Pierre-Joseph Proudhon

8 sep 2014

Le « Cercle Proudhon » fut une source d'inspiration pour le fascisme tentant de cimenter après 1918 en France, mais il n'a pas fourni de cadre idéologique bien déterminé. Tel était le prix à payer pour le proudhonisme.

Cependant, l'antisémitisme comme anticapitalisme romantique était tout à fait conceptualisé. Le premier article des « Cahiers », qui suit la « Déclaration », commence immédiatement par un antisémitisme très net. On lit ainsi :

7 sep 2014

Les « Cahiers » du « Cercle Proudhon » ne sont pas parvenus à une synthèse fasciste à laquelle sont parvenus en Italie le fascisme et en Allemagne le national-socialisme. Ces synthèses fascistes possédaient par ailleurs un tiraillement profond entre des tendances conservatrices et plébéiennes.

C'est précisément cet aspect qui a posé problème au fascisme français. Ce dernier a été incapable de dépasser la dynamique anti-démocratique pour arriver à proposer un projet de société. Le nationalisme a été proposé comme seul horizon, sans que soit proposé l'idéologie conséquente d'une société organique...

6 sep 2014

A partir du moment où Pierre-Joseph Proudhon proposait un romantisme économique, il était inévitable qu'il serve les utopistes et la bourgeoisie au XIXe siècle, et le fascisme au début du XXe siècle. Sa conception d'un « retour en arrière » coïncide avec l'exigence de la bourgeoisie de prétendre faire partir en arrière la roue de l'histoire, face au communisme.

De la même manière, l'ultra-modernisation de la fraction la plus agressive de la bourgeoisie ne pouvait avoir l'accord des masses, ainsi même qu'une mobilisation de soutien, que s'il existait idéologiquement un projet de société protectrice, et pas seulement conquérante...

5 sep 2014

Pierre-Joseph Proudhon a finalement la même conception que Eugen Dühring : il pense que des gens se sont imposés politiquement et qu'ils ont façonné l'économie selon leurs désirs. Il n'a pas compris le principe du mode de production. En fait, aujourd'hui, on peut dire qu'à gauche, soit on comprend au moins au minimum le principe du mode de production, soit on bascule dans le « socialisme français » de type fasciste.

Voici comment Karl Marx critique Pierre Joseph Proudhon sur ce plan...

4 sep 2014

Karl Marx constate dans Misère de la philosophie que Pierre-Joseph Proudhon a une analyse toute particulière du rôle de la machine. Proudhon est un petit-bourgeois, pour lui la machine équivaut à l'atelier, et par conséquent tant à l'existence d'un contre-maître que d'emplois circonscrits à une fonction bien précise.

Pierre-Joseph Proudhon ne veut pas de cela, car il a en tête l'artisan du moyen-âge, qui n'a personne au-dessus de lui et qui réalise lui-même toutes les étapes de la production d'un objet.

Voici comment Karl Marx résume le point de vue de Pierre-Joseph Proudhon...

3 sep 2014

Pierre-Joseph Proudhon entend réformer le capitalisme, par en quelque sorte le principe de la coopération des petits propriétaires. Personne ne doit en quelque sorte « arnaquer » personne et tout le monde doit payer une sorte de « juste prix ». C'est là une vision idéalisée des échanges directs, du troc.

Cette idéologie est de fait extrêmement puissante en France (Notre-Dame-des-Landes, la décroissance, etc.).

Ce « mutuellisme » dispose de forces permettant de réguler en quelque sorte le système. Il faut ainsi des mutuelles fournissant des crédits pour les investissements. Dans la logique de Proudhon, ces prêts se font sans intérêt, ou bien minime pour les frais d'administration. Il faut par contre fournir une caution, une hypothèque, etc. pour obtenir ce prêt. Pour les plus pauvres, il y a ainsi une « banque du peuple », échangeant des outils, des crédits, contre des heures de travail.

31 aoû 2014

Quels sont les remèdes dont parle Karl Marx, et que Pierre-Joseph Proudhon prétend avoir trouvé ? Quels sont les antidotes que Pierre-Joseph Proudhon considère avoir découvert, afin de gommer les aspects mauvais de la propriété ?

Il vise, de fait, la fusion des travailleurs et de la bourgeoisie...

30 aoû 2014

Mao Zedong a résumé la dialectique par la célèbre formule « un devient deux ». En Chine populaire, la lutte contre le révisionnisme a coïncidé avec celle contre ceux suivant la méthode « deux devient un ».

Pierre-Joseph Proudhon est en fait quelqu'un appliquant cette méthode du « deux devient un ». Il reconnaît la dialectique, mais la solution qu'il propose est de gommer le mauvais côté, au lieu de dépasser les deux aspects.

Toute sa démarche est celle du petit-bourgeois qui reconnaît les défauts de la propriété, mais considère qu'on peut effacer ceux-ci...

