2 déc 2011

Pierre Laurent, la fin du vieux Parti « Communiste » Français

Submitted by Anonyme (non vérifié)

Il y a quelques jours, nous citions Pierre Laurent, le secrétaire national du P«C»F qui intervenait lors du rassemblement de soutien aux salariés de Fralib le 24 novembre 2011 à Paris. Nous n'avions pas tout rapporté. Il ajoutait plus tard, à un journaliste :

 

"Unilever cache ses profits dans une banque en Suisse, en fait c'est gens là, ces multinationales n'ont qu'une patrie : c'est l'argent. Et c'est à cela qu'il faut s'attaquer."

 

Cela est affligeant. Ces propos relèvent ni plus ni moins que de la prose fasciste. Quelle honte. Quelle manque de respect absolu pour les communistes allemands, qui dans les années 1930 se sont fait massacrer par les nazis qui tenaient exactement ce genre de propos anti-scientifiques. Quelle offense faite au peuple juif exterminé justement parce qu’il représentait au yeux des nazis cette puissance « apatride » de « l'argent ».

 

Affirmer que la nation est rongée par des éléments extérieurs, apatrides, qui représentent « l'argent » : voilà l'essence même de l'antisémitisme, du fascisme de type National-Socialiste.

 

Cela, le PCMLM l'a déjà expliqué en long en large et en travers, prenant appui notamment sur les travaux de l'historien Zeev Sthernell.

 

Et cet antisémitisme est typiquement français.

 

De Marine Le Pen à Jean-Luc Mélenchon, de Arnaud Montebourg aux fascistes identitaires, des altermondialistes à Pierre Laurent donc, tous ces gens disent la même chose, ils s'en prennent à l'argent mais ne critiquent jamais la bourgeoisie ni le mode de production capitaliste.

 

L'argent est pour ces pseudo-anticapitalistes de type romantique, le symbole abstrait d'une force concrète qu'ils n'arrivent pas à saisir: la loi de la valeur, la plus-value.

 

Ces pseudo-anticapitalistes n'ont pas étudié Karl Marx, il ne connaissent rien au matérialisme dialectique.

 

Et à défaut d'une démarche scientifique pour critiquer le capitalisme, ils trippent, délirent sur l'argent et s'emportent contre « la finance » ou le « capitalisme financier ».

 

Pourtant, il n'y à rien à inventer, les choses sont claires.

 

« Les marchandises trouvent, sans paraître y avoir contribué en rien, leur propre valeur représentée et fixée dans le corps d'une marchandise qui existe à côté et en dehors d'elles. Ces simples choses, argent et or, telles qu'elles sortent des entrailles de la terre, figurent aussitôt comme incarnation immédiate de tout travail humain. De là la magie de l'argent. » Karl Marx, le Capital.

 

Contre les discours délirants à propos de « l'argent », il faut étudier le Capital de Karl Marx ! En long, en large et en travers ! Il est impératif de travailler sérieusement pour acquérir un niveau d'économie politique conséquent.

 

Et il faut étudier les travaux de Marx et Engels, de Lénine, de Staline et de Mao Zedong pour comprendre le matérialisme-dialectique et saisir le rôle central de la classe ouvrière dans la révolution socialiste.

 

Il faut travailler à résoudre les deux grandes contradictions du mode de production capitaliste, la contradiction travail manuel/travail intellectuel ainsi que la contradiction ville/campagne.

 

Cela, Pierre Laurent ne l'a pas fait. Évidemment, car Pierre Laurent n'est pas marxiste.

 

A proprement parler, il n'est même pas un pseudo-communiste de type révisionniste.

 

Issue d'une famille de cadres du P«C»F, il est passé directement de l'UEC (Union des Etudiants "Communistes"), dont il était secrétaire national de 1982 à 1985 pendant ses études, au journal l'Humanité, dont il a ensuite été rédacteur en chef en 1999 (puis directeur de la rédaction en 2000), avant de devenir secrétaire national du P«C»F en juin 2010.

 

Pierre Laurent, c'est la sanction terrible du révisionnisme nationaliste du PCF de l'époque de Maurice Thorez.

 

La SFIC, puis le Parti Communiste Français, n'a pas étudié la dialectique mais a préféré élaborer une pseudo «voie française » vers le socialisme, en fait un ultra-démocratisme nationaliste totalement anti-scientifique, pétri d'idéalisme.

 

Alors, le P«C»F a perdu sa base de classe, il a trahi sa nature prolétarienne et s'est petit à petit décomposé, depuis son offensive réactionnaire en mai 1968, en passant par sa soumission totale au projet de modernisation de l'impérialisme français de François Mitterrand en 1981, jusqu’au « non » social-chauvin à la constitution européenne en 2005.

 

Mais Pierre Laurent chérie tout cela. Dans son livre, « le nouveau PARI communiste », il se félicite de la participation du P«C»F à l'élection de François Mitterrand en 1981 et de la victoire du « non » au référendum de 2005, dont il se présente comme un artisan :

 

«[...] le journal dont je dirigeait alors la rédaction a pris une part active dans la campagne qui allait conduire au rejet du traité lors du référendum du 29 mai 2005.

Sans le PCF et l'Humanité, cette campagne n'aurait en effet jamais pris cet essor. […] nous avons publié le numéro spécial qui contenait l'intégralité du texte du traité décrypté, qui allait devenir au fils des mois un best-seller de la campagne du « non ». »

 

Pierre Laurent est le produit de la décomposition totale du Parti « Communiste » Français.

