16 juil 2006

La dictature du prolétariat doit-elle être dirigée par les « organisations ouvrières » ou par le Parti Communiste?

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La dictature du prolétariat doit-elle être dirigée par les « organisations ouvrières » ou par le Parti Communiste?
Les différences idéologiques entre trotskystes et maoïstes. 


La question de la dictature du prolétariat est centrale pour tout communiste.

Karl Marx et Friedrich Engels expliquent ainsi en quoi elle consiste : « Entre la société capitaliste et la société communiste se place une période de transformation révolutionnaire de la première à la deuxième, à quoi correspond une période de transition politique où l'Etat ne saurait être autre que la dictature révolutionnaire du prolétariat. » (Critique du Programme de Gotha).

On pense souvent que ce qui distingue les socialistes des communistes, c'est la question de reconnaître ou non la dictature du prolétariat.

C'est erroné : Blum, chef de file des socialistes, reconnaissait en effet le principe de la dictature du prolétariat tout en refusant de fonder le Parti Communiste.

Au congrès de Tours en 1920 il affirme ainsi au sujet de la dictature du prolétariat :

« Nous en sommes partisans.

Là aussi, nul désaccord de principe. Nous en sommes si bien partisans que la notion et la théorie de la dictature du prolétariat ont été insérées par nous dans un programme qui était un programme électoral. Nous n'avons donc peur ni du mot, ni de la chose.  

J'ajoute que, pour ma part, je ne pense pas, bien que Marx l'ait écrit, et plus récemment Morris Hillquit [un socialiste des USA], que la dictature du prolétariat soit tenue de conserver une forme démocratique.

Je crois impossible, d'abord, comme on l'a tant répété, de concevoir d'avance et avec précision, quelle forme revêtirait une telle dictature, car l'essence même d'une dictature est la suppression de toute forme préalable et de toute prescription constitutionnelle.

La dictature, c'est le libre pouvoir donné à un ou plu­sieurs hommes de prendre toutes les mesures quelconques qu'une situation déter­minée comporte.

Il n'y a, par conséquent, aucune possibilité de déterminer d'avance quelle forme aura la dictature du prolétariat, et c'est même un pure contradiction.   Où est par conséquent le désaccord ?

Il n'est pas non plus dans le fait que la dictature du prolétariat soit exercée par un parti.

En fait, en Russie, la dictature n'est pas exercée par les Soviets, mais par le Parti communiste lui-même.

Nous avons tou­jours pensé en France que demain, après la prise du pouvoir, la dictature du prolé­tariat serait exercée par les groupes du Parti socialiste lui-même devenant, en vertu d'une fiction à laquelle nous acquiesçons tous, le représentant du prolétariat tout entier.

La différence tient, comme je vous l'ai dit, à nos divergences sur l'organisation et sur la conception révolutionnaire.

Dictature exercée par le Parti, oui, mais par un Parti organisé comme le nôtre, et non pas comme le vôtre. 

Dictature exercée par un Parti reposant sur la volonté et sur la liberté populaires, sur la volonté des masses, par conséquent dictature impersonnelle du prolétariat.

Mais non pas une dictature exercée par un Parti centralisé, où toute l'autorité remonte d'étage en étage et finit par se concentrer entre les mains d'un comité patent ou occulte.

Dictature d'un Parti, oui, dictature d'une classe, oui ; dictature de quelques individus connus ou inconnus, cela, non!»

Blum dit ainsi : la dictature du prolétariat oui, mais guidée par le parti socialiste et non un parti centralisé de type bolchévik.

Il précise le mode d'organisation du parti socialiste à ce même congrès de Tours :

« Notre Parti était donc un parti de recrutement aussi large que possible.

Comme tel, il était un parti de liberté de pensée, car les deux idées se tiennent et l'une dérive nécessairement de l'autre.

