21 juin 2016

Votez non lors de la consultation sur l'avenir de Notre-Dame-des-Landes !

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Lien vers la liste d'articles : Notre-Dame-des-LandesUne consultation posant la question du souhait ou non du transfert de l'actuel aéroport de Nantes-Atlantique sur le site de Notre-Dame-des-Landes sera organisé le 26 juin 2016.

Il faut voter non, quand on le peut, car la portée est historique. En arrière-plan, c'est la contradiction entre villes et campagnes qui émerge, exigeant une pensée nouvelle, une démarche nouvelle.

Aussi, si la consultation ne concernera que les habitants du département de la Loire-Atlantique, elle doit attirer l'attention et la combativité de tout un chacun.

L'enjeu est d'ordre national et les classes dominantes le savent : la déclaration d'utilité publique avait été signée par l’État lui-même, le 9 février 2008, de même que pour la convention d'exploitation de l'aéroport avec le groupe Vinci via sa filiale Aéroport du Grand Ouest (AGO).

Au coeur de cet enjeu, nous considérons qu'il y a, non pas la lutte pour retourner en arrière dans le passé et la petite production comme le veulent les zadistes, mais celle en faveur de la nature elle-même.

L'enjeu de la réponse à la question posée par ce référendum concerne essentiellement la loi sur l'eau.

Comme nous l'avions expliqué en détail en août 2013, le projet d’aéroport Notre-Dame-des-Landes prévoit la destruction d'une zone humide, c'est-à-dire un espace marqué par des prairies humides et de nombreuses mares, ainsi que les populations végétales et animales qui y vivent.

Lien vers le dossier : Vladimir Vernadsky et la biosphèreLa loi sur l'eau est pourtant censée protéger les zones humides en France. Celles-ci sont indispensables pour la biosphère, à tel point que la bourgeoisie a dû leur reconnaître une « utilité » lors de la convention de Ramsar (Iran) en 1971.

La loi sur l'eau est, dans les faits, un outil très peu performant pour la protection des zones humides. Toutefois, elle permet, en principe, de limiter leur destruction, du moins à grande échelle.

L'enjeu pour les défenseurs du projet d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes est justement de contourner cette loi, ce qui reviendrait de fait à l’anéantir.

Pour qu'une construction ait lieu sur une zone humide, il faut d'abord que soit prouvé qu'elle est incontournable: ce fut l'objet de la déclaration d'utilité publique de 2008 invoquant la saturation de l'actuel aéroport et l'absence d'alternatives possibles à Notre-Dame-des-Landes.

Différentes associations ont tenté une bataille juridique de long cours sur ce point précis de la pertinence de la déclaration d'utilité publique de l'aéroport.

Les instances judiciaires ont systématiquement rejeté les recours (d'autre sont toujours en cours), malgré que la déclaration d'utilité publique n'ait pas prise en compte les possibilités d'aménagement de l'actuel aéroport de Nantes-Atlantique, comme le souligne un rapport récent commandé par la ministre Ségolène Royal.

Rien que de ce point de vue, la continuation du projet est un coup de force anti-démocratique.

Lien vers le dossier : La contradiction entre les villes et les campagnesIl est fait comme si le transfert de l'aéroport à Notre-Dame-des-Landes était incontournable (du point de vue bourgeois) alors qu'une autre solution (par ailleurs plus simple) évidente n'avait pas été suffisamment prise en compte, comme l'exige pourtant la loi sur l'eau.

C'est là une expression de la contradiction entre villes et campagnes, entre l'humanité guidée par une bourgeoisie anthropocentrique et la réalité matérielle, la nature.

Un autre point important est celui des mesures dites de « compensation ». La loi sur l'eau oblige à ce que les zones humides détruites malgré tout soient « compensées », à hauteur de 200 %.

En pratique, pour de nombreux projets à petite échelle, par exemple l'agrandissement d'une route, cela revient à creuser plus loin une ou plusieurs mares artificielles et prétendre qu'elles « compensent » les fonctions naturelles de drainage et stockage des eaux.

Outre le fait que ces « compensations » sont en elles-mêmes une insulte à la biosphère, à la formidable complexité et multitude des synthèses naturelles permettant la vie sur Terre, il n'existe pas de précédent de mesures compensatoires à grande échelle en France comme ce serait le cas avec ce projet d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes.

Les mesures de compensations prévues par l’État et Vinci-AGO étaient grossières et avaient été dénoncées par un collège d'expert scientifique (nommé par le gouvernement).

Il avait été considéré ni plus ni moins que « cette méthode [de compensation] ne peut pas être validée en l'état » et des réserves avaient été formulées, tant sur le principe de la méthode (« non adéquation », « excessive complexité », « choix et le calcul des coefficients de compensation », etc.) que sur son application à Notre-Dame-des-Landes.

Liste des articles sur la grande question : De l'eau et des zones humidesCes réserves n'ont jamais été levées (et pour cause, puisque la « compensation » est une prétention illusoire).

La continuation du projet constitue de ce point de vue aussi un coup de force anti-démocratique, sur le fondement de la contradiction entre villes et campagnes.

Est-ce à dire qu'il faille revenir aux campagnes du passé, comme le disent les zadistes ? Absolument pas : il ne s'agit pas de nier la contradiction, mais de la dépasser.

Le type de contradiction posée par le projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes est inévitable historiquement et la réponse ne saurait être l'anti-capitalisme romantique.

Pour cette raison, il faut soutenir le « non » à la consultation et développer les consciences quant à sa signification.

La construction de l'aéroport à Notre-Dame-des-Landes et la mise en place des mesures de « compensation » prévues formeraient un précédent très grave, un recul important marquant l’effondrement de la Loi sur l'Eau en France.

La bourgeoisie aurait alors les mains libres pour continuer à prendre d’assaut les zones humides et agresser la biosphère.

C'est inacceptable.

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