14 oct 2011

Accouchement : ne pas le subir, le planifier !

Submitted by Anonyme (non vérifié)

L'accouchement est une mise au monde.

C'est un acte de « délivrance » pour la mère, de découverte du monde pour le nouveau-né et une re-connaissance pour l'autre parent. Lorsque l'enfant passe du cocon maternel au monde extérieur, il vit une expérience traumatisante. Le premier cri évoque la souffrance que le nouveau-né éprouve au moment où ses poumons se déploient.

 

L'accouchement peut être également une expérience traumatisante pour la mère. Très majoritairement le mode d'accouchement est subi pour raison médicales : voie basse ou césarienne, déclenchement ou naturellement, épisiotomie ou pas. Le seul choix qu'a la parturiente est l'injection d'une péridurale, choisir d'avoir mal ou non.

 

Nous ne prônons pas le refus de toutes interventions médicales, ni l'accouchement seule à domicile. Nous ne sommes pas contre le progrès, surtout lorsqu'il permet d'estomper la douleur, d'aider des enfants à vivre, des mères à ne plus mourir « en couche ».

 

Rappelons ici que la Chine socialiste du temps de Mao Zedong a réussi à développer le recours à l'acupuncture afin de réduire presqu'à néant la douleur tout en conservant les sensations de la parturiente alors que, de nos jours, la loi du profit dans la Chine social-fasciste encourage le recours excessif de la césarienne au frais du couple ; une pratique justifiée en outre par le cliché patriarcal selon lequel les asiatiques ont le bassin trop étroit.

 

Mais le couple ou la mère seule ont la possibilité de prévoir ce moment si unique par l'écriture d'un programme/projet de naissance.

 

La naissance se déroule en trois stades.

 

Le premier stade se caractérise par les contractions de l'utérus.

 

L'équilibre physiologique, (constitué de l'adrénaline, les catécholamines et l'ocytocine) de la parturiente doit être atteint. Chaque hormone à dose juste, joue son rôle lors du travail.

 

Cette influence des hormones est indissociable de la grossesse et montre clairement qu'un lien se tisse entre la mère et son enfant pendant cette période-là. L'enfant grandit, bouge, donne des coups de pied et la grossesse est également un moment de bouleversement hormonal intense. Ce lien spécial et naturel noué entre la mère et son enfant pendant la grossesse montre toute la barbarie capitaliste que constitue la vogue des « mères porteuses » dans le cadre d'une GPA (gestation pour autrui). La gestation rémunérée et la séparation avec l'enfant que la mère a porté est une invention décadente du capitalisme qui réduit la vie et les sensations éprouvées par la mère à une mécanique mercantile.

 

Les hormones participent pleinement à ses sensations pendant la grossesse et, parmi les hormones secrétées, l'ocytocine est essentielle. Elle permet la sécrétion d'endorphines et de prolactine au moment de la première tétée. Pour maintenir cet équilibre, il est nécessaire que certains facteurs soient réunis :

 

Se sentir dans un lieu accueillant et connu

Maintenir une bonne température pour que la femme ne subisse jamais de désagrément, qu'elle soit en mouvement ou immobile.

Avoir la possibilité de se mouvoir autant que l'on veut et aussi souvent que l'on veut, dans n'importe quelles positions.

Se sentir « toute à soi » : la concentration de la parturiente ne doit être dirigée que sur elle-même. Donc il est primordial de ne pas trop lui poser de questions, ni de solliciter son attention.

Se sentir en intimité, entourée de peu de personnes, connues, choisies et proches.

 

Si ces conditions ne sont pas réunies, l'équilibre s'effondre et cela peut avoir de lourdes conséquences que l'on connaît souvent mal (et il est certain que le socialisme, au service du peuple et célébrant la vie, réalisera des progrès gigantesques dans ce domaine). Lorsqu'une parturiente subit de multiples touchers vaginaux non explicités, se voit entourée de machines, écrasée d'un éclairage violent ou encore contrainte à rester dans telle ou telle position, son taux d'adrénaline augmente.

 

Or l'adrénaline est l'hormone antagoniste de l'ocytocine. L'adrénaline bloque alors l'arrivée d'endomorphines et la sécrétion de prolactine. De plus, l'adrénaline a pour conséquence de rendre les contractions inefficaces et plus douloureuses ; donc freine le travail.

 

Depuis la médicalisation de la gestion active du travail (après les années 1970), le temps d'accouchement est passé de quarante huit heures à treize heures pour un premier accouchement.

 

La position couchée sur le dos (le décubitus dorsal) n'est pas une position obligatoire et encore moins la meilleure des positions pour accoucher. De nombreuses études et témoignages de professionnel-le-s et de parturientes ont montré à quel point la possibilité de mouvement rend l'accouchement moins douloureux.

 

Le deuxième stade est l'expulsion du bébé du ventre de la mère, par les voies génitales. Les contractions utérines et abdominales, effectuées en position de décubitus latéral (couchée sur le côté) sont nécessaires à la naissance. Cependant, les contractions abdominales sont induites par le personnel hospitalier alors que la « poussée » vient de manière naturelle pour toute femme. La dernière poussée est un réflexe qui normalement ne demande aucun effort volontaire. Attendre ce moment prolonge l'accouchement puisqu'il faut se calibrer sur le rythme de la femme. L'injection de la péridurale empêche cette poussée.

 

L'expulsion du placenta (environ quinze minutes après la naissance) scelle la troisième et dernière phase de l'accouchement. L'équipe médicale clampe le cordon ombilical. Très souvent, le cordon est coupé tout aussi rapidement sous prétexte de soins prodigués au bébé. Or, sans urgence médicale, il est préférable d'attendre 3 minutes après l'accouchement. Cette attente permet à la transfusion materno-foetale de se faire et ainsi augmenter le taux de globules rouges chez le nourrisson.

 

Dans chaque phase du travail, des décisions peuvent être prises. La naissance de l'enfant ne doit pas être un événement subi mais bel et bien réfléchi, préparé et organisé auparavant. Voilà le sens de la planification de l'accouchement.

 

Ce n'est pas dans l'affolement, la montée d'hormones, de joies et de doutes que nous pouvons formuler et veiller à ce que nos choix soient respectés.

 

La rédaction du plan de naissance peut se faire accompagnéEs ou non par une sage-femme, en couple ou seule. Il est primordial qu'il soit signé par les intervenants et agents hospitaliers. Le socialisme repose sur une société planifiée, organisée où l'humain est le capital le plus précieux. Dans le socialisme, la planification de l'accouchement sera donc généralisé car le programme de naissance permet de vivre et d'accueillir la nouvelle vie dans les meilleures conditions.

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