Oeuvres du matriarcat #2 : la jument de la grotte de la Pileta
Submitted by Anonyme (non vérifié)La dernière fois, nous avions vu que la main placée sur le ventre était un symbole communément utilisée à l'époque du matriarcat pour signifier la grossesse d'une femme. Un autre symbole très ancien de l'humanité est la double ligne parallèle, tracée la plupart du temps sur le ventre ou les fesses. Ce symbole est évidemment clairement interprétable, illustrant que deux êtres sont en fait présents là où l'on ne voit qu'un seul corps.
Ces deux lignes parallèles ne sont pas tracées uniquement sur des femmes mais aussi des animaux, notamment des bisons. D'une manière générale, les mêmes codes se retrouvent dans les illustrations de femmes ou d'animaux pour signifier que le cycle de la vie englobe tous les animaux, toute la nature, dont les humains sont une composante.
L'illustration ci-dessus montre une jument de la grotte de la Pileta, dans l'Etat espagnol, en Andalousie. Cette représentation est remarquable car les doubles lignes foisonnent à l'intérieur du corps rebondi de la jument. Ces lignes présentent plusieurs pigments différents et ont probablement été tracées par divers individus.
A ce propos, plusieurs études scientifiques ont démontré que les mains (en négatif ou positif) que l'on trouve un peu partout dans les grottes ont été tracées majoritairement par des femmes. Si l'apposition de mains constituent une sorte de signature des peintures rupestres, on peut alors en déduire qu'une majorité d'œuvres ont été composées par des femmes, ce qui corrobore évidemment l'analyse marxiste du communisme primitif et du matriarcat.
A l'opposé, la jument de la grotte de la Pileta date du magdalénien supérieur (environ 10 000 ans avant notre ère), la dernière époque du paléolithique supérieur, époque marquée par un accroissement considérable de la production d'outils de plus en plus variés et décorés. Le thème de la dualité est récurrent dans les œuvres du matriarcat et constituent une des illustrations les plus évidentes de la compréhension de la dialectique de la nature par l'humanité qui se conçoit comme partie intégrante de la nature.