Si vous voulez grouper dans le même parti tous les travail­leurs, tous les salariés, tous les exploités, vous ne pouvez les rassembler que sur des formules simples et générales.

Vous leur direz : « Sont socialistes tous ceux qui veulent travailler à la substitution du régime économique à un autre, tous ceux qui croient - car c'est le fond du marxisme - qu'il y a liaison et connexion inéluctables entre le développement du capitalisme, d'une part, et du socialisme, d'autre part.

Si vous êtes avec nous pour travailler à cette oeuvre, votre acte de foi est consommé, vous êtes socialistes. »

A l'intérieur de ce credo, de cette affirmation essentielle, tou­tes les variétés, toutes les nuances d'opinion sont tolérées.

Les uns imagineront qu'on aboutira au but par tels moyens et dans tel temps, les autres par tel autre moyen et dans tel autre temps : toutes ces contrariétés de tendances sont permises, et nous ne pouvons pas les interdire sans renier notre but, qui est le groupement de tous les prolétaires de tous les pays.  

Ainsi, quand le Parti inscrivait dans ses statuts que la liberté de discussion était entière, que la presse était libre, ce n'étaient pas de vagues notions démocratiques introduites dans nos constitutions socialistes, c'était une règle tirée de l'essence même de ce que doit être le Parti socialiste. »

Nous voyons donc que les socialistes et les communistes, en 1920, reconnaissaient tous deux la dictature du prolétariat, mais considéraient différemment les principes d'organisation.

Or, qu'en est-il aujourd'hui?

Les socialistes ne défendent plus le principe de la dictature du prolétariat. Le « PCF » non plus : il a rejeté le principe de la dictature du prolétariat à son 22ème congrès en 1976.

Le PS et le « PCF » reconnaissent le principe de la démocratie parlementaire (bourgeoise), mais qu'en est-il des trotskystes, qui affirment se placer sur le terrain de la révolution?

Prenons la LCR. Tout comme le PS et le « PCF » elle a abandonné le principe de la dictature du prolétariat, à son 15ème congrès en 2003.

Selon ses propres mots, c'est-à-dire ses statuts, la LCR « agit pour la construction d'un parti anticapitaliste de masse, féministe, écologiste combattant pour une société socialiste démocratique » , afin de pousser à des « confrontations sociales prolongées, pour une rupture révolutionnaire. »

Cette thèse est-elle cohérente avec les thèses trotskystes traditionnelles?

En fait, depuis le départ les trotskystes considèrent que le rôle dirigeant du parti communiste doit être remplacé par la « démocratie ouvrière. »

Dans son ouvrage classique, « Le programme de transition » (1938), Trotsky explique au sujet de l'URSS « stalinienne » que « la démocratisation des Soviets est inconcevable sans la légalisation des partis soviétiques (souligné dans l'original). Les ouvriers et les paysans eux-mêmes, par leurs libres suffrages, montreront quels partis sont soviétiques. »

La « Quatrième Internationale » dont fait partie la LCR disait ainsi déjà dans son document « Démocratie socialiste et dictature du prolétariat » (1977) que « ... des conseils de travailleurs réellement représentatifs et démocratiquement élus ne peuvent exister que si les masses ont le droit d'y élire tous ceux qu'elles choisissent, sans distinctions et sans précondition restrictive quant aux convictions idéologiques et politiques des délégués élus. »

Selon ce document, tous les délégués élus, quelles que soient leurs orientations idéologiques, « jouissent du droit de pouvoir constituer des groupes, des tendances ou des partis, s'ils ont accès aux moyens de diffusion massive. »

Selon la « Quatrième Internationale » la démocratie ouvrière signifie « le droit des masses d'élire tous ceux qu'elles choisissent et la liberté d'organisation politique pour ceux qui ont été élus (y compris des gens avec des idéologies ou un programme bourgeois ou petit-bourgeois). »

Comme nous le voyons, il est donc tout à fait logique la LCR ait fini par rejeter le principe de la dictature du prolétariat pour lui préférer une « démocratie socialiste. »

Ce principe du « pluripartisme » est d'ailleurs accepté par l'ensemble des organisations trotskystes : voyons les tendances trotskystes une par une pour le vérifier.