 

Son père, Paul Laurent, est une figure de l'abandon progressif de toute référence au marxisme-léninisme.

 

Il était considéré comme le numéro deux du parti à l'époque de George Marchais, lorsque le PCF a soldé sa vieille idéologie révisionniste pour devenir un simple appareil électoral soumis à la social-démocratie. Secrétaire de la fédération PCF de Paris en 1962, conseiller municipal et député de Paris de 1967 à 1968 et de 1973 à 1981, c'est lui qui s'est rendu devant le Comité Central du Parti « Communiste » d'Union Soviétique en novembre 1977 pour plaider l'abandon de toute référence à la « dictature du prolétariat », adopté à la quasi-unanimité un an plus tôt lors du 22ème congrès du PCF en 1976.

 

Pierre Laurent lui, est un proche de Francis Wurtz, avec lequel il défend une ligne anti Union Européenne social-chauvine. Il n'est donc pas étonnant de le retrouver en tête de la lutte contre la fermeture de l'usine Fralib près de Marseille. Pierre Laurent veut une France « industrielle » face aux « dirigeants actuels du pays, de l'Union européenne, [au] plus gros actionnaires [et aux] gros bonnets des marchés spéculatifs ».

 

Alors il parle beaucoup des prolétaires et prétend être à leur service :

 

« Ouvriers et paysans, voilà bien deux incroyables sources de richesses sur lesquelles il serait grand temps de veiller à nouveau comme à la prunelle de nos yeux. Avant qu'il ne soit trop tard. »

 

Mais la classe ouvrière n'a pas besoin de ce genre de réactionnaire nationaliste pour « veiller » sur elle. La classe ouvrière a besoin de synthétiser ses forces dans un parti d'avant-garde, guide de la guerre populaire pour abattre l’appareil d’État impérialiste français et bâtir la dictature du prolétariat, contre la bourgeoisie !

 

Pierre Laurent, ne veut pas de cela, il ne représente pas les intérêts de la classe ouvrière.

 

Mais justement, qu'elle est la nature de classe du projet social-chauvin porté par Pierre Laurent ? Qui peut-il encore convaincre avec ses vieilles paroles sur le capitalisme financier qui « domine » la mondialisation et son projet idéaliste, « l'exigence démocratique poussée jusqu'au bout, une démocratie qui dépasse la représentation et la délégation de pouvoir au profit d'une citoyennetés active, une démocratie de collaboration, de codécision, et de coévaluation, une démocratie qui s'étende à l'Europe et aux institutions internationales » ?

 

Quand il veut faire croire que l'on pourrai changer l’État impérialiste de l'intérieur et le rendre démocratique, Pierre Laurent cherche à convaincre certains éléments de la petite-bourgeoisie et des petits fonctionnaires ainsi que cette partie de l'aristocratie ouvrière qui a bénéficié du compromis de classe lors des années 70/80.

 

C'est dans les centres de vacances grand luxe de la CCAS, le comité d'entreprise de EDF qu'il faut chercher ces personnes-là. Centres de vacances financés grâce au 1% sur les bénéfices de l'entreprise remis à la CCAS, c'est à dire grâce au nucléaire. Mais c'est aussi dans les bureaux des petits cadres de la SNCF ou bien dans les administrations des universités que l'on trouve les relais de classe de Pierre Laurent. Cette partie des masses populaires qui refuse de voire la barbarie, la brutalité du monde capitaliste et qui aspire encore à la vie tranquille !

 

Mais la « vie tranquille », c'est la mort ! Sans mouvement, pas de vie ! Et face à la brutalité et la barbarie de la vie quotidienne dans le capitalisme, le seul mouvement qui aille de l'avant, c'est la subversion contre le capitalisme ! C'est dans la culture antagonique que s'émancipent les prolétaires.

 

La CCAS par exemple, peut bien se vanter d'être le premier organisateur d’événements culturels en France, mais où est le contenu subversif, la portée alternative de cette « culture » ? Rien bien sûr. Cette « culture », la culture du vieux P«C»F, est aseptisée, elle est bourgeoise. 

 

Pierre Laurent représente cette partie des masses populaires qui n'a pas encore désenchanté face à la crise du capitalisme, qui croit encore que le paix sociale est possible, mais que tous les problèmes sont la faute de Nicolas Sarkozy.

 

Mais les illusions dans un capitalisme «à visage humain» disparaissent à mesure que la crise s’aggrave et que l'histoire s'accélère. Seulement, avant de disparaître totalement, ces gens là paniquent. Pierre Laurent est l'expression de cela.

 

Alors, à défaut d'une économie politique rigoureuse mais enfermé dans une culture réactionnaire, il dérape ; il en arrive à tenir des propos immondes, indignes, totalement antisémites.

 

Ces propos sont le symbole de l’effondrement final du vieil appareil révisionniste qu'était le P«C»F et qui s'est totalement vendu à la démagogie populiste de Jean-Luc Mélenchon.

 

Mais cela est surtout le signe d'une époque nouvelle ! D'une ère nouvelle qui s'ouvre à nous !

 

Dans le fracas des luttes de classe à venir, les masses populaires vont se tourner vers celles et ceux qui ont su rester progressistes ! Et la classe ouvrière va renaître et chercher son parti !

 

Le Parti Communiste Marxiste-Léniniste-Maoiste apparaîtra alors, synthèse de la théorie révolutionnaire, avant-garde du mouvement révolutionnaire, expression de l’intelligence ouvrière !

 

En avant avec le PCMLM pour la construction du véritable Parti Communiste de France !

Publié sur notre ancien média: 
Rubriques: