2 déc 2009

La question des minarets: une fausse question très habile afin de diviser pour régner, et l’importance du fait de comprendre la triple oppression

Submitted by Anonyme (non vérifié)

L’affaire des minarets est… du pain béni pour la bourgeoisie française. Coincer les masses populaires entre la religiosité et la démocratie bourgeoise, quoi de meilleur?

Sans compter qu’il s’agit d’une recette éprouvée. Un pays comme l’Inde a été fragmenté en plusieurs pays, et sa population elle-même fractionnée en communautés, le tout sous couvert de… « démocratie ».

C’est exactement le même principe impérialiste qui a été utilisé en Suisse. Voilà pourquoi il est une chose qu’il est nécessaire de voir pour ce qui s’est passé.

Rappelons le : c’est le peuple qui fait l’histoire, et le peuple n’est pas « raciste. » D’où les pièges de l’impérialisme. S’imaginer que les Suisses qui ont voté non aux minarets ont été simplement motivés par le racisme est une conception anti-populaire.

Il faut bien voir qu’il y a dans le refus des minarets une composante se voulant en apparence progressiste, et qui a fait qu’ont voté en conséquence une partie significative des femmes et des masses populaires.

Voter contre les minarets était alors imaginé comme un acte anti-féodal, progressiste; en l’absence d’avant-garde organisée, les masses n’ont pas compris les enjeux, et les fascistes jouent précisément leur rôle contre-révolutionnaire en tentant de neutraliser et piéger le peuple.

Les fascistes ont d’autant plus réussi leur piège qu’ils auront beau jeu d’expliquer que les quartiers utlra chics (les « Goldküste », bord de lac version deluxe) de Genève et Zurich ont voté… contre l’interdiction des minarets.

Formidable piège où il y aurait d’un côté une bourgeoisie « progressiste » et ouverte sur le monde, et de l’autre une extrême-droite « anti-mondialiste » et « populaire »!

C’est la démagogie sur le fondement de la triple oppression (le racisme, le sexisme, le capitalisme).

Le référendum en Suisse sur l’interdiction du minaret joue les contradictions les unes contre les autres: la personne progressiste doit-elle refuser l’Islam en tant que religion au nom du refus du patriarcat, ou bien surtout refuser le racisme se camouflant en refus des personnes de religion musulmane?

C’est le principe de diviser pour régner.

Et on peut voir que le même principe marche en France, où l’on a, pour prendre deux exemples significatifs, d’un côté la Fédération Anarchiste, faisant de la religion un mal absolu et s’ouvrant finalement aux tendances racistes au nom du refus de l’Islam, et de l’autre les Indigènes de la République, mouvement petit-bourgeois « radical » luttant contre « l’islamophobie. »

Dans les deux cas on trouve évidemment l’anticommunisme, et justement le terme même d’islamophobie est la démonstration de cet esprit de manipulation, qui est dans la droite ligne de l’énorme propagande trotskyste de ces 15 dernières années, et qui a visé à considérer que l’Islam serait « de gauche », « anti-impérialiste » par nature, etc.

Les trotskystes ont servi les plans de l’impérialisme, alors que nous communistes disons: considérer l’Islam comme une actualité « radicale » est en fait réactionnaire, que l’on soit « pour » ou « contre » – la seule actualité, c’est la révolution socialiste!

La ligne des révolutionnaires doit être très claire:

- oui au respect du sentiment religieux, non à l’organisation sur une base religieuse.

- par conséquent refus des divisions communautaires religieuses, mais reconnaissance démocratique des minorités nationales arabe, juive, rom, basque, bretonne, etc.

- unité populaire à la base comme principe révolutionnaire d’unification des masses, dans l’autonomie par rapport aux institutions.


Ce qui signifie inévitablement: il n’y a pas lieu de tergiverser, nous avons besoin d’une culture révolutionnaire! Non pas le refus formel des « idéologies », ni à l’inverse le folklore (de type baroque), mais une culture révolutionnaire assumée, réaliste, populaire!

Et c’est pour cela que nous avons besoin du Parti, et de la science – car qui d’autres peut assumer le drapeau rouge, le communisme?

Construisons le PCMLM, parti de l’unité des masses populaires, abolissant la triple oppression!     

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