22 avr 2012

Des élections présidentielles comme un jeu de marionnettes, avant un inévitable glissement de terrain

Submitted by Anonyme (non vérifié)

Un jeu de marionnettes. Rien d'autre qu'un jeu de marionnettes, et personne n'est dupe, sauf ceux et celles qui ont décidé de faire semblant.

 

Même les bourgeois s'amusent à « trembler » de Mélenchon, s'évertuent à jouer au psychodrame des « extrêmes » qui montent. Tout est faux, tout est du cinéma.

 

Et c'est à un tel point que sans doute jamais les masses en France n'auront autant décroché de ce cinéma tellement faible qu'il n'a pas été capable ne serait-ce que de faire semblant qu'il y ait un psychodrame.

 

L'intensité dramatique, jeu théâtral bourgeois typiquement français de par ses grosses ficelles, a disparu d'élections bourgeoises d'un formalisme outrageusement ennuyeux.

 

Les médias étrangers ont maintes fois souligné le décalage entre la réalité et les attitudes des personnes candidates : les Français s'imaginent vivre dans une bulle républicaine, ils n'envisagent même pas la crise du capitalisme ou bien la catastrophe écologique. Seule compte l'individualisme, son petit soi.

 

Et conformément à cet esprit mesquin, les élections proposent des candidats marionnettes.

 

Mélenchon n'est évidemment pas du tout aussi à gauche qu'il prétend l'être, il fait son cinéma. Mais comme il le fait « bien », les gens les plus à gauche décident d'accepter l'absence de contenu, pour sauver au moins les formes.

 

Eva Joly n'est pas écologiste, elle ne l'a jamais été, et d'ailleurs il n'est pas difficile de voir que cela ne l'intéresse pas : elle n'en parle jamais. Elle préfère parler de justice, de corruption, etc. Elle aurait dû atterrir chez Bayrou, mais elle a eu une autre opportunité, voilà tout.

 

Et de François « I’m not dangerous » Hollande, que faut-il dire ? Quelqu'un qui explique aux capitalistes anglais à la City de Londres qu'il n'est pas dangereux ne fait-il pas qu'expliquer dans un autre pays qu'en France, la politique c'est du cinéma ?

 

Philippe Poutou, lui, n'aura même pas fait semblant : il s'est emmerdé, il l'a dit. Il préfère rester peinard dans son coin, plutôt que d'assumer la politique.

 

Nathalie Arthaud a elle été plus disciplinée. Elle en a souffert : pimpante à ses débuts, elle a terminé la campagne avec un visage vraiment marqué, d'une nervosité énorme où le rictus était figé. Elle est à plaindre, mais qu'allait-elle se forcer ? On ne se force pas en politique, il faut que l'expression soit naturelle !

 

Bayrou, lui au moins, est naturel. Mais donc il ne fait pas de politique, c'est un moraliste chrétien. Tout comme Marine Le Pen est une démagogue qui met en avant Hugo simplement parce qu'elle veut une république ultra-autoritaire allant au fascisme.

 

Du cinéma, du cinéma comme la France en mérite, à force d'en avoir trop fait, depuis ses grèves qui sont de simples cérémonies, aux manifestations qui ne sont que des rassemblements mobiles, sans hargne, sans sentiments, sans âme.

 

Ces élections présidentielles sont d'un tel vide qu'inévitablement il va se passer quelque chose. Il y a quelques mois, la tension était palpable, et là tout serait éteint ?

 

Impossible! Le glissement de terrain est inévitable.

 

Le retour de la politique est inévitable, et qui dit politique, dit prolétariat, seule classe politique de notre époque, seule classe pouvant construire un Parti, qui justement dépasse la politique pour la réaliser, devenant culture.

 

Dans quelques temps, on se moquera de la naïveté de ces lamentables élections. Elles seront un exemple de la nullité de toute une époque, d'une époque d'individualisme creux faussement naïf, et surtout passif.

 

Vite ! Vite ! Qu'on se débarrasse de cette époque !

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