3 fév 2012

PCE: Alfaro, la révolution libérale et du capitalisme bureaucratique

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Pour les 100 ans de l'assassinat d'Eloy Alfaro, la grande bourgeoisie, faction bureaucratique, et le révisionnisme de type ancien et nouveau, cherchent à déformer l'histoire afin de tromper les masses et ainsi de les amener dans les projets des uns et des autres, respectivement.

Alfaro et la révolution libérale

Le gouvernement fasciste de Correa se présente comme le successeur d'Eloy Alfaro et comme quoi la « révolution citoyenne » est la continuation de la « révolution libérale. »

Pour sa part, les révisionnistes de l'ancien PC et le PS-FA disent qu'Alfaro fait partie de l'idéologie « socialiste », tandis que le MPD affirme qu'avec la révolution libérale se produisent « des changements importants et profonds » dans le pays.

La réalité est très différente.

Eloy Alfaro a mené une révolution démocratique-bourgeoise de l'ancien type, qui a été laissé inachevé car ne résolvant pas les deux problèmes fondamentaux, celui national et celui de la terre, qui sont restées en suspens, même après les luttes indépendantistes de 1810-1830.

La Révolution libérale est restée inachevée pour deux raisons fondamentales: d'abord, elle se produit entre les années 1895 et 1906, quand le capitalisme est allé de la phase de la libre entreprise à celle du monopole, l'impérialisme.

Analyser cela est très important, car c'est une chose que le capitalisme dans sa phase mercantiliste et de libre entreprise, et c'en est une autre quand on entre dans le stade monopoliste.

Dans la phase mercantiliste et de libre entreprise (XVIIème, XVIIIème et XIXème siècles) le capitalisme était en ascension, en floraison, d'une façon ou d'une autre il était révolutionnaire face au féodalisme et a cherché à le liquider afin d'établir des rapports de production capitalistes dans le monde entier.

Dans ces conditions, la bourgeoisie était révolutionnaire à des degrés divers et pouvait pleinement diriger la révolution démocratique.

Cependant, lorsque commence le XXème siècle, le progrès avance à son stade supérieur et final, l'impérialisme, c'est la réaction sur toute la ligne. Le capitalisme n'est plus en ascension, mais en chute, il n'est plus florissant mais moribond et en décomposition.

Dans ces conditions, la bourgeoisie ne peut plus pleinement et systématiquement diriger la révolution démocratique, cela seul le peut, et exclusivement, le prolétariat.

C'est dans ce cadre historique mondial que se produit la Révolution Libérale et par cela elle ne pouvait arriver au point d'accomplir les tâches de base.

C'est précisément pour cette conjoncture historique que beaucoup de libéraux n'ont pas eu envie de réaliser plus que des réformes tiède et ainsi procédé à avorter les faibles tentatives révolutionnaires d'Eloy Alfaro et ses lieutenants, aboutissant à son assassinat, le 28 Janvier 1912.

Le début du capitalisme bureaucratique en Équateur

Si nous analysons les « réalisations » de la Révolution Libérale nous voyons qu'elles sont très embryonnaires tôt par rapport à ce qui aurait dû être accompli.

La séparation de l'Église et l'État, la promotion l'éducation des femmes, la construction d'universités nationales, l'application judiciaire du divorce, l'établissement de certaines libertés civiles et le fait de porter à son terme la construction de la voie ferrée... mais qu'en est-il de l'industrialisation et la distribution de la terre?

La Révolution Libérale n'a pas industrialisé l'Équateur, cela parce que le processus ne s'est pas terminé en raison de la semi-colonialité dans laquelle nous a gardé l'Angleterre (de l'époque de la soit-disant indépendance), domination qui fut progressivement remplacé par celle de l'impérialisme nord-américain.

Dire que la construction du chemin de fer a été un grand exploit constitue une profonde ignorance historique dans le meilleur des cas. Le chemin de fer était déjà opérant dans plusieurs pays européens et en Amérique du Nord au XVIIIème siècle. Dans notre pays, avec la machine venue avec deux siècles de retard et le vin importé d'Angleterre, tout ce qu'a formé la Révolution Libérale a été la configuration géographique où le train voyageait.

Il n'y a jamais eu aucune industrialisation, à l'exception de ce que l'impérialisme a promu en fonction de ses intérêts, ce n'est que l'industrie légère et l'assemblage, avec un contrôle rigoureux des brevets; le tout accompagné par une économie primaire et d'extraction.

De même, le problème de la terre presque entièrement intact; les propriétaires terriens et leurs grandes propriétés n'ont pas été affectés, dans leurs fondamentaux, par la Révolution Libérale.

La Révolution Libérale ne s'assimile pas aux révolutions démocratiques-bourgeoises survenues en Angleterre en 1664, en France en 1789 et aux États-Unis en 1776.

Bien que dans ces révolutions dans le capitalisme a fait son chemin sur la base de l'industrialisation et de la lutte contre le féodalisme, avec des processus dirigé par une bourgeoisie ascendante, dans notre pays le capitalisme est né soumis à l'impérialisme et sans détruire la semi-féodalité, dirigée par une bourgeoisie faible et vacillante.

C'est ainsi qu'a commencé le déroulement concret du capitalisme bureaucratique en Équateur.

Un siècle après la Révolution Libérale, notre pays n'a toujours pas su répondre à deux questions clés: le problème national et le problème de la terre.

Nous n'avons pas la souveraineté ni l'indépendance nationale, seulement sur le plan formel; celui qui dirige le destin de l'Équateur est l'impérialisme, principalement l'impérialisme américain et la Chine sur la base d'un chantage financier, commercial, diplomatique, militaire, l'aliénation culturelle, etc.

