16 juil 2010

Fermeture du service de radiothérapie à Guéret : la relégation des régions rurales jugées peu rentables par le capitalisme

Submitted by Anonyme (non vérifié)

Depuis samedi 10 juillet, pour protester contre la fermeture du service de radiothérapie de l’hôpital de Guéret, 260 maires de communes de Creuse ont décidé de rompre toute relation avec l’Etat, c’est-à-dire entre autres de « ne plus participer à aucune réunion ou commission avec les services préfectoraux » ou encore de « ne plus expédier les délibérations au contrôle de légalité en préfecture ».

Une manifestation s’est également déroulée à Guéret le 10 juillet.

En fait, la fermeture du service de radiothérapie est prévue depuis décembre 2009 par l’ARH (Agence régionale de l’hospitalisation), trois ans après son inauguration (octobre 2006).

Entre-temps, le ministère de la santé, par l’arrêté du 29 mars 2007, a fixé à 600 personnes par an le « seuil minimal d’activité » pour les services hospitaliers.

Bien entendu, ce « seuil minimal d’activité » est en réalité un seuil de rentabilité car des êtres humains ayant besoin de traitement dans une région rurale représentent une perte d’argent pour les capitalistes.

L’Etat bourgeois tend donc à la mutualisation des services hospitaliers ce qui correspond à une concentration monopoliste inévitable du mode de production capitaliste.

Les personnes atteintes d’un cancer en Creuse sont donc désormais priées par le pouvoir bourgeois de se rendre à Montluçon (Allier) ou Limoges (Haute-Vienne), soit un trajet de voiture de 3 heures aller-retour.

La Creuse n’intéresse pas les capitalistes car il s’agit du deuxième département le moins peuplé de France, avec 125 000 habitants, et abrite une population âgée importante dont la bourgeoisie espère étouffer l’existence.

Nous constatons ici une nouvelle fois que la crise générale du capitalisme et les économies budgétaires de l’Etat bourgeois accentuent le darwinisme social qui élimine des franges de la population jugées pas assez rentables par le capitalisme.

En effet, les longs et éprouvants trajets en voiture sont inconcevables pour des personnes âgées et malades. De plus, on remarque que les trajets en voiture, imposés par l’Etat bourgeois en l’absence de réseau développé de transports en commun dans la région, représentent un facteur de plus de pollution atmosphérique, ce qui souligne bien l’irresponsabilité et la vision à court-terme de la bourgeoisie.

La Creuse est l’archétype de l’aggravation de la contradiction entre la ville et les campagnes dans le capitalisme. La Creuse est un département qui ne compte aucune grande ville oppressante et au contraire de nombreux paysages naturels, dont la forêt de Chabrières. Et pour cette même raison, la Creuse se voit relayée au second plan, mise à l’ombre par la quête de profit capitaliste.

Au-delà du service de radiothérapie de l’hôpital de Guéret, c’est toute la Creuse qui n’est pas assez rentable pour les capitalistes !

Il faut aussi prendre en compte le caractère spécifique de la France où les décisions sont imposées depuis Paris ou reste du territoire, censé obéir qui plus est dans le cas d’un « petit » département considéré comme « insignifiant ».

En cela, le refus de la domination de l’Etat bourgeois est un acte symbolique très fort… mais qui finit par se heurter aux limites imposées par le légalisme bourgeois. En effet, en raison de l’organisation de l’Etat bourgeois en France, la Creuse ne dispose d’aucune autonomie, elle est contrainte d’adresser ses « doléances » à Paris.

De ce fait, le mouvement de protestation en Creuse ne parvient pas à dépasser le cadre de l’Etat bourgeois ce qui explique l’influence décisive des maires dans cette dynamique.

Les masses, elles, voient beaucoup plus loin que la réaction à une décision injuste et irresponsable. Les masses subissent la relégation imposée par le capitalisme en crise et la rupture radicale avec le mode de production capitaliste apparaît de plus en plus comme une nécessité historique.

Le capitalisme constitue forcément une barrière à l’inventivité des masses qui peuvent et doivent tout remettre en cause.

Par exemple, la « science » bourgeoise limite considérablement la connaissance du cancer qui demeure une maladie largement méconnue et dont le developpement est inévitablement lié aux aspects du mode de production capitaliste lui-même (stress, nervosité, pollution, omniprésence de composés chimiques dangereux, produits alimentaires issus de l’agro-business…).

La rupture radicale avec le mode de production capitaliste est donc indispensable à tous les niveaux et cette rupture radicale, c’est la révolution socialiste. La planification économique peut seule garantir le développement harmonieux du territoire en rompant l’hypertrophie de centre urbain invivable et la relégation des zones rurales.

Servir le peuple signifie l’édification de milliers de communes populaires où les masses ont tout à portée de main en termes de culture, travail, santé, éducation, transports, etc.

Hausse le niveau politique ! Etudie les analyses du PCMLM, notamment sur la contradiction entre les villes et les campagnes!   

Publié sur notre ancien média: 
Rubriques: