14 déc 2011

Huit millions de personnes mal chauffées en France

Submitted by Anonyme (non vérifié)

Chaque mois, une partie importante des prolétaires doivent payer un loyer à un bailleur bourgeois. En clair, les prolétaires sont contraints de s'acquitter d'une partie de leur salaire, c'est-à-dire des fruits de leur travail, sur lequel la bourgeoisie a déjà ponctionné sa marge de profit, pour encore renflouer les poches de la bourgeoisie.

Les propriétaires bourgeois se permettent donc d'extorquer une grosse partie du travail des prolétaires pour le simple droit d'habiter un bien immobilier dont ils sont possesseurs.

Cette simple réalité habituelle du capitalisme illustre bien le parasitisme de la bourgeoisie qui vit en grande partie de ses rentes sur le dos des prolétaires qui ne profitent pas des revenus gagnés par leur travail. La bourgeoisie sait bien que l'immobilier est une affaire juteuse pour elle car les prix de « la pierre » baisse rarement d'une année sur l'autre.

Cela d'autant plus que la pénurie de logements permet de maintenir des loyers exorbitants. Quant à l'habitat social, souvent vétuste (notamment au niveau de l'insonorisation et des infiltrations d'eau) mais préférable aux appartements minuscules du parc privé, il est quasiment inaccessible à moins d'attendre de très nombreuses années.

La crise du logement est de ce fait indispensable à la bourgeoisie. Et en France aujourd'hui, huit millions de personnes ne se chauffent pas convenablement ou mêle pas du tout, en raison du "coût de la vie", du gaz, de l'électricité, du fuel.

D'où provient la crise du logement ? […] Elle est nécessairement produite par la forme bourgeoise de la société : une société ne peut exister sans crise du logement lorsque la grande masse des travailleurs ne dispose exclusivement que de son salaire, c'est-à-dire de la somme des moyens indispensables à sa subsistance et à sa reproduction ; lorsque sans cesse de nouvelles améliorations mécaniques, etc., retirent leur travail à des masses d'ouvriers; lorsque des crises industrielles violentes et cycliques déterminent, d'une part, l'existence d'une forte armée de réserve de chômeurs et, d'autre part, jette momentanément à la rue la grande masse des travailleurs ; lorsque ceux-ci sont entassés dans les grandes villes et cela à un rythme plus rapide que celui de la construction des logements dans les circonstances actuelles et que pour les plus ignobles taudis il se trouve toujours des locataires ; lorsqu'enfin, le propriétaire d'une maison, en sa qualité de capitaliste, a non seulement le droit mais aussi dans une certaine mesure, grâce à la concurrence, le devoir de tirer de sa maison, sans scrupules, les loyers les plus élevés. Dans une telle société, la crise du logement n'est pas un hasard, c'est une institution nécessaire ; elle ne peut être éliminée ainsi que ses répercussions sur la santé, etc., que si l'ordre social tout entier dont elle découle est transformé de fond en comble.

Friedrich Engels, La question du logement.

Pourtant, la bourgeoisie trouve encore les moyens de se plaindre des « mauvais payeurs » si « difficiles à expulser ». Les propriétaires bourgeois profitent pourtant largement de leur situation adoptant un ton méprisant et en faisant un véritable interrogatoire humiliant aux prolétaires à la recherche d'un logement. Les prolétaires doivent ainsi justifier non seulement de leur revenu, mais aussi de la situation de leurs parents et d'autres membres de leur famille ! Les bourgeois exigent que le loyer ne dépasse pas 1/3 du salaire de l'occupant, mais même un tiers constitue en soi une proportion de revenus extorqués sur le travail inacceptable !

Le logement joue ainsi un rôle fondamental dans l'oppression subie au quotidien par les prolétaires, alors même que se loger est un droit de base pour le peuple.

Mais dans le capitalisme, la propriété privée est un droit inaliénable de la bourgeoisie bien supérieur à celui du peuple de se loger dans des conditions décentes. D'ailleurs, tous les ans an hiver, des SDF meurent dans la rue pour n'avoir pas eu accès à ce minimum vital qu'est le logement.

En plus de leurs difficultés pour se loger, les prolétaires sont souvent obligés de vivre dans un environnement insalubre. Le délabrement des parois, les problèmes d'humidité ou bien les intoxications au plomb figurent parmi les principaux écueils du logement des prolétaires. Les prolétaires subissent le fait de se loger comme une source constante de désagréments tout en étant contraints d'y demeurer.

Les prolétaires sont captifs de leur logement et la bourgeoisie le sait bien. Ainsi, les augmentations du prix du gaz ces dernières ont assommé les prolétaires déjà broyés par l'exploitation capitaliste aggravée par la crise générale. +9,7% en avril 2010, + 4,7% en juillet 2010, +5% en avril 2011 et il est prévu une hausse d'un peu plus de 4% à partir du 1er janvier 2012. En un an et demi, la facture aura donc flambé de 25% !

Et ce n'est là qu'une donnée sans relief, purement statistique, fournie par la bourgeoisie. L'imagerie bourgeoise fait croire au retour des travailleurs le soir dans la chaleur de leur « foyer » pour y goûter un repos « bien mérité ». Mais en vérité, les prolétaires, surtout ceux dans les grandes métropoles, affrontent des heures de transport dans le froid pour finalement se retrouver de nouveau au froid chez eux, puis dormir dans le froid avant de recommencer une nouvelle journée d'exploitation.

Comment avoir envie de quoi que ce soit dans un tel froid ? Dans ce cas, on rechigne à aller dans sa cuisine glaciale pour faire à manger, on ne peut pas se mettre à l'aise et se décontracter, on essaie de se lever encore plus au dernier moment pour retarder le moment de sortir de la tiédeur relativement confortable de sa couette. Bref, on survit dans l'enfer capitaliste. Le froid subi chez soi est aussi bien entendu une cause de maladies. Beaucoup de gens reniflent ou se raclent sans cesse la gorge. Voilà l'inconfort du quotidien dans lequel la bourgeoisie plonge les prolétaires. Le comble c'est que l'Etat bourgeois a récemment décrété la chasse aux fraudes à l'assurance maladie mais en vérité, beaucoup de prolétaires attrapent froid chez eux et se décident quand même à aller au travail.

La priorité de l'Etat bourgeois est d'assurer le profit que la bourgeoisie engrange en faisant loger les prolétaires dans des conditions quasi invivables tout en prélevant un loyer démesuré. Cette situation monstrueuse montre à quel point la bourgeoisie est une classe parasitaire et criminelle.

La révolution socialiste se saisira sans aucune contrepartie des biens immobiliers de la bourgeoisie indûment pris sur l'exploitation des prolétaires. Les logements appartiendront à l'Etat socialiste et auront un coût minime correspondant strictement à leur entretien et rénovation. L'Etat socialiste garantira un logement à tous et toutes dans la dignité. L'Etat socialiste refondera totalement la politique de logement sur la base des habitations collectives dans des villes-campagnes pour rompre avec l'étalement periurbain qui témoigne du piétinement de la nature par la ville.

Publié sur notre ancien média: 
Rubriques: