyle Tamou pour n'assumer que le prénom français Charlotte... C'est dire à quel point ici on est dans le reniement, le déni, la soumission complète à l'impérialisme.

Elle est donc une figure importante dans la stratégie de Marine Le Pen. Elle doit servir à neutraliser les minorités nationale en prônant le carriérisme, mais aussi à mobiliser auprès des forces de gauche (tout en débauchant des personnalités de ses anciens réseaux de « droite »).

Elle a été introduite de manière stratégique dans la 12e circonscription du Pas de Calais, les cantons de Bully-les-Mines, Wingles, Liévin-Nord et Sud, Cambrin, Douvrin. Cette circonscription est très populaire, avec une importance de la culture ouvrière socialiste. C'est d'autant plus un enjeu stratégique important que, en plus d'être proche de Henin Beaumont où se présentait Marine Le Pen, la circonscription est animée par des récentes « affaires » impliquant le parti socialiste local. Le FN compte beaucoup sur une pseudo critique de la corruption du PS pour se développer.

Tamou (Charlotte) Soula aura donc assurément un rôle important dans le développement de la stratégie de Marine Le Pen ces prochaines années. Son rapprochement du FN est très révélateur de la puissance du processus de fascisation de l'appareil d'Etat français. Tout comme sa proximité gardé avec Henri Guaino.

Ce que tout cela signifie, c'est que les divergences entre les tendances néogaullistes s'affinent, l'option fasciste prenant de plus en plus d'importance, comme tendance historique inévitable. Henri Guaino lui n'est qu'un idiot utile dans ce processus, il sert la progression du fascisme « malgré lui ». Il prône la même ligne tout en n'étant pas radicale dans cette ligne, ce qui contribue à la rendre acceptable.

Cela Paul-Marie Couteau, autre figure néogaulliste d'importance du dispositif de Marine Le pen, l'exprime très bien à sa manière :

« Henri et moi somme toujours de la même famille de pensée. Son Sarkozysme c'était de l'entrisme qui n'a pas réussi. Ma méthode est plus efficace ».

Les fascistes se la jouent rebelles « anti système », contre « l'UMPS », mais dans la pratique, derriere leur démagogie, ils s'interessent beaucoup à débaucher des cadres de la bourgeoisie d'Etat française. Cela il faut en avoir conscience, et comprendre qu'on a besoin du PCMLM pour construire un contre-Etat, un nouvel Etat, socialiste, capable de conduire la société à de véritables valeurs de culture et de civilisation!