2 avr 2011

Marine Le Pen et le foie gras : le fascisme à la française

Submitted by Anonyme (non vérifié)

En conférence de presse le 25 octobre à Hénin-Beaumont, Marine Le Pen a répondu à une question concernant sa volonté de protéger sa vie privée en ces termes :

« Ce n’est pas parce qu’on aime le foie gras qu’on est obligé de s’intéresser à la vie du canard ! » .

Marine Le Pen avait déjà prononcé exactement les mêmes propos en décembre 2010, pendant la campagne interne au FN pour la présidence du parti. Pour bien comprendre toute la portée de cette phrase, il est d’abord nécessaire de se rapporter à ses origines.

Ces propos reprennent en fait ceux de l’auteure nord-américaine Margaret Atwood : « S’intéresser à la vie de l’écrivain parce qu’on aime son livre, c’est comme s’intéresser à la vie du canard parce qu’on aime le foie gras ».

Cette citation est intéressante car elle représente le contraire d’un raisonnement matérialiste. En effet, selon le point de vue matérialiste exprimé par Staline, « les artistes sont des ingénieurs des âmes ». Il faut donc se demander quelle place unE artiste occupe dans son époque et comment il/elle transforme la matière et agit donc sur l’esprit.

Margaret Atwood défend une vision antimatérialiste selon laquelle les œuvres naissent de rien, existent indépendamment de leur auteur (donc indépendamment de la transformation de matière), ne disent rien de leurs auteurEs, ne portent aucun positionnement par rapport à son époque. D’ailleurs, preuve du caractère antiscientifique de ces propos, la phrase de Margaret Atwood en dit justement très long sur elle-même. Margaret Atwwod est ainsi connue pour s’intéresser aux animaux, pas en tant que tels, en leur accordant une valeur en soit, mais de manière symbolique et morale, en se focalisant sur la relation humains- animaux. (sans surprise, Artwood se dit aussi inspirée par l’écrivain anticommuniste Orwell). Les êtres humains ne sont donc pas considérés comme une partie de la biosphère mais comme une référence centrale, spirituelle, qui se doit d’agir moralement. Dans la vision d’Artwood, c’est la relation (responsable) des humains aux animaux qui leur donne une valeur.

Par conséquent, cet engagement en apparence progressiste mais purement symbolique (donc idéaliste) est à géométrie variable et ne s’embarrasse pas de faire des choix précis, disciplinés, pour incarner une culture alternative.

Interrogée sur son végétarisme, Margaret Atwood répond ainsi qu’elle mange à l’occasion « des gastropodes, des crustacés et des poissons, mais rien qui porte de la fourrure ou des plumes ». Dans la même interview, quand on lui demande si elle a un comportement anti-écologique, elle répond qu’elle voyage à bord du paquebot Queen Elizabeth II. Elle ajoute qu’elle aurait pu simplement répondre qu’elle respirait, car « à chaque fois qu’on respire, on émet du CO2. »

C’est ce même nihilisme qui transparaît dans la phrase sur le canard et le foie gras, où seul compte le résultatpragmatique, sans que la vie de l’animal n’ait la moindre importance.

Il n’est pas étonnant que l’auteur Jonathan Littell ait repris cette citation lors de sa médiatisation en 2006 pour la sortie du livre « Les Bienveillantes ». Cette œuvre est fortement empreinte de nihilisme puisqu’elle adopte la forme de mémoires d’un nazi qui décrit froidement la barbarie fasciste. Par ce roman, Littell a d’ailleurs inauguré la mode des livres où s’exprime une fascination pour les « salauds » qui reposent toujours sur un présupposé psychologique, irrationnel, religieux, et une négation de l’engagement idéologique du genre « le mal est à l’intérieur de chacun de nous », « le mal fait partie intégrante de l’humanité », « les monstruosités sont commises par des êtres humains » etc. Deux des dernières manifestations de cette fascination nihiliste, bien ancrées dans notre époque, sont « Fontenoy ne reviendra plus » (sur l’obscure collabo Jean Fontenoy) et « Des gens très biens » (d’Alexandre Jardin sur son grand-père, Jean Jardin, un autre collabo, directeur de cabinet de Laval). Et bien entendu, les propos de Marine Le Pen participe du même nihilisme. Ce nihilisme typiquement fasciste, c’est une indifférence à la vie, une indifférence à la réalité même. En utilisant cette phrase (et pas pour la première fois, elle utilise d’ailleurs certains concepts de manière récurrente), Marine Le Pen valide la barbarie car la barbarie fait partie d’un quotidien que les fascistes entérinent et ne cherchent surtout pas à remettre en cause.

Car le foie gras est bel et bien la représentation d’une barbarie homologuée par la « gastronomie » française qui magnifie le terroir en vitrine pour mieux combattre sans relâche la nature derrière le rideau. Qu’est-ce que le foie gras ? Le foie gras est l’organe d’un volatile, rendu malade par le procédé du gavage et atteignant dix fois sa taille normale. Bien sûr, les adeptes du terroir parviennent à justifier cette pratique terrifiante en soulignant que le foie des oiseaux migrateurs a une capacité d’expansion naturelle. Donc, le foie gras serait « naturel »...

On voit ici à quel point la dignité du réel est piétinée. Il est bien évident que, dans une ferme, les animaux n’engraissent pas pour migrer comme le résultat d’un processus de vie naturelle, mais subissent, par le biais d’un tuyau enfoncé dans la gorge, un gavage douloureux qui les rend malades dans le but programmé d’être consommés. Le foie gras est ce produit barbare que Marine Le Pen banalise par ces propos. Ceci n’est pas un hasard : Marine Le Pen, en tant que présidente d’un parti fasciste, est définitivement bloquée dans le présent de la décadence car c’est justement la décadence capitaliste qui pousse les fascistes vers l’avant à notre époque.

Le PCMLM incarne le refus intransigeant de ce monde décadent où la barbarie passe inaperçue. Au grand dam des petit-bourgeois ancrés dans leurs certitudes nationales françaises, à la stupéfaction de la bourgeoisie, le PCMLM assume la position comme quoi le communisme est universel : les canards ne doivent pas être gavés de manière barbare, mais bien voler de manière libre. Le communisme est la reconnaissance de la biosphère, de tous ses êtres vivants, l’humanité n’étant qu’une composante de la biosphère et devant être à son service. La révolution socialiste est une démarche consciente, ferme sur les principes, cuturelle et scientifique qui se confronte au réel pour avancer vers une nouvelle civilisation. Sans cette démarche, aucun saut qualitatif n’est possible ! Et chaque jour qui passe montre davantage le besoin de communisme, la nécessité sur tous les plans de dépasser le mode de production capitaliste, afin que triomphe une civilisation des arts et des sciences, en pleine reconnaissance de la biosphère !

Adopte le mot d’ordre du PCMLM : Socialisme ou retombée dans la barbarie !

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