Prenons Moreno, chef de file d'un important courant trotskyste en Amérique latine (dans la dénomination trotskyste on parle des « morénistes »).

Pour lui il y a deux situations possibles concernant le pluripartisme : soit des partis réactionnaires acceptent la révolution et donc on les tolère, soit il y a plusieurs partis révolutionnaires pouvant exister (et donc nécessairement cohabiter).

Il dit :

« C'est pourquoi nous insistons sur le fait que ce qui est fondamental n'est pas parti unique ou pluripartisme. (...)

Que le soviet soit ou non pluripartiste dépendra en dernière instance du degré de mobilisation des travailleurs et de l'existence ou non d'un parti révolutionnaire à même de donner un caractère permanent à cette mobilisation; mais ce ne peut jamais être l'inverse.

Si la situation n'est pas critique, et la force de la contre-révolution peu importante, si les partis aristocratiques et bureaucratiques acceptent à contre-coeur le cours révolutionnaire du prolétariat, il est possible qu'ils soient tout à fait légaux ou jouissent d'une certaine marge de légalité. (...)

Il est possible que l'affaiblissement des partis opportunistes provoque l'apparition de grandes fractions ou partis révolutionnaires qui seront inconditionnellement en faveur de la révolution mais refléteront différents secteurs politiques du mouvement ouvrier.

Évidemment, ces partis devraient être complètement légaux. » (La dictature révolutionnaire du prolétariat, 1978).

Prenons Mandel, qui a longtemps été l'un des théoriciens majeurs de la LCR (dans la dénomination trotskyste on parle des « pablistes » car le théoricien initial de ce courant a été Pablo).

Dans son analyse « Dictature du prolétariat et démocratie socialiste » (1978) il explique que :

« Accorder à un parti unique, ou aux soi-disantes "organisations de classe " ou « associations professionnelles » (comme les associations d'écrivains), exclusivement contrôlées par ce parti, un monopole d'accès aux imprimeries, à la radio, télévision et autres moyens de diffusion massive, aux salles de réunion, etc., cela signifie en fait limiter et non pas étendre les droits démocratiques du prolétariat comparés à ceux dont il jouit sous la démocratie bourgeoise.

Le droit des travailleurs, y compris ceux qui ne sont pas d'accord avec le gouvernement, d'avoir accès aux moyens matériels pour exercer les libertés démocratiques (liberté de presse, d'assemblée, de manifestation, droit de grève, etc.) est essentiel pour assurer cette extension. (...)

Sans la liberté totale d'organiser des groupes, tendances et partis politiques, il n'y a pas d'éclosion pleine et entière des droits et libertés démocratiques des masses laborieuses sous la dictature du prolétariat.

Par leur vote libre, les travailleurs et les paysans pauvres indiqueront eux-mêmes quels sont les partis qu'ils souhaitent voir représentés dans le système des soviets. (...)

Les marxistes révolutionnaires rejettent la déviation substitutionniste, élitaire, paternaliste et bureaucratique du marxisme qui conçoit la révolution socialiste, la conquête du pouvoir et l'exercice du pouvoir sous la dictature du prolétariat comme la tâche du parti révolutionnaire agissant «au nom» de la classe. (...)

La théorie marxiste de l'État n'inclut d'aucune manière le concept qu'un système de parti unique serait une précondition nécessaire ou une caractéristique du pouvoir des travailleurs, de l'État ouvrier, ou de la dictature du prolétariat.

Dans aucun écrit théorique soit de Marx, d'Engels, de Lénine ou de Trotsky, ni dans aucun document programmatique de la IIIe Internationale sous Lénine, pareille défense du système du parti unique n'est jamais apparue.

