4 nov 2017

L'opposition à la CGT, position obligatoire du maoïsme authentique

Submitted by Anonyme (non vérifié)

Les maoïstes apparus dans les années 1960 en Europe occidentale et aux États-Unis ont une ligne unanime : les syndicats sont devenus une composante institutionnelle de la neutralisation de la lutte des classes.

Les syndicats ont comme tâche d'être des points d'ancrages du capitalisme au sein du prolétariat ; c'est un outil de corruption et d'amélioration de l'organisation de la production.

Les syndicats accompagnent la déformation, l'abrutissement, l'aliénation des masses dans le cadre d'un capitalisme qui parvient à se développer (avant une future crise générale).

En France, la CGT a été le grand bastion syndical contre-révolutionnaire ; c'est pourquoi le maoïsme est né, par la Gauche Prolétarienne, contre la CGT.

Il est à ce titre tout à fait révélateur que l'ensemble des faux maoïstes français soit, inversement, favorable à la CGT.

Tous, sans exceptions, appellent à rejoindre la CGT, qui serait le bastion d'une certaine forme de « résistance », qui aurait dans ses rangs les éléments les plus combatifs, qui disposerait d'une large base.

C'est là de l'opportunisme de bout en bout. Tout d'abord, parce que la CGT est en réalité coupée des masses, étant composée, comme tous les syndicats, d'opportunistes plus ou moins carriéristes et dans tous les cas coupés des masses, emprisonnés dans des postures beaufs ridiculisant la classe ouvrière.

Ensuite, parce que la CGT est massivement soutenue par les institutions, comme force contre-révolutionnaire totalement opposée à la moindre contestation.

Les faux maoïstes montrent ici trois choses :

– qu'ils ne sont qu'un appendice historique de l'initiative portée par Jean-Luc Mélenchon ;

– qu'ils sont totalement coupés de la tradition maoïste, par définition anti-syndicale ;

– que leur seule ligne, néo-révisionniste, est de former un nouveau syndicat, qui irait « jusqu'au bout ».

Cette ligne néo-révisionniste a, d'ailleurs, comme source justement la ligne « marxiste-léniniste » opposée au maoïsme dans les années 1960-1970, dont le représentant en France était le PCMLF.

L'idée serait de déborder les syndicats lors d'une vague de lutte, pour reformer une nouvelle entité « unitaire », qui s'appellerait X ou Y mais ne serait qu'une sorte de nouveau syndicat.

C'est la ligne du syndicalisme « dur », qui ne comprend rien au besoin de la rupture subjective avec les valeurs dominantes. C'est l'esprit merguez-pastis vaguement radicalisé et qui s'imagine que Lénine aurait été une sorte de petit fonctionnaire d'un Parti devenant une sorte de super-tribun.

C'est tout à fait proche du syndicalisme révolutionnaire et du trotskysme, qui eux aussi raisonnent en termes de « trahison » de la direction syndicale, qu'il serait suffisant de remplacer lors d'un élan social pour libérer la voie à la révolution.

Mais la révolution ne peut pas sortir d'une logique syndicale, seulement de l'antagonisme le plus franc avec les modalités de la reproduction de la société capitaliste. Cela suppose, dans le cadre d'un capitalisme ayant largement développé les forces productives, souligner le caractère primordial de la rupture subjective avec les valeurs capitalistes et les identités qu'elles mettent à disposition.

Que les faux maoïstes considèrent de manière unanime que rejoindre la CGT est une bonne chose révèlent bien leur faiblesse idéologique et politique, leur intégration aux valeurs dominantes, leur incapacité à la rupture réelle avec les normes dominantes sur le plan de la pratique de la lutte des classes.

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