CPE, travail salarié, Etat impérialiste - Oui, il faut balayer ce colossal tas d'ordure !
Submitted by Anonyme (non vérifié)Oui, il faut balayer ce colossal tas d'ordures composé de ceux qui défendent le vieux monde !
Oui, il est juste de faire de la lutte contre le CPE une lutte contre le travail salarié !
Oui, il est juste de faire du Collège de France, ce quartier général culturel de la bourgeoisie impérialiste, une cible de la lutte populaire, et ne pas se cantonner dans les facultés!
Oui, il est juste de chercher la confrontation révolutionnaire !
Car faut-il considérer le mouvement populaire comme quelque chose de vivant ou comme quelque chose de mort? Faut-il faire du mouvement populaire un objet pour des triomphes électoraux ou syndicaux, ou bien y participer pour en faire le protagoniste de l'histoire?
Pour nous il est clair que les masses font l'histoire, que le mouvement populaire est vivant!
Et ce que nous considérons, c'est que le mouvement populaire allait se lancer, cela était clair; le référendum sur l'Europe et le CPE auraient pu ne pas exister cela n'aurait rien changer à ce fait : les masses veulent la révolution et chaque jour la révolution fraie son chemin !
Car le capitalisme n'a pas de problèmes, il est le problème ! La crise capitaliste est inéluctable et chaque jour elle montre son caractère assassin !
En attendant, il y a bien sûr des obstacles au mouvement populaire, car de fait les « journées » étudiantes et lycéennes, espacées dans le temps et préparées à l'avance par les syndicats, cassent tout élan de révolte et tout approfondissement dans la durée.
Mais le mouvement vivant progresse, se divise en deux, s'autocritique sans pitié et, comme la taupe, cherche des voies vers la lumière; c'est pourquoi ceux et celles qui luttent pour un mouvement à la base, sans syndicats ni partis institutionnels, ont tout à fait raison !
C'est ce chemin qu'il faut prendre ! Le chemin de l'organisation des masses par elles-mêmes !
Mais attention car l'ennemi n'est pas que le flic dans la rue ou le syndicat au coin de la rue. C'est aussi le flic dans nos têtes, qui pousse à la concurrence, à la division, au triomphalisme ou au désespoir.
Sans l'unité des révolutionnaires, il n'y aura rien. Rien à part les syndicats et les partis politiques institutionnels. Il ne suffit pas de prôner l'action par la base si on est pas là pour la défendre contre les socialistes et les trotskystes, si on est pas là sur le long terme pour ouvrir une perspective révolutionnaire.
Et pour l'unité dans le mouvement aujourd'hui, il faut clairement combattre la ligne de ces petits-bourgeois diplômés qui savent que le CPE les mettra en concurrence sur le marché du travail avec des prolétaires non diplômés plus facilement embauchables à salaires inférieurs et désormais plus faciles à licenciés « au cas où. »
La ligne de ces petits-bourgeois qui veulent le CDI pour avoir la possibilité d'emprunter et d'acheter un appartement à crédit sur 20 ou 30 ans.
Cette petite-bourgeoisie a décidé d'avoir son mai 2006, caricature de mai-juin 68.
C'est la ligne de ceux qui ont soutenu le « non » au projet de constitution et qui maintenant se cramponnent au CPE, servant objectivement le projet PS- « PCF »-LCR, c'est-à-dire un projet électoraliste ne servant en rien les masses.
Marx avait raison de dire : « Hegel fait quelque part cette remarque que tous les grands événements et personnages historiques se répètent pour ainsi dire deux fois. Il a oublié d'ajouter : la première fois comme tragédie, la seconde fois comme farce » (Le 18 brumaire de Louis-Napoléon Bonaparte).
Ce dont nous avons besoin ce n'est pas d'un mai 68 amenant l'élection d'un président « de gauche » l'année prochaine ou servant de prétexte pour des gens aux idées en faillite de copier des modèles de mai 68 qui ont tout autant fait faillite à l'époque.
Ce dont nous avons besoin, c'est d'un mouvement populaire authentique s'appuyant sur les masses les plus pauvres, afin de briser le caractère encore bon enfant de la lutte générale.
Car à quoi cela sert-il de lutter aujourd'hui contre le CPE si parallèlement l'Etat aide l'union de Suez et de Gaz de France, de la Caisse d'Epargne et de la Banque populaire?
Des groupes monopolistes comme Pernod, Suez, France Télécom, EDF, Saint-Gobain, etc. ne cessent d'accroître leur emprise sur l'économie; le capitalisme français représente 20% du chiffre des fusions-acquisitions en Europe (qui a augmenté de 33% en 2005, l'augmentation mondiale étant de 35%).
Dans ce cadre général, le patrimoine contrôlé par les entreprises - principalement les machines et les équipements - ne cesse lui aussi d'augmenter, bien plus vite que l'économie : 73% d'augmentation entre 1995 et 2003, alors que le PIB ne progressait officiellement que de 33%.
En 2005 les entreprises du CAC40, soit les 40 plus grandes sociétés françaises, ont eu des bénéfices 50% plus grand que l'année précédente, voilà une vérité économique qui devrait justifier un véritable affrontement de classe.
Et un affrontement de classe ne consiste pas en un appel incantatoire en une « grande manifestation nationale » et une « grève générale. » Il ne peut consister qu'en la guerre populaire !
De même revendiquer une plus grande intervention de l'Etat est objectivement contre-révolutionnaire.
Car les privatisations actuelles ne consistent pas en un désengagement ou un recul de l'Etat social, mais en une manoeuvre offensive de l'Etat impérialiste qui a dans un premier temps avec Mitterrand nationalisé des secteurs de l'économie pour moderniser et restructurer les grands monopoles, afin dans un deuxième temps (avec Jospin notamment) de les relâcher plus forts qu'avant dans la concurrence et les lancer dans la voie de l'absorption par les monopoles.
Dans ce contexte, le « PCF » et le PS montrent qu'ils sont les principaux obstacles à une véritable culture révolutionnaire. Leur idéologie d'un Etat « neutre » est contre-révolutionnaire, de même leur idée d'une société démocratique rempart contre le capitalisme nie la thèse de Lénine selon laquelle « Le monopole, quand il s'est formé et brasse des milliards, pénètre impérieusement dans tous les domaines de la vie sociale, indépendamment du régime politique et de toutes autres « contingences ». » (Lénine, L'impérialisme, stade suprême du capitalisme).
Rien ne sert non plus de s'étonner que les fascistes tombent du ciel pour intervenir physiquement contre le mouvement populaire, comme cela a été le cas dans le quartier latin.
C'était inévitable, et c'est pourquoi il faut toujours davantage lutter pour une conscience révolutionnaire générale de la situation !
Unité dans la lutte révolutionnaire contre l'Etat et la bourgeoisie, Vive le mouvement populaire anti-CPE !
Pour le PCMLM, mars 2006.