29 aoû 2014

Comment Pierre-Joseph Proudhon argumente-il en faveur de son romantisme économique ? Dans Misère de la philosophie, Karl Marx constate, au départ, l'une des incroyables prétentions de Proudhon, qui, par ailleurs, a toujours été porteur d'une grande mégalomanie. En l'occurrence, Pierre-Joseph Proudhon prétend avoir « découvert » le premier l'opposition entre la valeur d'usage d'une chose, son utilité en quelque sorte, et sa valeur d'échange, c'est-à-dire sa valeur en tant que marchandise.

Or, Karl Marx note que David Ricardo l'a déjà dit...

28 aoû 2014

On sait que l'un des premiers écrits de grande importance de Karl Marx, qui est né en 1818, consiste en les Manuscrits économico-philosophiques de 1844, qui seront publiés malheureusement bien après sa mort. On peut donc comprendre tout de suite l'importance de la lutte de Karl Marx contre Pierre-Joseph Proudhon en voyant qu'il a écrit une oeuvre directement en français, en 1847, pour attaquer celui-ci.

Le titre même, Misère de la philosophie, est une réponse à celui d'une œuvre de Pierre-Joseph Proudhon, Philosophie de la misère, encore titré Contradictions économiques, et publié en 1846...

26 aoû 2014

Conformément à l'idéologie ultra-libérale du fascisme, Proudhon est contre la démocratie. Tant le fascisme et le national-socialisme ont exprimé la toute-puissance de l’État, mais justement comme structure supérieure, au-delà des classes, au-delà du peuple, légitimant la division en corporations, s'appuyant sur des individus.

C'est le contraire du communisme s'appuyant sur le matérialisme, sur le fait que les être humains sont le produit de la nature, que leur pensée est le reflet du mouvement de la matière. Pierre-Joseph Proudhon est ici un théoricien du fascisme, niant l'humanité au nom des individus...

25 aoû 2014

Pierre-Joseph Proudhon se fonde sur l'individu ; sa vision du monde ne dépasse pas l'individu, qui est ici présenté comme irréductible, capable de choix rationnel, de solidarité, mais qui reste centré sur son propre égoïsme.

Voici comment Pierre-Joseph Proudhon rejette le collectivisme...

24 aoû 2014

Pierre-Joseph Proudhon est coincé à la base : d'un côté, il veut dénoncer la propriété. Mais à ses yeux, le problème concret est la propriété trop puissante. A ses yeux, le communisme n'est d'ailleurs qu'une propriété toute puissante, et donc tyrannique par définition.

La seule perspective qu'il lui reste est ainsi de proposer une une société de petits propriétaires. C'est le point de vue petit-bourgeois, s'exprimant par la notion d'esclavage individuel et l'exigence d'autonomie.

L'idéal de Pierre-Joseph Proudhon, c'est un « socialisme » d'individus disposant d'une propriété, c'est-à-dire une société décentralisée de petits propriétaires...

23 aoû 2014

Proudhon est en quelque sorte quelqu'un admettant les thèses de Rousseau, mais en étant confronté à la réalité du capitalisme conquérant. Sa démarche est donc simple, voire franchement simpliste : l'organisation naturelle a été « perdue » en raison de la propriété, dont le féodalisme est une variante. Le capitalisme, quant à lui, est une accentuation de ce phénomène de « déperdition ».

Voici comment il exprime sa démarche...

22 aoû 2014

Pierre-Joseph Proudhon (1809-1865) est le Eugen Dühring français ; il est un socialiste qui ne considère pas le capitalisme comme un mode de production, avec une contradiction interne, mais comme un phénomène « isolé » dans l'histoire du monde.

Par conséquent, Pierre-Joseph Proudhon a formulé toute une vision du monde pour expliquer les sources de « l'oppression », et cela sur des bases idéalistes faisant lui un ennemi juré de Karl Marx et de Friedrich Engels...

12 mai 2013

Avec l'affaire Dreyfus, le nationalisme a compris que la république bourgeoise avait réussi à s'affirmer, à atteindre un certain niveau de modernité. Il y a alors eu la tentative de dépasser clivage monarchie / république, en appelant à une république aristocratique.

Trois appels vont avoir un succès très important. Si le premier, formulé par le Cercle Proudhon, n'aura jamais qu'un succès intellectuel, les manifestes surréaliste et futuriste vont avoir des succès fulgurants.

Dans les trois cas, la bourgeoisie va soutenir la genèse et le développement de ces fausses avant-gardes, devant happer les forces vives intellectuelles de la révolution pour les conduire dans la rébellion esthétique...

12 mai 2013

Au 19ème siècle, le marxisme n'a pas réussi à s'implanter en France, et pire encore, c'est l'idéaliste Georges Sorel qui a feint de le représenter, pour le détourner dans la voie anti-politique appelée "syndicalisme révolutionnaire".

15 mai 2005

Pour une lutte conséquente contre l'antisémitisme !

Submitted by Anonyme (non vérifié)

L'antisémitisme en France possède une caractéristique toute française: il est hypocrite.

Les antisémites n'en ont pas fait une brique pour cimenter une politique, ils l'ont au contraire « dépolitisé », pour que l'antisémitisme puisse s'infiltrer partout. L'antisémitisme peut ainsi suinter de tous les pores de la société, comme un préjugé accepté – et acceptable...

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