En conséquence de cela qui n'est pas un véritable développement industriel, seulement de l'industrie légère et de l'assemblage, nous vivons avec une économie primaire et d'extraction.

La terre est concentrée en quelques mains: quelques milliers de propriétaires terriens possèdent 6 millions d'hectares répartis dans les plantations agricoles, les ranchs et les bases touristiques à travers le pays, tandis qu'environ 800 000 familles agricoles ont peu de terres ou n'en ont pas .

L'alfarisme, composante d'un courant social-démocrate bourgeois

Le gouvernement de Correa cherche à prendre la figure d'Eloy Alfaro, essentiellement à des fins corporatistes et électoralistes. Cette attitude est typique des régimes fascistes: essayer d'utiliser le passé historique d'une nation, la distendre et l'accommoder au discours officiel pour légitimer celui-ci devant les masses. Hitler et de Mussolini ont par exemple escamoté le passé immédiat et lointain de l'Allemagne et l'Italie respectivement, pour dire qu'ils sont les « continuateurs » de tel ou tel processus ou dirigeant historique.

Pour cela, Alianza País [nom de la coalition politique de Correa : Alliance pays, pais étant également l'acronyme de Patria Altiva I Soberana soit patrie fière et souveraine] a utilisé certains secteurs opportunistes tels que Tomás Borges, fondateur du FSLN, Mireya Cardenas des restes de l'AVC [groupe armé Alfaro Vive ¡Carajo!, en référence à Eloy Alfaro] et Galo Mora, connu pour son affiliation avec l'ancien Parti communiste. Ils se prêtent tous à des shows réactionnaires, se montante en échange d'un plat de lentilles que leur donne le vieil État.

D'autre part, le révisionnisme et une section de la bourgeoisie bureaucratique entendent montrer Eloy Alfaro et la Révolution Libérale comme composantes de la lutte pour le « socialisme. » » C'est totalement absurde. Alfaro et les libéraux ont lutté pour instaurer le capitalisme, guidés par les idées de la Révolution française et en aucune façon ne peut ou peuvent représenter les idéaux socialistes. Essayant d'adapter Alfaro dans la lutte pour le « socialisme » est une ligne de révisionnisme et d'opportunisme politique extrêmes.

En son temps, Eloy Alfaro et le secteur le plus avancé des libéraux représentaient la lutte révolutionnaire dans le cadre de la révolution démocratique. Mais à notre époque, l'alfarisme comme conception ne peut pas être le guide pour le nouveau type de révolution démocratique dont a besoin l’Équateur, et encore moins dans la lutte pour le socialisme.

Lever le drapeau de l'alfarisme est aujourd'hui un peu comme prétendre assumer les pensées de Montesquieu, Robespierre, Voltaire, Lincoln et d'autres bourgeois pour prendre la direction de la lutte pour le socialisme. Pour cette raison, la levée du drapeau de l'alfarisme actuellement c'est en prétendant le faire passer pour un courant révolutionnaire est une falsification qui dans la réalité dissimule un courant social-démocrate bourgeoise et donc réactionnaire.

C'est ce que font en particulier les bourgeoisies bureaucratiques : Chávez utilise la figure de Simon Bolivar ; les Castro à Cuba se servent de José Marti ; au Nicaragua, Ortega se vaut de Sandino, et ainsi de suite.

De même, le révisionnisme et l'opportunisme politique: dans notre pays, les alfaristes de l'AVC ont fini par céder devant le gouvernement de la bourgeoisie bureaucratique de Rodrigo Borja et aujourd'hui co-gouvernent avec le fasciste Correa ; le PCMLE a également commencé à se déclarer alfariste en posant Alfaro comme orientation idéologique et politique des GCP [Groupes de Combattants Populaires], raison pour laquelle ce groupe et d'autres branches du révisionnisme hoxhaiste se diluent dans la social-démocratie avec de plus en plus de force.

La position idéologique des communistes

Les communistes et les révolutionnaires valorisent les efforts d'Eloy Alfaro et des libéraux les plus avancés dans leur tentative de saisir la révolution bourgeoise-démocratique, mais ils réalisent cette valorisation dans sa juste perspective, ils ne cherche pas à « tirer » pour le faire passer pour une grande révolution qui a accompli les tâches principales et comme une partie de la lutte pour le socialisme.

-Cette révolution était inachevée en raison des conditions historiques dans lesquelles elle s'est présentée; elle n'a pas résolu le problème national et celui de la terre.

- Le gouvernement utilise la figure d'Alfaro à des fins fascistes, qui doivent être démasqués.

- L'alfarisme ne peut jamais être le guide pour la révolution démocratique de nouveau type nécessaire dans notre pays, et encore moins dans la lutte pour le socialisme.

 - Les guides idéologiques, politiques et organisationnelles pour la lutte pour la Nouvelle Démocratie, le Socialisme et le Communisme sont les grands dirigeants qu'a formé le prolétariat en plus de 150 ans: Karl Marx, Friedrich Engels, Lénine, Staline, Mao Tsé-Toung , et d'autres révolutionnaires de premier plan comme José Carlos Mariategui, le Président Gonzalo, Charu Mazumdar... et au niveau national Milton Reyes, Rosita Paredes, Jorge Tinoco, Miguel Poso.

- Nous devons continuer à combattre l'impérialisme, le révisionnisme et le gouvernement fasciste ; continuer à répandre le maoïsme parmi les masses, continuer à générer un nouveau courant révolutionnaire, ce qui signifie qu'aujourd'hui nous semons et que dans quelques années la récolte sera victorieuse.

COMITÉ DE RECONSTRUCCIÓN

PARTIDO COMUNISTA DEL ECUADOR

29/01/2012

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