Développer l'internationalisme prolétarien, débusquer et combattre le chauvinisme et le nationalisme
Submitted by Anonyme (non vérifié)Pourquoi poser le principe de « développer l'internationalisme prolétarien» et de le lier résolument au principe du « débusquer et combattre le chauvinisme et le nationalisme» ?
Parce que c'est le fondement même du Manifeste Communiste : « Prolétaires de tous les pays, unissez-vous!»
Il s'agit de deux aspects d'une seule et même chose.
Pour l'internationalisme, contre le nationalisme, le pour et le contre, le glaive et le bouclier, voilà le pivot idéologique nécessaire, sans lequel on ne peut pas combattre convenablement pour le communisme.
Etre « simplement» antifasciste, sans internationalisme prolétarien conséquent, c'est se condamner immanquablement à perdre le combat contre le fascisme, et finir par se perdre tout court.
Car le fascisme s'appuie sur la nation, création bourgeoise. Alors que comme le Manifeste Communiste le rappelle, « les ouvriers n'ont pas de patrie.»
Par ailleurs, se dire « internationaliste» sans pratique et sans idéologie internationalistes, cela revient clairement à ne pas être communiste.
Les faits le démontrent.
Quand, durant la campagne sur le Traité constitutionnel européen de 2005, les maos demandaient aux responsables du PCF de condamner sans réserve le NON fondé sur la crainte des étrangers (des travailleurs d'Europe de l'est qui viendraient travailler en France, par exemple), la seule réponse des cadres du PCF était de dire que le Front National avait fait le plein de ses voix des le début de la campagne et que le vote NON qui montait n'était pas fasciste.
Cela n'est pas une surprise.
Le PCF a toujours fait l'autruche en ce qui concerne le chauvinisme, il a toujours nié qu'une partie de son électorat avait rejoint le Front National dans les années 1990, conséquence logique des campagnes du « PCF» des années 1980 (« produisons français», etc.).
Cela signifie quoi ?
Simplement que le PCF n'assume que formellement une ligne « antifasciste» mais qu'il n'assume pas concrètement la ligne internationaliste prolétarienne, qu'il est « contre» sans base idéologique claire.
Mais qui n'attaque pas le fascisme ne peut pas se défendre contre les coups portés par les fascistes.
Ce que nous disons, ce n'est pas que le « PCF» ait des velléités directement fascistes, même si on peut se le demander lorsque la Marseillaise et les drapeaux français sont vénérés par certains dans ce parti.
Ce que nous reprochons aux militants du « PCF», et avec fermeté, c'est leur déficit d'internationalisme prolétarien qui conduit à créer les conditions pour le chauvinisme et le nationalisme se développent.
Mettre en avant le nationalisme cubain n'est pas de l'internationalisme, c'est du nationalisme partagé.
Et cela n'a rien à voir avec la défense du prolétariat international. Car il n'y a pas des ouvriers roumains qui « volent» le travail des ouvriers français, des ouvriers turcs qui « mangent le pain dans la bouche» des ouvriers allemands, des ouvrières chinoises qui « privent» les couturières roubaisiennes d'emplois, il n'y a qu'une classe en face d'une autre, le prolétariat contre la bourgeoisie.
Rompre les divisions imposés par la bourgeoisie, unir les masses, voilà le rôle des communistes, non pas seulement dans UN SEUL pays comme le prétendent les syndicats, mais dans le monde entier.
Il y a des prolétariats nationaux, mais ceux-ci ne sont qu'une facette du prolétariat international !
Tel est le principe fondamental de l'internationalisme prolétarien.
Tous les autres principes en découlent, qu'il s'agisse de l'entraide entre ouvriers des différents pays, de l'échange sur les pratiques de lutte d'un pays à l'autre ou de la solidarité avec les travailleurs immigrés, les ouvriers sans papiers, les réfugiés.
L'affirmation de l'internationalisme prolétarien est la condition nécessaire pour être communiste.
Personne n'est communiste à 100 %, et il se peut que parmi certains camarades existe de manière résiduelle un sentiment de préférence nationale ou un certain chauvinisme.
