22 Jan 2011

Mélenchon et Le Pen : deux faces de la même pièce réactionnaire !

Submitted by Anonyme (non vérifié)

Jean-Luc Mélenchon vient d’annoncer sa candidature à l’élection présidentielle de 2012 en France... Quelques jours après que Marine Le Pen ait pris la présidence du Front National. Quelle fausse surprise ! D’ailleurs, ces deux populistes mis en avant par les médias vont « s’affronter » bientôt dans un débat télévisé sur BFM TV (le 14 février prochain, jour de la Saint-Valentin !). Voilà le piège tendu par les institutions capitalistes. Car Mélenchon comme Le Pen mettent en avant la même chose. Mélenchon dénonce la « finance » et Le Pen le « mondialisme. » Et pour la solution, elle est simple pour tous les deux : repli sur la nation, alliance (entre autres) avec la Russie pour contre les USA. Mélenchon et Le Pen sont deux faces de la même pièce réactionnaire de type néo-gaulliste. Mais qui est Jean-Luc Mélenchon ? Eh bien, ce n’est pas un petit nouveau, contrairement aux apparences. Né en 1951, il a un long parcours dans les rangs du trotskysme, qui le précipitera dans les bras du Parti Socialiste, dont il est sénateur depuis... 1986 !

Jean-Luc Mélenchon a ainsi été un cadre du « mitterrandisme », et est même ministre délégué à l’enseignement professionnel dans le gouvernement Jospin !

Comment est-il alors passé dans le camp du néo-gaullisme, du « nationalisme de gauche » ? Tout simplement par le référendum sur la constitution européenne. Le PCMLM avait appelé au boycott, comprenant le caractère social-chauvin du camp du « non » : Jean-Luc Mélenchon est justement une figure du social-chauvinisme né à ce moment-là.

Le Parti de Gauche, qu’il dirige et qui consiste en fait en son propre appareil politique, est ainsi un parti populiste, de type « socialiste républicain », sans programme à part les éclairs « anticapitalistes » du chef, dans la même veine que la démarche d’Evo Morales et de Hugo Chavez (justement très appréciés de Mélenchon). Voici ce que justement Mélenchon explique dans une interview publiée ce samedi au Journal Du Dimanche : « Vous ne pouvez pas croire un type qui vous dit qu’il va tenir tête à tous les grands du monde s’il ne tient pas tête à un journaliste. »

Et il précise qu’il ne se revendique ni de la révolution russe de 1917 (le modèle communiste, donc), ni de 1981 (la vague socialiste avec Mitterrand, le modèle socialiste, donc). Il explique : « Ce ne sera ni l’une ni l’autre. Mon modèle, c’est un mélange de 1789 et de la Commune de Paris. Les oligarques sont des têtes de pioche, rien ne les fait bouger de leur place. Il faut les contraindre. » Parler d’oligarchie, parler de « finance », c’est un moyen pour Mélenchon d’avoir l’air « anticapitaliste » comme il dit, en « oubliant » toute critique de la bourgeoisie en tant que classe, et du capitalisme en général. Mélenchon assume clairement son « style » sans programme, comme il l’explique dans une interview à l’Express en septembre 2010 :« Je n’ai plus du tout envie de me défendre de l’accusation de populisme. C’est le dégoût des élites – méritent-elles mieux ? Qu’ils s’en aillent tous ! J’en appelle à l’énergie du plus grand nombre contre la suffisance des privilégiés. Populiste, moi ? J’assume ! » Son cynisme est très parlant, quand on voit qu’il ose dire dans le même interview : (Question du journaliste :) Le mensonge est-il inhérent à la politique ? (Répons de Mélenchon :) Le mensonge est inhérent à la vie ! Il ne faut pas étonner que l’attitude de Mélenchon lui amène des retours « désagréables », comme la caricature de Plantu dans l’Express, le montrant lisant un feuille où est inscrite « tous pourris » que lit en même temps Marine Le Pen.

Une Marine Le Pen qui s’est empressée d’expliquer que « Jean-Luc Mélenchon fait des constats qui rejoignent ceux du FN. »

Ce qui est vrai. Mélenchon n’est pas pour la révolution socialiste, il n’est pas pour exproprier la bourgeoisie, il n’est pas pour anéantir l’appareil d’État. Il est pour des réformes « radicales » dont il prendrait la tête.

C’est cela qui fait de lui un néo-gaulliste désireux de restructurer l’État sur une base « nationale » dans un esprit volontaire, justement « social » et « national »!

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