6 sep 2009

Science ou romantisme? Comment le communiste afro-américain Harry Haywood a exposé l’oppression subie par les hommes et les femmes noirEs!

Submitted by Anonyme (non vérifié)

Est-ce que les communistes soutiennent le black power? La réponse est non seulement oui, mais la véritable réponse est même: ce sont les communistes qui l’ont affirmé en premier.

Au même moment où Marcus Garvey prônait le « rapatriement » en Afrique des afro-américainEs, Harry Haywood organisait leur résistance avec l’appui de l’Internationale Communiste, avec comme objectif l’indépendance du Sud Est des USA en tant que nation noire.

Car les communistes ont non seulement lancé le grand mouvement de décolonisation avec l’Internationale Communiste, mais ont de plus mis en pratique la libération des peuples noirs des USA et d’Afrique du Sud, selon le principe du black power, c’est-à-dire de l’auto-détermination.

Le révolutionnaire afro-américain Harry Haywood est à ce titre l’un des plus importants révolutionnaires du 20ème siècle.

Harry Haywood, né en 1898, est une figure du Parti Communiste des USA dès la fondation de celui-ci; il reste même en URSS de 1925 à 1930, en étant également membre du Parti Communiste d’Union Soviétique (bolchévik).

Luttant côte à côte contre le trotskysme avec Joseph Staline, il est le théoricien de l’indépendance noire aux USA, et un soutien indéfectible aux mouvements des peuples noirs du monde entier.

Non seulement l’Internationale Communiste défend les positions de Harry Haywood concernant l’indépendance noire aux USA, mais elle est un soutien indéfectible à la révolution des peuples noirs, comme en témoigne la Conférence Internationale des Travailleurs Noirs en 1930.

Cette conférence s’est tenue à Hambourg en Allemagne car les participants venaient d’Afrique et d’Amérique et que cette ville était un port. Dans la continuité de la conférence, la revue internationale Le Travailleur Noir, a été publié de 1928 à 1937.

La revue parlait de l’actualité noire dans le monde entier, depuis les luttes aux USA jusqu’à la terreur raciste en Allemagne nazie, de la Jamaïque à l’Afrique du Sud.

Ces faits se déroulent au même moment où Marcus Garvey prône le « rapatriement » en Afrique des peuples noirs, aidant objectivement l’impérialisme et servant l’esprit de capitulation.

Haywood considérait ainsi Garvey comme un défaitiste; Haywood partait en tant que communiste du point de vue masses noires les plus pauvres, il partait du point du vue du peuple.

Tel n’était pas le cas de Garvey. Comme le constatait le programme de l’Internationale Communiste en 1928:

« Le garvéisme, qui fut l’idéologie des petits propriétaires et des ouvriers noirs d’Amérique et qui a gardé une certaine influence sur les masses noires, est devenu de même un obstacle à l’entrée de ces masses dans la voie révolutionnaire.

Après avoir revendiqué pour les noirs une complète égalité sociale, il s’est transformé en une sorte de ’sionisme’ noir qui, au lieu de préconiser la lutte contre l’impérialisme américain, lance le mot d’ordre ‘du retour en Afrique’.

Cette idéologie dangereuse, qui n’a rien d’authentiquement démocratique et se plaît à agiter les attributs aristocratiques d’un ‘royaume noir’ inexistant, doit se heurter à une résistance énergique, car, loin de contribuer à la lutte émancipatrice des masses noires contre l’impérialisme américain, elle lui fait obstacle. »

Haywood refusait la fuite, et avait lui parfaitement compris que les afro-américains n’étaient pas « différents », mais étaient opprimés et exploités, et qu’ils l’étaient à un tel degré suite à l’esclavage qu’ils constituaient une colonie.

Dans son grand classique « La libération noire », Haywood explique que « au sein des frontières des Etats-Unis, et sous la juridiction d’un seul gouvernement central, il n’y a pas une, mais deux nations: une nation blanche dominante, avec sa hiérarchie anglo-saxonne, et une nation noire subjective. »

Haywood explique très bien que tant que n’est pas réglée la question nationale noire du Sud des USA, ce qu’on appelle la « Black Belt », la ceinture noire du Sud des USA, le racisme prévaudra aux USA, les droits des afro-américains ne seront pas conséquents.

Et sur une base internationaliste, Haywood constate également le racisme contre les personnes amérindiennes, mexicaines, puerto-ricaines.

Même une illustre figure du panafricanisme comme William Edward Burghardt Du Bois a dû reconnaître ses erreurs et finir par embrasser la cause révolutionnaire du communisme, saluant tout comme Haywood la portée universelle des positions de Staline et Mao Zedong.

Et aujourd’hui en France, quelle est la position communiste?

Nous, communistes disciples de Staline et Mao Zedong tout comme Harry Haywood, reconnaissons à la minorité noire en France des droits nationaux.

Pourquoi?

L’oppression de type raciste que subit la minorité noire en France n’est autre que le reflet de l’oppression semi-coloniale de l’impérialisme français sur les pays dépendants, et ce, de la même manière que l’oppression dont était victime les personnes noires de la Black Belt rejaillissait et rejaillit sur tous les noirs des Etats- Unis.

C’est pour cela qu’on ne peut pas résoudre le problème du racisme envers les minorités sans s’attaquer à l’impérialisme français.

En opprimant les nations aux populations noires, l’impérialisme français exerce une oppression nationale, et toutes les personnes noires se voient happées dans cette domination.

Les personnes noires vivant en France viennent de différents pays, et ne se reconnaissent pas comme une nation, mais l’oppression de type raciste vient de l’oppression par l’impérialisme des pays dépendants où vivent des populations noires.

Non seulement les pays ont été pillés, et le sont toujours, mais des milliers et des milliers de gens ont été amené en France comme force de travail.

Par conséquent, deux réponses s’affrontent.

Les fascistes ont utilisé l’arme du racisme contre les travailleurs de l’immigration, et maintenant aimeraient aboutir à leur expulsion.

Les communistes de France, à l’opposé des fascistes, sont pour que les pays dépendants ayant mené leur révolution soient appuyés de manière totale par la France ayant mené sa révolution, car la richesse de la France impérialiste provient en partie de l’exploitation des pays dépendants où vivent des peuples noirs.

Et les personnes noires en France doivent également se voir reconnaître le statut de minorité nationale. Si elles ne forment pas une minorité nationale du même type que les minorités nationales arabe, basque, bretonne, juive ou rom, car celles-ci disposent d’une plus grande unité, des droits nationaux spécifiques doivent être affirmés pour les personnes noires.

Chaque personne noire doit pouvoir apprendre à l’école la langue maternelle de sa famille comme seconde langue, les différentes cultures populaires africaines doivent se voir reconnus et avoir des droits spécifiques au niveau de chaque municipalité…

Les personnes noires en France forment, par la force des choses et l’histoire, une minorité nationale qui doit se voir reconnu des droits, comme les autres minorités nationales arabe, basque, bretonne, juive et rom! 

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