La catastrophe au Pakistan: une conséquence de la contradiction entre les villes et les campagnes
Submitted by Anonyme (non vérifié)Le PCMLM souligne l’importance de deux faits :
– Le caractère semi-colonial des pays non capitalistes (mais capitalistes bureaucratiques)
– Le renforcement allant avec de la contradiction entre les villes et les campagnes
La généralisation du mode de vie adapté aux exigences capitalistes (viande, absence de transports en commun, grandes villes…) est ainsi génératrice de catastrophes, comme celle touchant 20 millions de personnes au Pakistan.
Peut-être faut-il rappeler le caractère abstrait du Pakistan, issu d’une conception née d’étudiants indiens en Angleterre, et dont le fondateur, Muhammad Ali Jinnah, considéré comme l’homme le mieux habillé du monde (pour son style anglais), ne parlait même pas l’ourdou, langue officielle (et minoritaire) du nouvel Etat.
A sa naissance, l’économie pakistanaise est sous la totale dépendance de l’Angleterre, avant de passer sous la coupe des USA, alors que l’Inde subissait et l’influence américaine et (surtout) l’influence du social-impérialisme soviétique.
On peut se douter de la nature de l’économie pakistanaise, dirigée par les immigrés indiens, et celle de l’État, totalement corrompu et sous la mainmise de l’armée.
Et donc on peut se douter de la nature du développement du pays. La contradiction entre les villes et les campagnes a causé des dégâts profonds, dont l’une des conséquence consiste en les inondations.
Celles-ci étaient bien évidemment prévues; mais sans planification, cela ne peut pas être pris au sérieux de manière réelle, l’exploitation ayant la priorité.
Il faut savoir que l’Indus et ses canaux sont le plus grand système d’irrigation du monde. L’Indus part de l’Himalaya puis est subdivisé en canaux, autant que l’industrie agricole l’exige.
Quelle a été la conséquence? En fait, les inondations estivales annuelles pouvaient auparavant être absorbées mais désormais, dès qu’elles sont fortes, elles deviennent totalement problématiques.
La raison en est la trop faible largeur du fleuve, et le fait que toutes les terres environnantes sont occupées par des champs. Voilà pourquoi les inondations ont pu s’étaler sur d’aussi vastes zones, le fleuve élargissant son lit sur une largeur comprise entre 15 et 20 kilomètres.
A cela, il faut ajouter la déforestation , et bien entendu le réchauffement climatique, autre conséquence de la contradiction entre les villes et les campagnes. Dès le 12 juillet, date du début des pluies, il avait été remarqué que les précipitations étaient anormalement fortes.
En fait, ce qu’il faut voir ici c’est une tendance profonde, à la source ces problèmes du Pakistan. Le Pakistan n’existe que comme projet « musulman » inféodé à l’impérialisme: si l’armée s’effondre, le Pakistan implose (rappelons ici notre article sur le Baloutchistan, présentant la situation).
Cette dépendance à l’impérialisme est tellement flagrante que les digues de l’Indus ont été construites sur un modèle occidental qui ne correspond pas du tout à la réalité de la nature de l’Indus. Ainsi, les digues ont été conçues pour des cours d’eau charriant très peu de sédiments alors que l’Indus en regorge du fait de l’érosion de l’Himalaya, où il prend sa source.
Par conséquent, ces digues contribuent au contraire à l’envasement de l’Indus ce qui aggrave encore plus les inondations si jamais elles rompent.
La dynamique interne au Pakistan, en tant que pays semi-colonial, repose donc dans l’intégration aux projets impérialistes, notamment concernant l’agriculture. La pression du capital est tellement grande que tout le pays sombre dans cette tendance.
L’Etat central se renforce, devenant de plus en plus tyrannique, aidé en cela par l’influence grandissante des capitalistes bureaucratiques et des grands propriétaires terriens assoiffés de puissance.
C’est cela qui donne naissance, non pas à un « impérialisme », mais à un expansionnisme: cela est commun au Pakistan, à l’Inde, à la Turquie, à l’Etat israélien, au Brésil…
Et cet expansionnisme va jusqu’à l’acquisition de la bombe atomique. Le Pakistan, pays qui possède la bombe atomique, est incapable d’aider sa population, car la tendance qui lui a donné naissance est celle de l’impérialisme et de sa décadence.
Pour comprendre cela, il faut profiter de la science MLM, de sa juste compréhension de la contradiction entre les villes et les campagnes… et de l’avant-garde qui fait vivre cette science : le PCMLM !