Les théories qui ont été formulées plus tard, telles la conception stalinienne grossière selon laquelle les classes sociales auraient, à travers toute l'Histoire, toujours été représentées par un seul parti, sont historiquement fausses et ne servent que d'apologies pour le monopole du pouvoir politique usurpé par la bureaucratie soviétique et ses héritiers idéologiques dans les autres États ouvriers bureaucratisés - un monopole fondé sur l'expropriation politique de la classe ouvrière.»

Ici les choses sont on ne peut plus claires.

Prenons Stéphane Just, un important responsable historique d'un courant trotskyste (celui de l'Organisation Communiste Internationaliste - OCI, dans la dénomination trotskyste on parle des « lambertistes » puisque son fondateur a été Lambert), l'objectif est la formation d'un gouvernement ouvrier rassemblant les « partis ouvriers » (PS et « PCF ») ainsi que les syndicats.

Il affirme ainsi en 1977 dans « Fronts populaires d'hier et d'aujourd'hui » que :

« En combattant pour la victoire du P.C.F. et du P.S. aux élections législatives, l'O.C.I., fidèle à sa politique de front unique ouvrier, ne pose aucune « condition programmatique ». La victoire électorale du P.C.F. et du P.S., la défaite des partis de la V° République, entraînerait une modification radicale de la situation politique.

Quelle que soit la volonté des dirigeants de l'Union de la gauche, une majorité du P.C.F. et du P.S. à l'Assemblée nationale est incompatible avec l'existence de la V° République. C'est d'ailleurs pourquoi les dirigeants du P.C.F. font tout pour éviter cette situation.

Mais les masses combattront cette politique, s'y opposeront, et finalement la V° République sera balayée, la crise révolutionnaire s'ouvrira. »

Évidemment rien de tout cela ne s'est passé, mais cela montre que pour Just la notion de partis ouvriers est très large.

« Seule l'OCI combat pour le front unique ouvrier, la rupture des organisations ouvrières avec la bourgeoisie, le gouvernement ouvrier. » (Préface à « Les marxistes contre l'autogestion », 1973)

 

Le programme politique de Lutte Ouvrière affirme lui également explicitement que : « Face aux "fronts"de toutes sortes visant à mettre la classe ouvrière à la remorque d'organisations et d'intérêts bourgeois, les révolutionnaires doivent en particulier défendre la nécessité d'une organisation et d'une politique prolétariennes indépendantes, se donnant pour but l'instauration du pouvoir démocratique du prolétariat représenté par un pluralisme des partis révolutionnaires. »

Nous pouvons donc dire que les trotskystes visent un régime socialiste caractérisé par le pluralisme des organisations révolutionnaires.

Cela est-il correct? Selon nous, marxistes-léninistes-maoïstes, cette thèse est la même qui a été rejeté par Lénine comme une déviation anarchiste ou syndicale :

« Le marxisme enseigne,
- et ces enseignements ont été non seulement confirmés de façon formelle par l'ensemble de l'Internationale communiste dans la résolution du IIe Congrès de l'Internationale communiste (1920), sur le rôle du parti politique du prolétariat, mais aussi confirmés pratiquement par notre révolution, -
que seul le parti politique de la classe ouvrière, c'est-à-dire le Parti communiste, est en mesure de grouper, d'éduquer et d'organiser l'avant-garde du prolétariat et de toutes les masses laborieuses, laquelle est seule en mesure de résister aux inévitables oscillations petites-bourgeoises de ces masses, aux inévitables traditions et récidives de l'étroitesse corporatiste ou des préjugés corporatistes dans le prolétariat, et de diriger toutes les activités de l'ensemble du prolétariat, c'est-à-dire le diriger politiquement et, par son intermédiaire, diriger toutes les masses laborieuses.

