10 juin 2011

La décadence bourgeoise dans l’art

Submitted by Anonyme (non vérifié)

Les députés ont rejeté mardi la taxation des œuvres d’art qui ne rentrent pas dans le calcul de l’ISF. Le « débat » portait seulement sur la fiscalité et le devenir du marché de l’art en France si une telle mesure était adoptée. La bourgeoisie exprime là très clairement son point de vue : elle considère l’art comme un patrimoine individuel à faire fructifier, une source de revenus et une ressource dans le cadre de la compétition inter-impérialiste.

Taxation ou pas, il est tout à fait normal pour la bourgeoisie que les œuvres d’art restent confinées dans des collections privées, à la vue seulement de leurs possesseurs et de leur entourage. Même quand elles se trouvent dans des musées, le nom des donateurs est toujours affiché, comme s’il s’agissait chez eux d’une preuve de générosité méritant d’être soulignée.

Il y a deux ans, « la vente aux enchères du siècle » de la collection Yves-Saint-Laurent avait illustré la starification du bourgeois acquéreur et le public avait été convié à titre exceptionnel pendant quelques jours à admirer non pas des œuvres d’art mais une collection privée. D’ailleurs, l’intérieur de l’appartement bourgeois d’Yves-Saint-Laurent avait été reproduit au Grand Palais, ce qui montre bien la fétichisation de l’art pour la bourgeoisie dans une logique d’appropriation.

En réalité, l’exposition publique des œuvres d’art est juste et il ne devrait en aucun cas en être autrement.

La bourgeoisie est définitivement bornée par la propriété privée. Elle ne conçoit le patrimoine que dans une dimension mesquine de l’accumulation personnelle. A l’époque de la décadence, la bourgeoisie assume pleinement la barbarie contre la civilisation. Elle fait fi de toute notion de patrimoine de l’humanité ou de la biosphère.

Ainsi, Contre-Informations avait relaté ce monument de barbarie qu’avait été la vente aux enchères de squelettes de dinosaures.

L’appropriation privée des œuvres d’art conduit aussi à l’assujettissement de la production artistique aux goûts et lubies des grands collectionneurs. En effet, en achetant massivement des œuvres d’art, les bourgeois acquéreurs influent sur la production des artistes opportunistes et les tendances du marché de l’art.

A notre époque marquée par la décadence bourgeoise, il n’est donc pas étonnant de retrouver l’illustration de cette décadence dans les œuvres d’art contemporaines achetées par les « grands » collectionneurs.

Par exemple, la collection d’art moderne de l’homme d’affaires milliardaire François Pinault exposée comporte des œuvres décadentes du japonais Murakami. Ces œuvres, saturées de couleurs bariolées, rapprochent de façon perverse la pornographie et l’univers de l’enfance (couleurs flashy, impression délibérée de « toc », personnages de manga enfantin, etc.).

Or, nous avions dénoncé l’exposition des œuvres de ce même Murakami au Château de Versailles fin 2010. Nous décrivions deux de ces œuvres en ces termes :

Son œuvre « My lonesome cowboy », qui a été vendu 15 millions de dollars, est une statue où une sorte de jeune homme blond sculpté dans un esprit manga sourit en tenant son sexe, sexe d’où part un jet de sperme partant dans les airs et formant un lasso. Il existe un équivalent féminin, « Hiropon », où c’est des deux seins que part un grand jet formant une corde à sauter.

François Pinault est justement le détenteur de ces deux oeuvres qu’il expose au Palazzo Grassi. Pinault est d’ailleurs connu pour être un gros collectionneur de Murakami.

Le fait qu’un grand bourgeois comme François Pinault soit fasciné par des personnages enfantins hyper sexualisés illustre bien la décadence barbare de la classe dominante vautrée dans le nihilisme et une nonchalance de dépravés.

Il appartiendra à la révolution socialiste de faire triompher la dignité du réel et l’art comme production d’avant-garde d’une humanité consciente. Les prolétaires en armes s’empareront de toutes les œuvres d’arts des collections privées de bourgeois pour les mettre à disposition du peuple dans des lieux publics. Chaque individu sera encouragé à élever son niveau culturel pour porter la vision du monde nouveau !
Rappelons ici le programme de la révolution socialiste tel qu’exposé dans l’article « vente aux enchères de squelettes de dinosaures : un acte barbare ! » :

a) les œuvres d’art et les biens de portée scientifique (minéraux, squelettes de dinosaures, etc.) seront socialisés, arrachés militairement à leurs propriétaires et seront placés dans des installations culturelles auxquelles les masses auront librement accès ;

b) la destruction d’œuvres d’art et de biens scientifiques sera punie de la manière la plus sévère qui soit, comme un crime contre la culture et la civilisation ;

c) la mise en valeur du patrimoine scientifique, artistique et culturel de l’humanité sera considérée comme essentielle, une révolutionnarisation culturelle aura lieu (en continuité avec l’élan culturel aboutissant à la révolution) afin d’écraser les influences barbares du capitalisme dans sa phase décadente ;

d) les activités artistiques seront encouragées de la manière la plus systématique qui soit ; tous les bâtiments, logements comme bâtiments fonctionnels, devront profiter de cette réorganisation artistique et culturelle.

e) il sera mis fin à l’image de l’artiste torturé, asocial, misanthrope et décalé, au profit de l’artiste constructeur issu du peuple et faisant partie du peuple, car chaque personne peut et doit élever son niveau culturel et développer ses capacités artistiques dans tel ou tel domaine ;

f) une décentralisation massive sera effectuée afin que la population sur tout le territoire français ait un accès égal à la culture et aux moyens d’épanouir son individualité sur le plan des arts ;

g) les cinémas et les chaînes de télévision répondront à cette exigence de culture, et diffuseront le plus largement possible les multiples expériences et connaissances nouvelles, afin de les évaluer, d’en profiter, de progresser, de s’épanouir ;

h) le ministère de la culture, dans le socialisme, a une importance culturelle et civilisationnelle d’une valeur historique essentielle, contrairement à dans le capitalisme où il ne s’agit que d’un outil de production idéologique au service du capitalisme ;

i) la compréhension de la biosphère nécessite l’existence d’installations culturelles de nouveau type, allant de pair avec la compréhension et le respect de la faune et la flore, bref : l’inverse des actuels zoos qui sont des monuments de torture et de barbarie ;

j) l’histoire de l’évolution est une étape essentielle dans la formation des individus : la dialectique de la nature doit être la base de la pensée des individus à l’avenir !

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