Rabelais est une grande figure de l'humanisme français. Gargantua est ainsi un pretexte (sous forme loufoque) pour présenter une synthèse de la réalité. Rabelais y valorise la réalité sensible éternelle et fait des allusions plus ou moins aux préjugés, à l'idéologie chrétienne et son obscurantisme. C'est toute une série de préceptes moraux qu'il veut par conséquent faire passer par l'averroïsme politique.

Molière est une grande figure de la culture française. Brossant des portraits typiques des rapports sociaux de son époque, ses pièces sont une offensive anti-féodale : elles portent les tendances progressistes de la société d'alors, rejetant en même temps les valeurs réactionnaires. L'École des femmes possède en effet un contenu à la dimension anti-féodale extrêmement forte. Le personnage central est Arnolphe, un vieil homme tuteur d'une fille qu'il a placé dans un couvent afin de la rendre la plus idiote possible pour la marier ensuite. Mais celle-ci tombe amoureuse et use de toute l'intelligence dont elle dispose pour faire triompher son amour. L'École des femmes permet donc à Molière, à travers le portrait d'Arnolphe, de tourner en ridicule les valeurs féodales : négation de l'existence de la femme et de l'expression sincère des sentiments ainsi que les vanités grotesques dont fait preuve le vieil homme.

La France s'est véritablement constituée en tant que nation sous l'impulsion finale donnée par la monarchie absolue de Louis XIV. Jean Racine et Pierre Corneille se concevaient comme les expressions culturelles-idéologiques du meilleur de la société de leur époque. A travers leurs œuvres, ils expriment ce qu'il y avait besoin d'exprimer : la formation psychique nationale française, c'est-à-dire le psychodrame et la symétrie.