Autrement, la dictature du prolétariat est impossible. » (Avant-projet de la résolution du Xe Congrès du Parti communiste de Russie sur la déviation syndicaliste et anarchiste dans notre Parti, Mars 1921).

Si l'on suit Lénine, la dictature du prolétariat est impossible si elle n'est pas dirigée par le Parti Communiste.

Les trotskystes limitent le rôle du parti révolutionnaire « à mener la révolution »; selon nous et selon Lénine, le parti doit également diriger l'ensemble du processus de construction du socialisme.

C'est la différence majeure entre maoïstes et trotskystes. Les trotskystes veulent la « démocratie ouvrière » avec plusieurs partis; les maoïstes appliquent la ligne : dans la dictature du prolétariat il y a plusieurs partis, un au pouvoir les autres en prison.

Les trotskystes attribuent à Staline la conception du parti unique.

Nous, marxistes-léninistes-maoïstes, affirmons au contraire que les trotskystes falsifient le léninisme sous des prétextes de « démocratie. »

Le Parti Communiste est l'expression de la classe ouvrière. Il dirige la construction du socialisme.

Dire que les masses doivent directement contrôler les outils de production signifie nier l'étape socialiste et passer directement au communisme; c'est nier le rôle du Parti Communiste comme force dirigeante, comme force d'émulation, comme guide des masses dans leur lutte pour leur libération, c'est en fin de compte désarmer les masses.

Tout le discours visant à opposer d'un côté les masses à de l'autre le Parti Communiste est un raisonnement niant que le Parti Communiste n'est pas coupé des masses, mais est au contraire sa plus haute expression : le Parti Communiste est l'avant-garde des masses, son détachement le plus avancé.

Lénine, dans « La maladie infantile du communisme (le « gauchisme ») », explique que : « Nier la nécessité du parti et de la discipline du parti, voilà où en est arrivée l'opposition. Or, cela équivaut à désarmer entièrement le prolétariat au profit de la bourgeoisie.

Cela équivaut, précisément, à faire siens ces défauts de la petite bourgeoisie que sont la dispersion, l'instabilité, l'inaptitude à la fermeté, à l'union, à l'action conjuguée, défauts qui causeront inévitablement la perte de tout mouvement révolutionnaire du prolétariat, pour peu qu'on les encourage. »

Lénine explique très bien que le Parti a le rôle central dans le processus de construction du socialisme, dans le combat du nouveau contre l'ancien :

« La dictature du prolétariat est une lutte opiniâtre, sanglante et non sanglante, violente et pacifique, militaire et économique, pédagogique et administrative, contre les forces et les traditions de la vieille société.

La force de l'habitude chez les millions et les dizaines de millions d'hommes est la force la plus terrible.

Sans un parti de fer, trempé dans la lutte, sans un parti jouissant de la confiance de tout ce qu'il y a d'honnête dans la classe en question, sans un parti sachant observer l'état d'esprit de la masse et influer sur lui, il est impossible de soutenir cette lutte avec succès.

Il est mille fois plus facile de vaincre la grande bourgeoisie centralisée que de "vaincre" les millions et les millions de petits patrons; or ceux-ci, par leur activité quotidienne, coutumière, invisible, insaisissable, dissolvante, réalisent les mêmes résultats qui sont nécessaires à la bourgeoisie, qui restaurent la bourgeoisie.

Celui qui affaiblit tant soit peu la discipline de fer dans le parti du prolétariat (surtout pendant sa dictature), aide en réalité la bourgeoisie contre le prolétariat. »

En ce sens, le trotskysme représente une idéologie relevant de la bourgeoisie et non du prolétariat; il émousse la combativité et impulse un esprit libéral, justifiant l'existence de plusieurs partis ainsi que l'existence de « tendances » et de « fractions » au sein des organisations.

Le trotskysme est, concernant la question de la dictature du prolétariat, un appendice de la social-démocratie.

Pour le PCMLM, juillet 2006. 

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