11 sep 2016

Jean-Luc Mélenchon, faux ami du taboulé, véritable partisan de l'aquaculture généralisée

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Liste des articles sur la grande question : De la condition animaleLa question animale est au centre de la contradiction entre villes et campagnes, qui décide des modalités de la vie quotidienne, puisque la contradiction entre travail manuel et travail intellectuel se situe, quant à elle, directement dans la nature même du mode de production.

La vie se situe dans l'espace-temps, et dans l'espace il y a les animaux, happés de plus en plus dans le temps, dans la machinerie capitaliste qui les broie toujours davantage pour produire davantage, afin de compenser sa baisse tendancielle de taux de profit.

Il faut des gens plus gros, consommant toujours plus des biens dérivés d'animaux eux-mêmes modifiés génétiquement, toujours plus dénaturés, réduit au statut de pures matières premières.

C'est le grand constat matérialiste en ce début de XXIe siècle, constat qui ne peut être fait de manière scientifique que par l'avant-garde. A l'opposé, des phénomènes comme la « ZAD » de Notre-Dame-des-Landes représente l'arrière-garde… de la réaction.

Lien vers l'article : Crise du capitalisme et intensification de la production - Le rôle des animaux dans la chute de la crise tendancielle du taux de profitJean-Luc Mélenchon, inévitablement, devait se confronter à cette question. Il l'a fait, à son habitude, de manière outrancière. Étant donné que sur le plan de la vie quotidienne il est justement un réactionnaire, il a accordé une interview de la revue Gala – d'une aliénation répugnante – et cela, dans sa cuisine, avec même une vidéo.

Jean-Luc Mélenchon, afin de maigrir, a « une sorte de régime végétarien », afin de se préparer pour le « marathon présidentiel ». Cependant, son taboulé de quinoa contient en réalité des crevettes, n'étant donc nullement végétarien, et c'est là une preuve entière de son opportunisme.

Jean-Luc Mélenchon est incapable de comprendre de manière matérialiste la réalité, car c'est un bourgeois. Il ne peut donc pas systématiser son raisonnement. Son « taboulé végétarien » ne l'est pas et son discours est contradictoire, puisqu'il reconnaît la souffrance animale, mais en même temps l'accepte en pratique.

Dans l'interview à Gala, il reconnaît ouvertement son incohérence :

« Impossible de tenir la distance sans un état physique impeccable. Je n’ai plus mangé que des protéines végétales. Il faut penser aux martyrs des animaux ! Mais j’avoue que j’ai craqué pour les encornets [nom des calmars cuisinés] avec un peu d’ail ! »

La référence à des animaux marins ne doit pas nous étonner. Dans cette vidéo en ligne datant du 3 mai 2016, on peut voir comment Jean-Luc Mélenchon fait l'éloge de l'aquaculture, saluant le fait que l'Humanité consomme désormais davantage de poissons d'élevages que de poissons sauvages !

« Nous avons besoin de ces protéines »

nous dit-il… Expliquant qu'on peut faire du plastique avec des algues. Ce type veut anéantir l'océan, ni plus ni moins. Et pourtant à Gala, il explique dans l'interview que :

« Nous sommes les passagers d’une planète en péril »

Et, dans Le Parisien, il prétend même trouver quelque chose de bénéfique dans le véganisme...

« Si la rumeur dit que Mélenchon s'est converti au véganisme, il n'en est rien. Le candidat de la France insoumise admet tout au plus qu'il essaie de devenir végétarien…

Mais à ses yeux, « les véganes nous obligent à réfléchir sous un angle radical, ce qui est intéressant ». S'il évite de manger de la viande, c'est aussi, précise-t-il, par dégoût de la condition animale industrielle. »

Lien vers la pages des 100 mesures pour les animauxJean-Luc Mélenchon appelle à une aquaculture massive, et en même temps il prétend se rapprocher du véganisme… La contradiction est évidente. Le véganisme signifie le refus de toute utilisation d'animaux, ce n'est pas une réflexion qui volerait au-dessus de la réalité. Jean-Luc Mélenchon se fracasse ici sur le mur de la réalité.

Il appelle à réaliser avec les animaux de l'océan ce qui se réalise déjà pour les animaux sur la terre ferme. Il a un discours faussement contestataire afin d'attirer à lui les gens écoeurés par un mode de production capitaliste infâme et criminel dans son rapport avec la nature, mais sa propre nature relève justement de ce mode de production capitaliste infâme et criminel !

Car non seulement, il ne veut que réorganiser l'agriculture faisant des animaux une clef vitale pour le développement du capitalisme, mais en plus il veut le généraliser à l'océan.

Il critique l'intensité du capitalisme dans l'agriculture, nullement le capitalisme de l'agriculture lui-même. Et il ajoute, à cet effet, un discours sur les animaux pour faire apparaître cela comme humaniste.

Citons ici un passage d'un message tout récent, où il s'explique sur l'article accordé à Gala :

« Dans ces conditions, la consommation de viande n’est pas une nécessité vitale dans l’alimentation humaine. En quoi est-ce là de la politique ? Il s’agit de notre modèle d’agriculture. En raison de la provenance majoritaire de la viande proposée sur le marché. Il ne s’agit pas de viande de l’élevage destiné à cet effet. Il s’agit de la viande des bêtes des élevages laitiers.

Un sous-produit du lait en quelque sorte. En fait, la progression très forte de la consommation de viande dans nos pays accompagne celle de l’extension des troupeaux de vaches laitières. Cette augmentation est directement lié à un modèle agricole productiviste aveuglé.

On voit en ce moment où conduit la folie du lait produit sans limite : les cours s’effondrent, les exploitations sont détruites de plus en plus vite, la concentration productive s’accélère au profit de mode d’exploitation encore plus intense. Il culmine avec le système des « fermes » des mille vaches qui seront demain celle des dix-mille vaches, comme les fermes des cinq-cent truies sont devenues celles des mille, sans oublier les poulets « élevés » en batterie, les clapiers des mille lapins et ainsi de suite.

Ce modèle agricole, radicalement nocif et destructeur pour la santé humaine comme pour l’état de l’environnement, se paie aussi d’une souffrance animale ignoble, aussi inutile que contaminante dans la société humaine. »

La contradiction entre les villes et les campagnesPourtant, Jean-Luc Mélenchon ne s'oppose nullement à la souffrance des animaux, il n'a pas une vie quotidienne en rupture avec cela. Il est un bourgeois, relevant d'une attitude simplement gestionnaire, ne pouvant pas se remettre en cause.

Son horizon est borné, tout comme celui de Pierre Laurent, dirigeant du Parti « Communiste » français et lui-même fils d'un bureaucrate de ce parti, dans les années 1960. Voici comment il a réagi à la présentation de son taboulé par Jean-Luc Mélenchon :

«À la base personnellement je suis plutôt civet de lapin, car j'ai grandi en Saône-et-Loire (…) Mais en matière gastronomique, je suis pour le mélange des cultures et donc je mange aussi du quinoa. »

Tous ces gens ne comprennent pas les enjeux, car leur horizon est borné. Ils sont prisonniers du mode de production capitaliste, de sa démarche de valorisation du capital. Et l'aquaculture est une expression terrifiante de ce développement destructeur.

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