La seule façon de corriger ce défaut, c'est de revendiquer l'internationalisme prolétarien. Revendiquer l'existence d'un prolétariat international, pour forcer la critique et l'autocritique à l'intérieur du parti, et pas seulement se contenter d'une vague posture antifasciste.
Telle est la méthode prônée par les marxistes léninistes maoïstes.
Forcer le dépassement de la contradiction au sein du peuple, entretenue par la bourgeoisie qui a besoin du racisme, du nationalisme et du chauvinisme pour diviser le prolétariat.
Lorsqu'on demande au PRESIDENT GONZALO comment le Parti Communiste du Pérou voit l'internationalisme prolétarien, aujourd'hui et dans l'avenir, le PRESIDENT GONZALO répond :
« Premièrement comme un principe, un grand principe, j'insiste à nouveau, sur le fait que le prolétariat est une classe internationale et nous, les communistes, nous sommes des internationalistes, sinon nous ne pourrions pas servir le communisme.
Notre Parti s'est toujours soucié de forger ses militants, les combattants et les masses dans l'internationalisme prolétarien ; les éduquer dans le marxisme-léninisme-maoïsme, au service de la révolution mondiale et dans la lutte inlassable et inflexible, pour que le communisme fleurisse sur la Terre.»
Le Parti Communiste Marxiste-Léniniste-Maoïste représente en France l'internationalisme prolétarien le plus conséquent, car l'idéologie du prolétariat international est le marxisme-léninisme-maoïsme.
Si l'on ne comprend pas cela alors on ne comprend pas l'internationalisme prolétarien.
Et le refus de l'internationalisme prolétarien ouvre la brèche au chauvinisme et au nationalisme, c'est là la première des constatations, le déficit d'idéologie équivalant à l'absence d'idéologie. L'histoire montre bien que la conséquence pratique du déficit d'idéologie, l'essoufflement des partisans contre le racisme et le fascisme devient inévitable.
La chose est criante s'agissant du SCALP et de Ras le FRONT, toute une génération de militants s'est jetée à corps perdu dans la lutte antifasciste.
Cet engagement, nous autres maos, nous le saluons, mais nous demandons aussi des comptes : Que reste-t-il de ce mouvement aujourd'hui en 2005 ? Le fascisme a-t-il été vaincu?
Les structures antifascistes ont disparu, le fascisme est encore là.
Pourquoi?
Parce que se définir « contre» le fascisme n'est pas suffisant, il ne suffit pas de savoir contre quoi on se bat, il faut savoir pour quoi on se bat.
Sans idéologie, l'antifascisme est une coquille vide, une sorte de guerre étrange à main nues contre un ennemi toujours fuyant!
Où sont les SCALP, qui dans les années 1980 s'étaient développés dans toute la France? Où sont leurs militants?
Où est Ras-l-front, qui dans les années 1990 définissait la lutte antifasciste comme fondamentale?
Ils se sont progressivement désorganisés au point parfois de n'avoir même plus l'envie de se battre.
La même dérive existe en sens inverse, c'est le folklore internationaliste, qui est symétriquement l'erreur inverse de l'antifascisme dépourvu de fondement internationaliste prolétarien.
Elle est toujours liée à l'absence de lien entre le principe du « développer l'internationalisme prolétarien» et du principe du « débusquer et combattre le chauvinisme et le nationalisme.»
Il s'agit cette fois, au nom d'un pseudo internationalisme, de n'envisager l'internationalisme que pour l'internationalisme.
Faire de l'internationalisme un but en soi, sans comprendre que l'internationalisme n'est pas une vertu morale mais une nécessité liée à l'analyse matérialiste, c'est à terme se condamner à n'envisager les autres peuples que sous un aspect réducteur, en focalisant sur le subjectif, en exportant « sentimentalement» ses propres problèmes vers l'international, en idéalisant certains peuples de manière abstraite, ou certaines formes de lutte de manière irrationnelle.
C'est encore un excès, une sorte de nationalisme inversé, et c'est ainsi que les trotskistes de la LCR ont bâti un véritable fonds de commerce, sur certaines guérillas d'Amérique latine (sauf le Pérou bien entendu), et les altermondialistes ont fait la même chose avec le sous commandant Marcos.
