3 mai 2012

« Posez le drapeau rouge et servez la France »

Submitted by Anonyme (non vérifié)

Nicolas Sarkozy, c'est la bourgeoisie traditionnelle, celle qui a foi dans la libre concurrence et exaltait ce 1er mai 2012 une France « où le capitalisme des entrepreneurs remplacera le capitalisme des financiers ».

C'est la bourgeoisie libérale et cosmopolite qui étale ses richesses et son mode de vie décadent dans le XVIème arrondissement de Paris ou à Neuilly-sur-Seine. Et dont la vie est, effectivement, à l'opposé de « l'égalitarisme, de la lutte des classes, de la haine, du socialisme », comme l'a ainsi expliqué Sarkozy.

 

Lui qui veut d'une France « où la réussite ne sera plus regardée comme une suspicion» a donc fait son cinéma anti-communiste mardi et demandé aux syndicats : « posez le drapeau rouge et servez la France ».

 

« Cinéma », non pas que Sarkozy ne soit pas anti-communiste mais il est évident que cela est totalement décalé par rapport à la réalité de la France en 2012 ; les syndicats ne sont pas plus « rouges » aujourd'hui que Nicolas Sarkozy est « acteur du progrès social » comme il le prétend.

 

La manœuvre politique est évidente, Sarkozy espère séduire le genre de personnes qui, le matin même, à quelques rues de là, scandaient fièrement au meeting de Marine Le Pen : « communistes assassins, communistes assassins ! »

 

Et donc contrairement à ce que raconte la plupart des sociaux-démocrates, ce n'est pas Nicolas Sarkozy qui « fait le jeu » de Marine Le Pen, c'est exactement l'inverse. C'est justement Marine Le Pen qui impose son rythme à Nicolas Sarkozy.

 

Il est lui le représentant d'une bourgeoisie qui perd pied aujourd’hui, qui sent peser sur elle le poids de l'offensive du capital financier et monopoliste - et qui tente donc pour le moment de composer pour se maintenir et ne pas se faire totalement écraser.

 

C'était du coup assez cocasse d'entendre Nicolas Sarkozy, certainement guidé par le jeu de mécano intellectuel de « sa plume » Henri Guaino, essayer de composer ce 1er mai une partition « gaulliste » lors de son discours au Trocadéro.

 

Il a alors fustigé « les partis », comme de Gaulle, se l'est joué « ni droite ni gauche », ou plutôt autant « de gauche » que « de droite », a tenté de convaincre qu'il était l'ami des syndicats - mais des « vrais », ceux qui ne font pas de politique - et fait dans le nationalisme « soft », prétendant que cela serait la garantie du progrès social.

 

Mais cela ne tient pas, Nicolas Sarkozy représente en fait une fraction de la bourgeoisie qui est contre ce qui s'oppose à la « souplesse du travail », c'est à dire la capacité à exploiter librement, et pour qui les frontières sont un frein à son désir d'accumulation. Il représente une bourgeoisie libérale, qui a besoin de l’État parce qu'il est une force permettant de garantir sa propriété privé mais qui ne veut pas que l’État interfère avec « le marché ».

 

Et cette bourgeoisie libérale n'a qu'une option pour prolonger son existence : se présenter comme la plus apte à l'anti-communisme. Sarkozy a clairement montré que l'actualité virtuelle, celle qui va se matérialiser, c'est celle du Parti Communiste :

 

Face aux insulteurs qui nous ont dénié le droit de parler aux Français le 1er mai comme s’ils en étaient les propriétaires, le Général De Gaulle nous a montré la voie.

Regardez les cortèges !

Ils ont choisi de défiler avec le drapeau rouge !

Nous avons choisi de nous rassembler sous le drapeau tricolore !

Ce drapeau tricolore c’est celui de Lamartine quand il disait : « Le drapeau tricolore a fait le tour du monde avec nos libertés et nos gloires alors que le drapeau rouge n’a fait que le tour du Champ-de-Mars, traîné dans le sang du peuple ! »

Je n’accepterai jamais de recevoir des leçons de morale de la part de ceux qui brandissent le drapeau qui a été l’étendard de tant de tyrannies et qui a enveloppé dans ses plis parmi les plus grands crimes de l’Histoire.

Le drapeau rouge, c’est le drapeau d’un parti.

Le drapeau tricolore, c’est le drapeau de la France.

A ceux qui préfèrent leur parti à la France, nous opposerons toujours ceux qui préfèrent la France à leur parti.

Le nationalisme contre le Parti : voilà l'anti-communisme qui se présente ; les masques tombent ; l'époque mûrit ! Elle est enceinte du Parti Communiste Marxiste Léniniste Maoïste...

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