100 mesures pour les animaux - n°2 : L'interdiction de la chasse et de l'agrainage
Submitted by Anonyme (non vérifié)Il est appréciable de se promener en pleine nature, de se sentir à l'aise, en communion avec la nature. Jean-Jacques Rousseau, dans ses Rêveries du promeneur solitaire, témoigne de cela :
« Les arbres, les arbrisseaux, les plantes sont la parure et le vêtement de la terre […]. Vivifiée par la nature et revêtue de sa robe de noces au milieu du cours des eaux et du chant des oiseaux, la terre offre à l’homme dans l’harmonie des trois règnes un spectacle plein de vie, d’intérêt et de charmes, le seul spectacle au monde dont ses yeux et son cœur ne se lassent jamais. »
C'est là une vision matérialiste, reconnaissant les cinq sens qui se trouvent utilisés ensemble de manière agréable. Aussi rien n'est-il plus étrange que de tomber, au cours d'une promenade, sur des distributeurs automatisés de nourriture pour certains animaux, projetant celle-ci deux fois par jour.
C'est là un moyen pour les chasseurs de « gérer » la population de certaines espèces ; on trouve également l’affouragement, des semences destinées au gibier, ou bien, comme chez les pêcheurs, des « attractants gustatifs ».
Cette intervention relève de la gestion de « bon père de famille » dans l'esprit du XXe siècle ; elle est en contradiction formelle avec la reconnaissance de la complexité de la biosphère, mais aussi de la dignité de la vie comme matière en mouvement s'étant développée jusqu'aux sens et la conscience. Le plaisir de tuer est malsain et s'oppose à l'admiration pour la vie.
La chasse est un reliquat du passé, une superstructure féodale, un reste médiéval transmis par les aristocrates au snobisme de la haute bourgeoisie, ainsi qu'aux populations rurales adeptes de l'esprit d'indépendance de la petite propriété. L'agrainage mené de manière pratiquement industrielle témoigne de l'esprit de rupture avec une vie saine et naturelle.
À ce titre, l'interdiction de la chasse et de l'agrainage est une mesure démocratique inévitable afin de dépasser la contradiction villes-campagnes.