D'autres, révolutionnaires sincères comme Action Directe, ont décidé de faire de l'internationalisme une idéologie coupée du reste, se suffisant à elle-même pour amener la révolution, ce qui n'a pu aboutir qu'à une impasse.
D'autres encore, des fascistes, ont dévoyé l'internationalisme en nationalisme « révolutionnaire» et soutiennent tout et n'importe quoi du moment qu'il s'agit d'un mouvement nationaliste opposé aux USA.
Le caractère de ce pseudo internationalisme, c'est d'être un romantisme petit bourgeois ; au lieu de prôner le principe de oser lutter là où on est, ils distillent l'idée que la révolution c'est ailleurs et fait par d'autres.
C'est l'idéologie de la bande des professeurs de lycées qui ne veut pas s'engager totalement dans la cause révolutionnaire, qui préfère le confort du statut de fonctionnaire à la « guérilla» que doivent déjà mener ses élèves des quartiers les plus prolétarisés....
Plutôt que le prolétariat devant eux, ces gens fantasment, comme si la révolution pouvait tomber du ciel, comme si c'était les Nicaraguayens ou les indiens du Chiapas qui pouvaient changer nos vies à notre place !
Un communiste fait la révolution là où il est ! Il n'attend pas que d'autres bâtissent les conditions de la révolution ! Notre époque est celle des révolutions!
On nous reproche parfois à nous les maos d'avoir ce genre de rapport exalté avec la Chine Hier, le Népal ou le Pérou aujourd'hui.
Ceux sont des pures foutaises, et au contraire, c'est parce que nos bases internationalistes sont correctes que nous n'avons pas ce genre de dérive folklorique.
Si nous soutenons la guerre populaire au Pérou, au Népal et d'autres mouvements maoïstes dans le monde, c'est précisément parce que nous avons compris qu'il existe une Bourgeoisie organisée au niveau international et un prolétariat opprimé au niveau international ; nous n'avons pas eu besoin qu'on invente le terme de « mondialisation» pour le comprendre cela, et nous n'avons pas à prouver que nous l'avons compris en vendant des T-shirt à l'effigie de Che Guevara!
Aussi, c'est sur la base d'un échange idéologique, d'une solidarité entre les différents partis marxistes-léninistes-maoistes que nous avançons, donc une pratique internationaliste et aussi sur la base de la critique, pas sur la base d'un romantisme aveugle et petit bourgeois ou d'un quelconque besoin de folklore.
Le principe même du marxisme-léninisme-maoïsme, c'est de n'idolâtrer aucune pratique ou de ne pas généraliser ce qui ne peut pas l'être de ne pas chercher à importer ou exporter une quelconque méthode mais constamment chercher à enraciner la lutte dans la pratique de l'endroit où l'on est.
La révolution a le même contenu, mais ne se fait pas pareillement dans un pays de montagnes et dans un pays de plaines, dans un pays isolé et dans un pays avec de nombreux Etats voisins. Voilà pourquoi au Pérou on parle de pensée Gonzalo car Gonzalo a théorisé la révolution au Pérou, comme Ibrahim Kaypakkaya l'a fait en Turquie, etc. etc.
Comme le disait Mao Tse Toung :
« Gardons nous de jamais nourrir le moindre orgueil inspiré par le chauvinisme de grande puissance, et de jamais devenir présomptueux par suite de notre triomphe dans la révolution et de certains succès obtenus dans le domaine de l'édification. Grande ou petite, toute nation a ses points forts et ses points faibles.»
La formule vaut dans tous les sens, le chauvinisme doit être combattu en général, comme Mao Tse Toung le disait :
« Nous devons (nous chinois) être modestes. Pas seulement maintenant, mais encore dans quarante cinq ans, et toujours. Dans les relations internationales, nous autres chinois devons liquider le chauvinisme de grande puissance, résolument, radicalement, intégralement, totalement.»
Voilà la ligne à suivre, pour tout marxiste-léniniste-maoïste, c'est à dire pour tout maoïste et donc pour tout communiste ;
Liquider le chauvinisme ! Lutter à mort contre le nationalisme !
Combattre le romantisme pseudo internationaliste ! Supprimer le folklore petit bourgeois !
Arborer, défendre et appliquer, principalement appliquer l'internationalisme prolétarien !
Pour le PCMLM, septembre 2005.