19 juin 2012

Nouveau succès d'Aube Dorée en Grèce

Submitted by Anonyme (non vérifié)

Les élections françaises ne doivent pas faire oublier celles de Grèce. Elles n'ont pas été marqué par la victoire du NPA local, SYRIZA, qui « refuse » l'austérité. C'est une grande déception pour nos sociaux-démocrates locaux et leurs alliés.

Les succès de SYRIZA les faisaient rêver, Mélenchon en tête, mais pas seulement, il y a aussi les différents débris de l'extrême-gauche et de multiples « décompos », terme désignant les individus sans discipline se baladant comme des électrons libres, voguant au gré de leurs humeurs.

SYRIZA représente en effet une alliance fondé sur un mélange trotskyste – marxiste-léniniste – pseudo-maoïste avec comme seul dénominateur commun l'espoir de réussir à « forcer l'entrée » dans la société, par les élections et le refus de la crise.

Cela n'a aucun sens et c'est contourner la ligne de masses, la nécessaire analyse de la société, de ses valeurs, avec la critique radicale quotidienne qui va avec. Quand on voit la dimension anti-écologiste de ces gens, on devine aisément leur ringardise et leur incompréhension de la réalité.

Le prix à payer pour cela est l'Aube dorée (Chryssi Avghi), l'organisation nazie, qui réitère son score de pratiquement 7% (6,97 % puis 6,92 %). Nous en avions déjà parlé lors des précédentes élections, toutes récentes, datant de début mai, puisqu'elles ont été recommencé en raison de l'échec de la gauche à former un gouvernement.

425 981 personnes ont de nouveau voté pour ce parti nazi. C'est un chiffre énorme, que l'on peut comparer au résultat de 2009 : 18 000 voix.

Trois phénomènes viennent montrer l'ampleur du désastre :

  • il y a dix jours, un membre d'Aube dorée a, lors d'un débat télévisé en direct, frappé au visage la députée « communiste » Liana Kanelli et agressé une autre députée de gauche ;

  • depuis un mois, il ne se passe pas une semaine sans qu'à plusieurs reprises les fascistes ne manifestent ou attaquent des personnes immigrées, notamment avec des couteaux ;

  • en un mois, les masses de Grèce ont largement eu le temps de « découvrir » Aube Dorée, si jamais elles n'avaient voté que par « dépit. »

Ce que cela signifie, c'est que dans un pays marqué par une extrême-gauche très forte, qui a produit de nombreuses révoltes et émeutes, il a suffi de quelques semaines pour qu'émerge une force du type des SA.

Il a suffi que la crise balaie les certitudes pour que toutes les barrières s'effondrent et qu'une organisation puisse apparaître avec comme mot d'ordre : « Sang, honneur, Aube dorée. »

Alors imaginons maintenant ce qui pourrait se passer en France – ce qui va se passer. L'extrême-droite mène un travail de longue haleine, elle attend son heure.

Et ce n'est pas le NPA ou le P« C »F qui vont assumer l'antifascisme autonome par rapport aux institutions. Ni même la CNT, qui n'en finit pas de s'effondrer, après avoir ces dernières années prétendu « tenir la rue » par l'intermédiaire de la culture redskins.

Alors la montée de la violence en France semble inévitable, comme provocation fasciste afin de « préparer le terrain. » Avec bien entendu l'aide de la police, comme en témoigne le dernier épisode à Hénin-Beaumont.

D'ailleurs, il est considéré en Grèce que 25 % des policiers et 15 % de l’armée ont voté pour l’Aube dorée... La réaction prend d'assaut la société, non pas par la marge, mais en son centre, son ventre mou et petit-bourgeois.

L'Aube dorée (Chryssi Avghi) réussit ainsi en fait à sa manière ce que Casa Pound a réussi en Italie : produire une ligne de masses d'extrême-droite, avec des traditions, des démarches concrètes, une ligne cohérente par rapport au contexte national.

Cet objectif, les fascistes français l'ont aussi, et tous ceux qui se « moquent » des fascistes, qui ne les prennent pas au sérieux, qui nient leur progression, sont des menteurs ou des délirants. Chaque jour qui passe la situation devient plus grave !

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