30 avr 2004

Grave répression en Europe contre l'internationalisme : résister, c'est vaincre!

Submitted by Anonyme (non vérifié)

 

56.000 heures d'écoute, 2.500 de filatures, 3.000 de reprises télévisées, 10.000 heures de surveillance informatique, 600 heures de décodage d'e-mails...

41 personnes arrêtées, en Turquie, en Grèce, en Allemagne, en Italie, en Belgique et aux Pays-bas...

Ces attaques visent une organisation fêtant justement ses dix années d'existence : le DHKP-C de Turquie (Parti / Front Révolutionnaire de Libération Populaire.)

Une organisation qui assume la bannière de Che Guevara et veut chasser l'impérialisme d'Anatolie et du Moyen-Orient.

Parmi les arrêtés, trois militants italiens du "Camp Anti-impérialiste", une organisation fédérant les soutiens à la résistance anti-impérialiste, notamment en ce moment, matériellement, pour la gauche de la résistance irakienne.

C'est une très grave attaque contre l'existence même d'une pratique internationaliste au coeur de la bête impérialiste.

C'est un saut dans l'application des "lois anti-terroristes", car non seulement les impérialistes attaquent le DHKP-C qui avait été mis sur la liste noire, mais en plus des "Européens" pratiquant l'internationalisme.

Or l'internationalisme est au coeur même de l'existence même d'une pensée révolutionnaire - contre toute exploitation et oppression - pouvant exister dans les pays capitalistes opprimant les peuples et nations d'Afrique, d'Asie et d'Amérique latine.

C'est pour cela que l'internationalisme n'est pas pratiqué par les tendances opportunistes, qui se réfugient derrière "l'impossibilité" de la révolution (mondiale ou pas), la mise dos à dos des Etats fascistes du "1/3 monde" et ceux/celles les combattant et de plus en plus derrières des mythes directement tirés du 19ème siècle.

Le retour du social-chauvinisme

Le social-chauvinisme n'est pas présent uniquement idéologiquement dans les rangs de gens ayant été éduqué au sein d'un " PCF " nationaliste des années 1970, comme en témoigne les délires bleu blanc rouge de la "gauche" du "PCF", le Pôle de Renaissance Communiste en France.

Il est présent culturellement depuis longtemps dans toute la social-démocratie.

Jaurès avait le premier développé ce thème, celui de " La patrie est le seul bien de ceux qui n'ont rien. "

Ce thème sera conservé dans tout le courant socialiste de droite.

Ce social-chauvinisme vise à dire aux masses que leur situation est très bien comparée au "tiers-monde", qu'il ne faut donc pas se plaindre, mais simplement lutter pour un Etat plus social.

Le social-chauvinisme (et sur ce point il est parallèle au mythe de la " grève générale ") part d'un point de vue collectif idéalisé.

Le social-chauvinisme est l'expression des couches de l'aristocratie ouvrière perdant leurs privilèges avec l'accélération de la concurrence capitaliste et la formation de l'Europe impérialiste et des couches petites-bourgeoises en panique devant leur prolétarisation.

Le social-chauvinisme s'oppose à la lutte contre l'Etat, dont l'existence est justifiée et considérée comme " au-dessus " des classes.

Il s'oppose à une conscience internationaliste en refusant de rejeter l'ensemble de l'Etat impérialiste comme un tout.

Le mythe de la grève générale

Il est habituel historiquement que dans les pays où l'opportunisme a longtemps dominé la sanction soit l'apparition ou la réapparition des courants syndicalistes révolutionnaires.

Cette plaie a traditionnellement été réservée à des pays comme l'Angleterre, où jamais aucun parti réellement révolutionnaire n'a su se développer, amenant à l'existence de groupes populistes et ouvriéristes sans aucune limite (Class War, SWP, Red Action Skinhead etc.) et particulièrement chauvins concernant les révolutionnaires du "1/3 monde."

Un délire archaïque qui a été celui du français Georges Sorel (1847-1922), le théoricien de l'action directe violente, du mythe de la grève générale, de l'apologie des " instincts " des couches populaires.

La situation en France est relativement similaire.

Historiquement la France est le pays où il y a toujours eu une culture anti-intellectuelle parallèle à la vénération de la figure de l'intellectuel rebelle (de Sartre, Foucault jusqu'à Deleuze et Negri ou encore Bourdieu, Trotsky.)

C'est pourquoi aujourd'hui le syndicalisme anti-intellectuel, brut de décoffrage, existe parallèlement à l'intellectualisme light de la LCR.

Dans les deux cas il n'est pas de place pour l'internationalisme prolétarien: le premier courant ne fait "pas de politique", le second en fait "seulement avec les masses", le reste étant "actions individuelles".

On comprend que les trotskystes se soient opposés à la Résistance armée contre le nazisme.

Aller à contre-courant : DEVELOPPER LA RESISTANCE !

La tâche des communistes est de combiner la lutte des masses avec la vision du monde révolutionnaire, de combattre leur séparation arbitraire.

De faire vivre l'internationalisme prolétarien, coeur de la révolution mondiale, pays par pays.

Lénine a affirmé dans " Que faire ? " :

" L'histoire de tous les pays atteste que, par ses seules forces, la classe ouvrière ne peut arriver qu'à la conscience trade-unioniste, c'est-à-dire à la conviction qu'il faut s'unir en syndicats, mener la lutte contre le patronat, réclamer du gouvernement telles ou telles lois nécessaires aux ouvriers, etc .

Quant à la doctrine socialiste, elle est née des théories philosophiques, historiques, économiques élaborées par les représentants instruits des classes possédantes, par les intellectuels. "

Plus que jamais l'heure est à mettre en avant l'internationalisme prolétarien, l'idéologie et la culture communistes.

Lutter contre la répression impérialiste!

Liberté pour Alessia, Maria Grazia et Moreno!

Liberté pour les révolutionnaires d'Anatolie!

Vive l'internationalisme prolétarien!

Pour le PC (MLM), avril 2004

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